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Kaya Takada

Kaya Takada
Kaya Takada vit à Tokyo. Elle dessine sa vie quotidienne et ses réflexions dans un web magazine sur la plate-forme Crea Comic Essai Room dédiée aux mangas documentaires. À l'âge de 35 ans, elle a entrepris de raconter son étonnante trajectoire humaine sous la forme d'une bande dessinée autobi... Voir plus
Kaya Takada vit à Tokyo. Elle dessine sa vie quotidienne et ses réflexions dans un web magazine sur la plate-forme Crea Comic Essai Room dédiée aux mangas documentaires. À l'âge de 35 ans, elle a entrepris de raconter son étonnante trajectoire humaine sous la forme d'une bande dessinée autobiographique. D'abord lancé sur internet, son manga a ensuite paru en librairie au Japon en deux volumes distincts, le premier centré sur ses années d'enfance et le second sur son adolescence. La version française reprend en un seul volume les deux tomes de l'édition japonaise, en adaptant le sens de lecture aux pratiques occidentales, de gauche à droite.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Je suis née dans un village communautaire » de Kaya Takada aux éditions Rue De L'echiquier

    Sandrine Fernandez sur Je suis née dans un village communautaire de Kaya Takada

    C'étaient les années 70. Les jeunes rêvaient d'un autre monde, d'une société différente, plus proche de la nature, plus solidaire, moins matérialiste. C'est ainsi que les parents de Kaya Takada, alors jeunes étudiants, se sont rencontrés au sein d'un village communautaire dans la campagne...
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    C'étaient les années 70. Les jeunes rêvaient d'un autre monde, d'une société différente, plus proche de la nature, plus solidaire, moins matérialiste. C'est ainsi que les parents de Kaya Takada, alors jeunes étudiants, se sont rencontrés au sein d'un village communautaire dans la campagne japonaise. La jeune femme y est née et y a vécu jusqu'à ses dix-huit ans, l'âge du choix pour les petits villageois. C'est cette expérience douloureuse qu'elle entreprend de raconter à son mari et de mettre en images afin de partager une histoire pour le moins atypique.
    Les Villageois ( à ne pas confondre avec les villageois ''ordinaires'') vivent en autarcie sur de grandes exploitations agricoles dispersées dans tout le Japon et présentes même à travers le monde. Si les adultes ont choisi ce nouveau mode de vie où l'argent n'a pas cours, où la propriété privée n'existe pas, où tout est mis en commun pour le bien de tous, les enfants nés sur place subissent plutôt un système quasiment totalitaire qui se rapproche plus d'une dictature ou d'une secte que d'une charmante communauté hippie peace and love. Complètement séparés de leurs parents qu'ils n'ont le droit de voir que deux ou trois fois par an, ils grandissant sous la coupe d'''éducateurs'' qui les battent, les affament et les font travailler dur dès le plus jeune âge. Le petit-déjeuner étant réservé aux adultes, ils partent pour l'école le ventre vide, non sans avoir accompli les tâches qui leur incombent (travaux des champs, soins aux animaux, ménages, etc). Tout enfant un peu récalcitrant est isolé du groupe, enfermé seul pour réfléchir, souvent sans sa ''faute'' ne lui soit expliquée.
    Si en grandissant, les conditions s'améliorent un peu, les adultes ne sont pas mieux lotis. Certes ils mangent à leur faim, mais ne décident de rien, ni de leur lieu de résidence, ni de leur partenaire amoureux. Isolés, conditionnés, lobotomisés, les Villageois sont les prisonniers consentants d'un système qui, au fil du temps, a perverti ses valeurs pur devenir une vaste secte où l'individu est soumis ou chassé.

    Se construire dans un tel environnement n'a pas été chose aisée pour la petite Kaya, enfant rebelle selon le Village, alors qu'elle était simplement une enfant normale, pleine de doutes et d'interrogations. Mais malgré les injustices, la bêtise crasse et la méchanceté de ses éducateurs, elle a su préserver sa propre personnalité. Elle en garde toutefois quelques séquelles : quand on a connu la faim, on se s'en remet jamais.
    Si elle livre ici un témoignage empreint de naïveté où les pires horreurs sont racontées comme si tout était normal, elle met la contradiction dans la bouche de son mari. C'est lui qui glisse les critiques, qui appuie là où ça fait mal pour la confronter aux abus de la communauté. Sans doute sait-elle déjà que son enfance ressemblait à un enfer mais peut-être a-t-elle développé une forme d'attachement à ce qui fut quand même sa vie durant dix-huit ans. Entre prise de conscience et loyauté, Kaya Takada a fait un formidable travail d'introspection, de mémoire et d'explication.
    Un roman graphique passionnant qui pèche cependant par son manque de rythme et les innombrables répétitions.

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