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En Arctique, Augustin, vieil astronome têtu et obsédé par ses recherches, décide de rester dans sa base scientifique, malgré l'évacuation de cette dernière suite à une "catastrophe" inconnue.
A bord de l'Aether, une navette spaciale, Sully et son équipage s'apprêtent à rentrer sur Terre après une expédition scientifique aux abords de Jupiter.
Mais très bientôt, que ce soit pour Augustin or pour Sully, la Terre devient silencieuse et personne ne répond à leurs nombreux appels radios.
Dans l'immensité du Nord et de l'espace, la seule question qui reste est la même : que se passe-t-il ?
Alternant les points de vues de Sully et d'Augustin, Good Morning, Midnight réussit à dénouer un scénario haletant où la lenteur est pourtant partout.
Lenteur d'un vieille homme et de ses os douleureux dans le froid arctique.
Lenteur d'un vaisseau à travers le vide jusqu'à un foyer incertain.
Le génie de ce livre et de Lily Brooks-Dalton réside dans le fait d'avoir réussi l'exploit d'écrire une histoire post-apocalyptique où il ne se passe (quasiment) rien. C'est une apocalypse silencieux, qui ne se fait pas ressentir par des explosions, une pandémie ou un quelconque autre cliché du genre ; mais par un silence infranchissable, qui ne fait que renforcer la distance qui sépare déjà les deux personnages principaux du reste du monde.
J'ai aimé (presque) tous les mots de ce livre et son atmosphère mélancholique et sombre. J'ai cependant été un peu déçue par certains personnages, je trouve qu'ils auraient pu être explorés plus en profondeur.
Mais les rebondissements ont tous réussi à me surprendre et je suis toujours sous le choc du dernier.
C'est donc un excellent livre, plein d'émotions et de poésie.
Good Morning, Midnight est le premier roman de Lily Brooks-Dalton. Il raconte en parallèle les histoires d’Augustin, vieil et éminent astronome, et de Sully, jeune astronaute de retour d’une mission autour de Jupiter et de ses lunes galiléennes.
Augustin travaille dans un observatoire astronomique situé dans le cercle arctique. Dès le début du roman, la station est évacuée en urgence. Personne ne sait vraiment pourquoi et Augie (son surnom) refuse d’en partir malgré le risque de devoir y passer le restant de sa vie. Une fois tout le monde évacué, il se rend compte qu’il n’est pas seul. Une étrange fillette de 8 ans, Iris, est là également. Elle ne parle quasiment pas et une curieuse relation se crée entre elle et Augustin.
A des millions de kilomètres de là, à proximité de Jupiter, Sully et l’équipage du vaisseau Aether (6 personnes en tout) entament leur voyage de retour sur Terre. Sully est responsable des communications. Quand le roman débute, ça fait déjà quelques jours qu’ils ne reçoivent plus aucun signal provenant de la Terre.
Ce silence, annonciateur d’une catastrophe majeure sur Terre, est le coeur du roman puisqu’il est vécu de manière différente par les deux protagonistes. Cette solitude sera l’occasion pour Augustin de faire un triste bilan de sa vie que ce soit son mauvais comportement envers les femmes ou sa paternité refusée (il n’a jamais vu sa fille) qu’Iris doit lui rappeler. Le silence des machines quant à lui, rappellera à Sully les échecs de sa vie : son divorce et sa fille qu’elle a délaissé pour sa carrière.
La solitude des deux protagonistes fait écho à l’immense vide de l’Univers et au glaçant silence de la Terre.
Malgré un côté un peu trop binaire (alternance d’un chapitre d’Augustin puis de Sully du début à la fin), le roman est très bien construit et on se fait rapidement absorbé par l’ambiance générale. Certaines images me restent encore en tête : les aurores boréales et le lever de soleil arctique, la vision effrayante d’une Terre sans aucune lumière, la dernière scène avec Augustin, …
Le roman est bien écrit et très facile à lire, le côté scientifique n’étant pas trop complexe.
En bref, j’ai vraiment bien aimé ce roman d’ambiance avec ses nombreuses portes ouvertes et non-réponses.
Malgré cela, quelques défauts ont parasité ma lecture, essentiellement dans la partie « retour de Jupiter ». Premièrement, j’ai trouvé que la mission de Sully manquait de crédibilité. Quel est l’intérêt dans un futur proche d’envoyer une mission habitée aux environs de Jupiter ? Deuxièmement, je n’ai pas aimé la façon rétrograde avec laquelle Lily Brooks-Dalton parle des jeux vidéo de Tal dans la partie « Sully ». D’autres petits points m’ont paru absurdes comme par exemple les astronautes qui ne pouvaient pas amener de livres faute de place (à part Thèbes). Les liseuses auraient elles disparues ?
Bon, je pinaille un peu car ces défauts n’ont pas gâché le plaisir que j’ai eu à lire ce roman qui n’est pas mon style de lecture habituel.
Dernier point, la quatrième de couverture est consternante. Elle divulgue un élément clé du roman tout en réussissant à être totalement à côté de la plaque d’un point de vue narratif. J’ai du mal à croire que la personne qui l’a écrite a lu le roman…
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