"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je n'ai jamais raté un seul tome de cette série excellente, qui va de mieux en mieux.
Suicide Island est une nouveauté sortie en décembre 2011. C'est une histoire lourde, où se mêlent psychologie et survie dans laquelle nous sommes entraînés. Un mixe entre Lost et "Vilains" d'Heroes, du côté parallèle avec les séries TV.
Hospitalisé après une tentative de suicide, Sei se réveille sur une île coupée de la civilisation où la société japonaise exile les suicidaires récidivistes. Avec ses compagnons, tous plus fragiles et torturés les uns que les autres, il va devoir se battre pour survivre dans cet environnement hostile, et trouver en lui-même la force de tenir bon, coûte que coûte.
L'histoire est amenée de façon simple, voire un peu trop. Mais tellement cohérente ! Le Japon est un des pays où il y a le plus de suicides, alors même lorsqu'on nous dit que la réinsertion des suicidaires récidivistes coûte des milliers à la société, on y croit, car le fait est là et bien réel : ces tristes inadaptés sociaux sont là.
Dans Suicide Island, c'est pour éviter la coûteuse réinsertion sociale que le gouvernement a décidé d'envoyer tous ces récidivistes sur une île. Au regard du peuple, ils sont tous morts, disparus de la société. Et pourtant ils sont bien vivants, déposés, largués, sur une île loin de tout, qui pourrait être paradisiaque si les personnes avec lesquelles cohabiter n'étaient pas toutes des suicidaires...
Un concept qui parait donc probable, et qui nous emmène facilement avec lui pour découvrir les "aventures" de ces personnages perdus sur l'île inconnue. Une île qui a tout ce qui faut pour survivre : des bâtiments sans vivre, mais des arbres fruitiers, des magasins et nécessaires de pèche, des animaux à chasser... Des tas de perspectives qui peuvent permettre aux personnages échoués ici d'imaginer comment s'arranger pour survivre.
Pour certains, dès le départ, à quoi bon ? Ils voulaient en finir avant d'arriver, alors pourquoi attendre de souffrir sur cette île? Ils sont plusieurs à sauter du toit le plus haut pour mettre fin à leurs jours... Ou du moins essayer. Motifs et déclencheurs d'une panique générale parmi ces éléments suicidaires.
La question vient alors, immédiate : mourir, ou survivre?
Mourir ici et maintenant, sur une île déserte? Avec aucun proche pour les pleurer, les regretter, aucune "leçon à donner", ou "message à passer" ? En finir alors qu'ils ont disparu de la société, déjà, sans raisons...
Mourir alors que le monde n'est plus le même, les bourreaux évanouis, les problèmes envolés... A quoi bon?
La deuxième question survient : Survivre ? Alors que tous sont des êtres qui souhaitaient ardemment, dans le confort de leur vie japonaise, en finir ?
Sur cette île ils apprennent à survivre, et certains se rendent compte de l'improbable...
Ils VEULENT vivre...
C'est à travers le regard de Sei que nous suivons cette histoire. Mais Sei n'est pas le héros de cette histoire. Il est spectateur. Comme chez lui. Il voit les autres prendre des initiatives, s'imposer, prendre des décisions et être respectés. Il est exclu, ou accepté dans des groupes de travail. Il ne se fait pas d'ami. Sei vit la même chose sur l'île que dans sa vie d'avant. Il n'a "rien pour lui". Rien qui attire le regard des autres. Mais une peine en lui qu'on peut quasiment toucher du doigt. Et tellement imaginer, presque comprendre...
On se demande alors. Comment va évoluer, continuer, l'histoire de Sei, notre narrateur, dans ces conditions?
Sei, un personnage qui pourrait nous révéler bien des surprises...
Espérons-le dans sa force.
Suicide Island, un manga où règnent la tension, la peine et l'angoisse. Mais la vie.
La vie plus que la survie apparaît parmi ces suicidaires. Qui s'y accrochent plutôt que de renoncer...
"Si je ne peux pas mourir, je n'ai alors d'autre choix que de vivre."
Le gouvernement japonais ne veut plus supporter les frais de soins et d'hospitalisations des suicidaires récidivistes. Aussi a-t-il été décidé de les déporter sur une île : Suicide island. Sans aucune ressource, abandonnés dans une nature hostile, ils sont désormais livrés à eux-mêmes, sans plus aucun lien avec leur pays d'origine où ils ont été rayés des registres de l'Etat civil. Sei est l'un d'entre eux. Quand il se réveille sur cette île inconnue, il s'interroge : doit-il essayer d'en finir une fois pour toute ou faut-il lutter pour survivre?
Le suicide, un sujet délicat et dérangeant pour un manga à l'ambiance glauque, voire malsaine. Les exilés réagissent de façon différente à leur nouvelle situation. Certains choisissent de se jeter du haut d'une falaise, d'autres restent apathiques et d'autres encore se démènent pour trouver des vivres et un toit, amorçant ainsi un début de volonté de vivre en contradiction avec la raison de leur présence sur l'île. Mais ils sont totalement seuls au monde et les règles qui régissaient la société dont ils sont issus n'ont plus cours. Les menaces, le vol, le viol sont possibles car demeureront impunis. Certaines scènes sont donc à la limite du supportable, tant elles sont vulgaires, dans les mots et dans les dessins. Ces derniers ne sont d'ailleurs dans l'ensemble pas terribles. Les personnages se ressemblent tant qu'il est souvent difficile de les différencier, ce qui nuit à la clarté de l'histoire.
Il y a sans doute un but caché derrière tout cela. Le gouvernement souhaite peut-être leur redonner la volonté et la force de vivre; ou alors ils sont les cobayes d'une expérience scientifique, ou autre chose, peu importe, ce premier tome n'est pas suffisamment convaincant pour donner envie de connaitre la suite.
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