Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Voici un roman polyphonique assez surprenant, on ne sait pas trop où va nous mener sa lecture ! En tout cas il se déroule dans la Baie de Somme, un jour de tempête. Les personnages principaux sont Jean-Luc et Jean-Claude, un jeune homme, une directrice d’un foyer et un phoque !
Tous les jeudis, Jean-Luc et Jean-Claude se rendent au bistrot. C’est leur sortie de la semaine, sans éducatrice. Ils doivent être rentrés au foyer pour 17h. La gérante du bistrot les connait bien. Elle sait qu’elle ne doit pas leur vendre de jeux d’argent comme le loto dont ils sont friands. Ils n’ont pas la notion de la valeur de l’argent. Pour eux, tous les chiffres se terminent par 999. Deux êtres vulnérables dont la société ne sait pas trop s’il faut les enfermer dans un cocon ou leur donner un peu d’autonomie.
Ce jour-là, dans le bistrot, il y a également un jeune homme un peu paumé. Ils entament une conversation, puis l’imprévu et la tentation s’invitent dans la routine de Jean-Luc et Jean-Claude.
Je vous laisse découvrir les aventures de Jean-Luc et Jean-Claude, deux êtres plutôt attachants. En tout cas je n’ai pas voulu les abandonner avant de connaître la fin de leur histoire et l’autrice ménage le suspense. Il y a des scènes assez drôles comme le coup de fil de la directrice du foyer à la gendarmerie, ou une des dernières scènes sur la plage.
Laurence Potte-Bonneville pose un regard tendre sur des êtres fragiles avec une plume sensible et de l’humour. Ce premier roman loufoque fait partie de la sélection des 68 premières fois. Il a reçu le prix Stanislas et SGDL Révélation d’automne 2022.
Jean-Luc et Jean-Claude sont tous deux pensionnaires d'un foyer pour personnes vulnérables, sous curatelle, ou du moins qui se sont révélées incapables de vivre seules.
Mais aujourd'hui, c'est jeudi, et le jeudi, Jean-Luc et Jean-Claude ont l'habitude d'aller au café du village. Cette sortie est leur respiration, leur bol d'air, de liberté. Oh bien sûr il faut respecter un certain nombre de règles pour ne pas paniquer, ne pas sombrer, pour vivre tout simplement.
Et ce n'est pas toujours facile. Mais aujourd'hui c'est un peu la fête, Jean-Luc dans sa doudoune blanche immaculée et Jean-Claude avec ces prix arrondis à neuf cent quatre-vingt dix neuf, forcément, veulent acheter un billet de loto. Mais Jacqueline est inflexible, elle n'a pas le droit de leur vendre de billet. Qu'à cela ne tienne, et s'ils allaient tout simplement à la ville voisine.
Dans ce café de village, il y a Florent, il s'est arrêté là sans doute par hasard, voyageur fauché et déprimé il rencontre ces deux-là et va au devant de quelques surprises.
Au fil des pages, le lecteur rencontre de nombreux autres personnages, dont une mystérieuse narratrice que le comportement de ces deux hommes interpelle...
C'est un court voyage du côté d'Abbeville et des plages su lesquelles quelques phoques font le bonheur des touristes que nous propose l'autrice, mais surtout du côté de ces personnes faibles et naïves à qui il pourrait arriver des problèmes s'ils croisent la route de gens mal-intentionnés. Petit voyage en absurdie aussi, dans ces scènes de vie où la logique et la raison n'ont aucune place, mais où personne ne veut faire de mal à personne.
https://domiclire.wordpress.com/2023/09/13/jean-luc-et-jean-claude-laurence-potte-bonneville/
« Jean-Luc et Jean-Claude » est une histoire d’amitié entre de quinquagénaires, l’un en curatelle, l’autre en tutelle qui décident un jour de trouver un PMU qui validera leur ticket de loto ; cela signifie ne pas rentrer au foyer qui les héberge, partir à l’aventure dans un monde autre que celui où ils ont leurs habitudes, se faire conduire par un chauffeur inconnu, découvrir les plages, les sorties scolaires et les phoques ; à leurs yeux candides, cette vie qu’ils ignorent est souvent étonnante, parfois hostile, en tous cas bien plus exaltante que leur routine étriquée et sans surprises.
Dans ce road movie lyrique et sensible, sans la moindre once ni de pathos, ni de bons sentiments, l’écriture fluide et réaliste se met au service de personnages touchants, fragilisés physiquement ou mentalement ou les deux.
Comment ne pas penser aux tandems d’amitiés célèbres que sont Bouvard et Pécuchet, à Lennie Small et George Milton, à Estragon et Vladimir... Quel plaisir de lire ce beau premier roman, une vraie belle découverte !
Ce livre voyage dans le cadre des 68 premières fois, merci à l’équipe pour ces belles lectures et ces lectures enthousiasmantes, comme celle-ci.
Escapade en baie de Somme
L’un est sous curatelle, l’autre sous tutelle. Jean-Luc et Jean-Claude s'offrent une virée hors de leur foyer. Sous la plume de Laurence Potte-Bonneville, qui signe ici son premier roman, cette sortie va prendre des allures d'épopée initiatique.
Au foyer où vivent Jean-Luc et Jean-Claude, une nouvelle directrice tente une pédagogie plus ouverte et assouplit les règles pour que les pensionnaires puissent vivre mieux. Les deux hommes ont même le droit à une sortie hebdomadaire. Même si elle se limite souvent à une visite au café où Jacqueline veille sur eux. Elle sait qu'ils ne peuvent pas consommer d'alcool et que les jeux de loterie leurs sont interdits. Mais ce soir la chance est de leur côté. Florent leur propose de les conduire au centre commercial où ils pourront valider une grille de loto.
Le trio entame alors un périple qui va le marquer à tout jamais. Sans dévoiler plus avant le détail de leurs péripéties, on dira que les phoques de la baie, la doudoune de Jean-Claude, une classe verte et deux gendarmes vont croiser leur route.
Alors que la directrice du foyer cherche à retrouver ses deux pensionnaires - son coup de fil aux autorités est un morceau d'anthologie - on hume avec bonheur l'air du large.
Cette parenthèse, qui permet pour un temps au mec à la doudoune blanche et à son balèze de copain de se sentir enfin libres, nous permet de jeter un regard différent sur le handicap.
Laurence Potte-Bonneville, qui travaille avec les handicapés, met son expérience au service de ce récit d'une belle humanité. Il n'y a cependant rien de larmoyant dans ce texte qui se rapproche bien davantage de la loufoquerie d'un Forrest Gump.
Soulignons aussi combien ce road-movie en baie de Somme est construit avec poésie et humour. Les personnages y sont détaillés en quelques lignes qui les rendent immédiatement visibles, les dialogues sonnent juste, le regard du phoque sur ces drôles de bestioles qui gesticulent à quelques mètres de son espace vital est d'une belle lucidité. Bref, voilà un premier roman habilement ficelé. De ceux que l'on referme en espérant voir leur auteur nous proposer de nouvelles aventures.
https://urlz.fr/m6gZ
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