Après « Femmes puissantes », voici donc la saison 2.
Cette fois-ci, Léa Salamé interviewe :
- Marion Cotillard, actrice et militante écologique
- Lila Bouadma, réanimatrice, professeure de médecine et membre du Conseil Scientifique
- Michèle Perrot, historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine et militante féministe
- Arlette Laguiller, militante syndicaliste, porte-parole de la classe ouvrière
- Jacqueline Laffont, avocate
- Christine Lagarde, directrice de la Banque Centrale Européenne
- Catherine Millet, critique d’art, auteur de « La vie sexuelle de Catherine M » très polémiqué lors de sa sortie en 2001
- Anne Hidalgo, maire de Paris
- Karine Lejeune, Colonelle de gendarmerie
- Catherine Guillouard, directrice de la RATP
- Line Renaud, chanteuse et comédienne
A toutes ces femmes furent posées les mêmes questions concernant leur éventuelle puissance, leur définition de la puissance. La discussion tourne autour de la place et de la considération des femmes dans la société, dans le monde du travail en général. On échange sur les avancées ou non en matière d’égalité, sur le changement des mentalités depuis l’affaire Weinstein et le mouvement « # too ». On y aborde également le rôle, l’influence, du père et de la mère dans la construction de ces femmes célèbres ou ayant des postes à responsabilité. Reviennent les questions concernant l’expression de leur féminité dans le monde du travail et le fameux plafond de verre. Chacune répond en fonction de son vécu, vécus qui sont divers et variés, donc très intéressants.
Ces analyses de femmes venant d’horizons différents, ayant un regard très personnel sur notre société et la place qui ont les femmes, nous amènent à réfléchir plus profondément sur notre statut et notre volonté à faire bouger les choses dans un monde encore très fortement sexiste.
Ce livre n’est pas uniquement à l’usage des femmes. Je pense que les hommes auraient beaucoup à apprendre en lisant ces pages.
"Si je vous dis que vous êtes une femme puissante, que me répondez-vous ?"
Frontale, LA question par laquelle débute chaque interview de Léa Salamé pour son programme, d'abord radiophonique, a de quoi déstabiliser. Il y a quelques antagonismes à accoler "femme" et "puissance" dans nos sociétés. La puissance n'est-elle pas l'apanage des hommes ? Et si les femmes prétendent à cette puissance, n'est-elle pas faussement ingérable, suspecte, voir contre-nature entre nos mains ?
Aux prises avec ces questions, la journaliste entame une série d'interviews auprès de femmes, de personnalités, dont le point commun est l'influence et représente, de fait, une puissance. Qu'elles soient artistes, femmes politiques, sportives, médecins ou journalistes, ces douze personnalités révèlent leurs combats : l'égalité, le respect, mais surtout la volonté de briser l'image de la femme telle que l'homme l'a façonné.
Et si la femme d'aujourd'hui et de demain n'était plus responsable de tous les maux ? N'était plus dans la maîtrise ? Et si elle pouvait vivre pleinement sa féminité sans jugement ? Et si on lui foutait la paix ?
Suite à son formidable programme radio diffusé sur France Inter, Léa Salamé remet le couvert, mais sous format papier cette fois-ci !
Entre Leïla Slimani, Elisabeth Badinter, Laure Adler ou encore Delphine Horvilleur, je me suis passionnée pour ces femmes.
Pas toujours d'accord avec quelques arguments ou points de vue, cela a-t-il pour autant d'importance ? L'essentiel n'est-il pas d'écouter, s'informer, afin de se créer sa propre pensée ? Le pluralisme du féminisme apparaît de façon évidente, ouvrant le champ de possibilités.
De ces échanges avec Léa Salamé plusieurs m'ont particulièrement plu, notamment celui de Béatrice Dalle et Laure Adler, mais je dois avouer, et ce de façon non-objective (!) que Christiane Taubira me file le frisson. Cette femme m'impressionne.
La force de ses convictions qui marque son parcours personnel et professionnel est une arme puissante qui éloigne la peur, handicap paralysant. En s'autorisant à déplaire, Christiane Taubira préfère les nuances au lisse et s'interroge sur la régression de la culture démocratique :
"Cela signifie qu'on ne conçoit plus la démocratie comme la capacité d'être en désaccord. D'ailleurs, c'est un cercle vicieux : comme on ne nuance plus les choses, l'opinion ne les nuance plus, et comme on ne les nuance plus, plus personne ne le fait. C'est complétement imbécile, improductif et surtout très dangereux."
Tout est dit...
Au-delà de la complémentarité de ces douze entretiens, j'ai particulièrement apprécié l'introduction faite par Léa Salamé et le parallèle entre l'image de sa propre féminité et son rapport au féminisme. Avec pudeur, la journaliste livre quelques éléments de sa vie, comme la guerre, le départ du Liban pour la France, pour mieux expliquer la dualité entre la femme d'Orient et d'Occident présente en elle.
Comme quoi, rien n'est figé, tout peut évoluer, surtout l'image que l'on a de soi en tant que femme...
Pour qui ? Pourquoi ?
Pour celles et ceux qui ont écouté la chronique sur France Inter et veulent se replonger, pour une partie, dans cette série d'entretiens.
Pour ceux qui veulent découvrir la notion de féminisme et son pluralisme sous forme d'interviews.
UN LIVRE, UNE GOURMANDISE !
Pour découvrir la gourmandise associée au livre, rendez-vous sur le blog...
Lien blog : https://bookncook.over-blog.com/2021/08/femmes-puissantes-lea-salame.html
Une amie m’a prêté ce livre en me disant : « J’ai un livre pour toi .Lis-le, il va te plaire. »Pendant 6 mois, il était là, il m’attendait .Puis, je me suis décidée.
Autant de femmes telles que :Leïla Slimani, Chloé Bertolus, Christiane Taubira, Laure Adler, Elisabeth Badinter, Béatrice Dalle, Nathalie Koscuisko-Morizet, Betttina Rheims, Sophie De Closets, Amélie Mauresmo, Anne Méaux, Delphine Horvilleur, qui parlent de leur expérience et de leur combat en politique, en entreprise, dans le domaine des arts et de la littérature , de la religion tout en restant des femmes, des épouses , des mères , la femme de… et en revendiquant leur place dans la société comme tout homme, fût une véritable révélation.
La question du pouvoir divise et rassemble ces femmes d’une grande intelligence, d’autres thèmes sont évoqués tels que les mouvements « Me too » et « Balance ton porc », la relation avec leur père, leur mère, afin de savoir s’ils furent fondateurs ou non de leur personnalité, leur rapport à ma féminité, à la beauté : avantage ou calamité dans le domaine professionnel souvent majoritairement masculin, la peur de ne pas être à la hauteur, le plafond de verre : comment s’en libérer…
Un livre qui donne sens au combat de nos grand-mères et de nos mères pour le droit de la femme à exister en tant qu’égale de l’homme et qui nous montre que tout est possible avec de la détermination.
Cet essai compile douze entretiens d'une heure que la journaliste Léa Salamé a menés à l'antenne de France Inter chaque samedi à 12h.
Le résultat est passionnant; après une très courte biographie, l'interview commence systématiquement par cette très difficile question : "Si je vous dis que vous êtes une femme puissante, vous me répondez quoi?". La question introductive est dérangeante, déstabilisante et la majorité des réponses réfute ce terme, trop connoté "domination" et y préfère d'autres; celui auquel j'adhère le plus, personnellement, est "femmes d'influence".
Douze femmes connues prennent la parole à tour de rôle : Leïla Slimani, Chloé Bertolus, chirurgienne maxillo-faciale, Christiane Taubira, Laure Adler, Elisabeth Badinter, Béatrice Dalle, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bettina Rheims, Sophie de Closets, éditrice chez Fayard, Amélie Mauresmo, Anne Méaux, conseillère en communication et Delphine Horvilleur.
Ce qui est frappant, c'est que toutes ces femmes ont en commun la foi en elle-mêmes, une volonté chevillée au corps et la passion d'accomplir et de vivre pleinement. Toutes ces femmes se sentent parfaitement à leur place et reconnaissent que le combat a parfois été rude pour en arriver là.
Rien ne leur semble inaccessible car quelqu'un qu'elles aimaient, leur a dit, dans leur enfance ou leur adolescence, à un moment où la parole adulte donne forme à la personne que l'on sera plus tard, qu'elles pouvaient tout, qu'il suffisait de le vouloir et de s'en donner les moyens. La figure paternelle est très présente même si certaines se sont construites contre elle (Béatrice Dalle, Christiane Taubira).
Je constate que l'écrasante majorité d'entre elles est issue de milieux privilégiés, bourgeois et ont bénéficié d'un soutien familial précieux, ce qui peut donner un éclairage particulier à leur parole. Je constate également que ces douze femmes se sont réalisées dans les milieux artistique, littéraire, scientifique, politique ou religieux, là où l'intellectuel, l'esprit dominent. J'aurais aimé que Léa Salamé interviewe des femmes puissantes dans des domaines moins '"soft", par exemple une femme générale ou Martine Montiel, qui a dirigé la brigade criminelle du Quai des Orfèvres. Je constate avec plaisir qu'elle l'a fait après la sortie de ce livre, en janvier 2021, avec un entretien avec une colonelle de gendarmerie n'ayant pas de notoriété publique contrairement aux douze personnalités de "Femmes puissantes".
Ces paroles de femmes volontaires, accomplies, heureuses font un bien fou; elles transmettent un message volontariste et optimiste en conseillant aux femmes de ne jamais s'auto-censurer, de ne jamais s'imposer elle-même un plafond de verre, de ne pas se croire incapable. Messages et modèles à transmettre à vos filles.
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