"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Reçu via Lecteurs.com que je remercie.
''Mon royaume pour une guitare'' est un roman autobiographique de kidi bebey. C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée, on rentre dans l'univers d'africains qui sont envoyés en France pour réussir, donc faire des études. Francis quitte le Cameroun, seul, il va croiser Madé, une jeune étudiante camerounaise, sa future épouse et surtout on assiste à la fois à une histoire d'amour très sincère, et qui nous est celui contée par une des filles de cette famille. J'ai adoré à la fois le regard critique de cette petite fille et à la fois la gratitude pour tout cet amour par la narratrice. C'est un roman puisque c'est à travers son œil d'adulte, des années plus tard, et puis j'aime beaucoup aussi comment elle évoque les difficultés qu'ils arrivent à dépasser. C'est pas brillant évidemment de voir ce racisme auquel ils sont confrontés, que ce soit dans les ex colonies du Cameroun ou bien sûr dans la France blanche et patriarcale, mais j'aime beaucoup la façon dont kidi bebey ne voit rien de manière simpliste. Elle écrit très bien, son récit se développe petit à petit, pour une ampleur au fil des différents choix que son père va prendre puisque il fait un choix vraiment radical au bout d'un moment que je ne vais pas vous dévoiler ici, ça serait dommage, et c'est vraiment une histoire très touchante, très exemplaire, très intéressante, et on manque souvent de récits sur ce qui fait la France c'est-à-dire des gens qui sont nés ailleurs et qui finalement ont adopté ce pays et nous ont enrichi merci! J'ai adoré l'évolution de cet homme au niveau professionnel que j'avais trouvé assez improbable, qui est pourtant réelle, et puis cette atmosphère à la fois d'amour et de l'exigence de cette famille qui est vraiment intéressante, fascinante est très bien restituée, et on a presque envie de rencontrer kidi bebey et de devenir son amie. C'est un récit à lire aussi pour le niveau politique au sens large du terme et pour l'amour qui s'en dégage et puis Kidi Bedey révèle ici une très belle écriture, c'est un très gros coup de cœur pour moi que ce roman ''Mon royaume pour une guitare'' que j'ai lu en version poche chez pocket.
Kidi Bebey auteure et journaliste, est la fille de Francis Bebey, homme de culture, musicien et écrivain camerounais, décédé en 2001. Mon royaume pour une guitare est l'hommage vibrant qu'une fille rend à son père, mais également à l'homme qu'il fut.
Francis Bebey est né au Cameroun. Fils de pasteur, il est le benjamin d’une grande fratrie. Son grand frère, Marcel, est son modèle. De lui il apprendra que travailler dur à l’école est la seule chance de s’en sortir. A l'instar de Marcel, Francis obtiendra une bourse pour aller étudier d'abord en France, puis en Amérique. Son diplôme de journalisme en poche, Francis rêve de rentrer au pays pour retrouver son frère devenu médecin. Mais sa rencontre avec Madé, celle qui deviendra sa femme, va bouleverser ses plans. Francis décrochera un poste de haut fonctionnaire à l'Unesco et fondera une famille. Les siens deviennent sa priorité. La musique également.
À travers ce roman biographique, Kidi Bebey aborde outre le parcours exceptionnel d'un homme, son père, qui s'est donné les moyens de prendre son destin en main, la douloureuse question de la colonisation et du déracinement. La France, terre d'accueil de Francis Bebey, ne devait être qu'une parenthèse temporaire, le temps d'y faire ses études. La vie en aura décidé autrement. Ironie du sort, alors qu'elle est originaire du même village que lui, c'est en France que Francis rencontrera Madé, sa femme. Les grossesses et l'émérite carrière professionnelle de Francis retarderont leur retour au Cameroun. Ensemble, ils se construisent une vie à Paris, s'intègrent. Et au fil des ans, leur projet de rentrer au pays s’éloigne. Bien sûr il y aura quelques séjours sur leur terre d'Afrique, mais ils ne seront que ponctuels, le temps des congés. Ils permettront à Francis de prendre conscience de tout ce qui le sépare de sa terre natale. Plus tout à fait africain, pas tout à fait français, Francis Bebey sera condamné à l'exil. Las, il mettra un terme à tous ces faux-semblants, cette mascarade pour se retrouver. Il va renoncer à sa prestigieuse carrière professionnelle pour renouer avec sa culture. Il troquera son royaume pour une guitare. La musique deviendra sa seule préoccupation. Un vent d’insouciance, de légèreté et de joie va entrer dans sa vie et celle de sa famille. Ses notes s'envoleront, traverseront l'océan atlantique. Les succès s'enchaîneront.
C'est avec beaucoup de poésie que Kidi Bebey parvient à retranscrire le parcours de son père, sa famille. Elle pose un regard tendre. Son écriture est fluide. Sa narration est tantôt grave, tantôt légère, mais toujours juste et crédible. Mon royaume pour une guitare a des saveurs de biographie et de conte. C'est une jolie découverte.J'en remercie Lecteurs.com.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2018/11/mon-avis-sur-mon-royaume-pour-une.html
Enfin terminé. Cet écrit est très bien écrit. L'auteure maitrise le maniement de la langue française avec excellence.
Si l'histoire de Francis Bebey m'a plu, m'a interessée, celle de l'auteure, fille de Francis m'a "barbé". Je me suis trainée sur la deuxième moitié, avec ennui. Je ne parvenais plus à trouver le charme linguistique du début de roman.
Je ne suis pas parvenue à apprécier cette lecture. Dommage
Ces pages ne resteront pas gravées dans ma mémoires.
Un premier roman dont je retiens la grande sincérité en toute simplicité.
Celle de l'auteure qui nous raconte son père, sa mère, son mythique oncle devenu docteur, tous camerounais, sa fratrie puis elle, née en 1961.
Le récit d'un exil que chaque parent croit provisoire et qui s'ancre au final en France avec la naissance de cinq enfants. Les espoirs de chacun, les difficultés à s'intégrer même lorsqu'on a fait des études et qu'on est fonctionnaire international de l'UNESCO.
Et ce Cameroun qui reste toujours présent dans les têtes, surtout avec la figure de l'oncle, militant pro-indépendance puis opposant au nouveau régime en place, emprisonné. J'aurais aimé que Kidi Bebey évoque plus encore l'histoire de ce pays longtemps colonisé puis indépendant en 1960, elle le fait mais pas assez à mon goût, au juste sous le prisme familial.
Mais ce n'est pas là son propos. L'auteure fait la part belle aux émotions, aux ressentis de chacun et elle sait trouver les mots justes, surtout lorsqu'elle dit « je ».
« Me voici debout, sous les arbres en en train de chercher à éclairer un bout de ce ciel de feuillage, pour mettre des mots et des noms sur mes Jeanne d'Arc et mes Vercingétorix à moi. Vertigineuse impression de me réapproprier cette mémoire dont j'avais été expropriée petite, mes parents ayant cherché à me protéger d'une souffrance qu'ils ne voulaient pas me léguer en héritage ».
Elle parle du poids de l'hypercorrection que lui impose ses parents, comme si elle était censée faire démonstration de la bonne éducation reçue, de sa capacité à intégrer les codes français pour donner une bonne image des Africains car ils ne sont que des invités dans ce pays. de la concurrence scolaire avec un autre enfant de l'immigration pour avoir les meilleures notes possibles.
De l'injustice à ne pouvoir manger des gésiers de poulet car au Cameroun, ils sont réservés aux garçons. de la douleur que ces camarades voyant un balayeur noir imagine forcément qu'il s'agit de son père.
Tout est dit sans acrimonie, en douceur, subtilement.
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