"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est une lecture que j'ai faite en VO, et que j'ai beaucoup aimée. L'autrice aborde dans ce roman le monde de la mode, et plus particulièrement du mannequinat.
J'ai franchement bien aimé suivre l'histoire. On suit Jana au fil de son travail en tant que modèle, emploi tout récent. On découvre alors une partie de l'envers du décor de cet univers, avec les "découvreurs" de mannequins, les séances de photoshoot, mais aussi les contraintes du métier.
J'ai apprécié suivre l'histoire de Jana, on suit les remises en questions qu'elle a, sur elle-même mais aussi sur ce milieu, les angoisses, ..., tout en ayant cette partie de rêve sur ce métier. J'ai accroché avec sa personnalité, sa façon d'être. Et le choix de proposer un personnage qui n'est au départ pas du tout connaisseuse de ce milieu était intéressant, puisque cela permet de mieux s'identifier à elle (si on ne s'y connait pas beaucoup plus qu'elle en tout cas).
J'ai aussi vraiment apprécié l'écriture de Juno Dawson. Elle correspondait au personnage de Jana, tout en abordant au passage des sujets parfois un peu "tabous"dans les livres, et qui font pourtant partie de la réalité et de la vie. C'est tout bête, mais on a alors un personnage masculin qui a des difficultés lors de l'acte sexuel, ou encore Jana qui, anxieuse, parle d'une envie d'aller aux toilettes, liée à cette nervosité ("done a nervous poo"). Comme dit plus haut, ce sont des petites choses, mais qui je trouve, ancre d'autant mieux le personnage dans une même réalité que la nôtre, qu'elle est comme tout un chacun.
Ce roman aborde aussi les aspects plus sombres de cet univers. En effet, le personnage a des hauts mais aussi des bas lors de son expérience de mannequinat.
Elle doit affronter le jugement des autres, mais aussi le fait d'être ramenée à un objet à but marketing et commercial. Plus vraiment d'intimité, des horaires à n'en plus finir, des collaborateurs exécrables, être juste un corps jamais assez maigre pour vendre le vêtement, ...
On voit que c'est un milieu dur, où les personnes ne sont pas toujours protégées, et Jana en prend un coup dans le roman. On lui en demande tellement qu'elle se détache complètement d'elle-même, comme si elle n'était plus dans son corps, elle est comme vide à l'intérieur, avec pour seule but de tenir debout lors ses défilés ou des photoshoot, ce que l'autrice a bien retranscrit.
C'est un aspect plus sombre qui était attendue dans le roman du fait du résumé, mais que j'ai apprécié retrouver afin de dénoncer les mauvaises pratiques qu'il y a dans ce milieu.
Là on aborde le sujet écrit sur la couverture de la version française : # metoo. C'est l'aspect le plus sombre du roman, qui montre que ce milieu (mais qui n'est pas le seul bien sûr) est encore profondément sexiste, et où les limites entre propositions artistiques et abus sont plus que floues pour les mannequins qui se retrouvent en position de soumission afin de garder leur réputation donc leur métier. On voit aussi, sans étonnement, que les agences veulent cacher les côtés les moins reluisants, à coup de fausses excuses ou de fausse ignorance.
Le but de ce roman n'est pas de dénoncer le milieu complet de la mode, et c'est ce qui est intéressant. Par le biais du roman, Juno Dawson dénonce les pratiques sexistes et les agressions qui sont encore bien présentes dans cet univers, de la position de domination que construisent certains acteurs de ce milieu. Elle nous montre que tout n'est pas à jeter, que des personnes y trouvent leur compte professionnellement et artistiquement, que ça permet à certains de s'épanouir, mais qu'il est nécessaire de faire changer ce milieu, changer les règles, pour en faire une place plus saine pour chacun de ses acteurs.
L'autrice dénonce aussi les injonctions à la perfection de ce milieu, qu'il faut que ce dernier accepte tous les corps. Je finirai donc avec ce que dit l'autrice à la fin : "You are so much more that a body. Your body is a house for your brilliant brain, brave heart and powerful voice. It can do amazing things, so care for it, protect it, and – above all – have fin with it." (Tu es tellement plus qu'un corps. Ton corps abrite un cerveau/esprit brillant, un cœur courageux et une voix puissante. Il peut faire des choses merveilleuses, donc prends-en soin, protège-le, mais par-dessus tout, amuse-toi avec.)
Une excellente lecture pour ma part !
Histoire intergénérationnelle : 3 femmes fortes et courageuses à des époques différentes et des situations de vie différentes.
J'ai apprécié les personnages et les thèmes abordés même si je trouve qu'ils sont trop nombreux pour le coup : guerre, relation mère-fille, homosexualité, harcèlement, abandon, Sida, cancer, racisme... Ca fait beaucoup pour un seul roman.
J'ai découvert également l'Histoire de l'Angleterre à travers ces enfants déplacés durant la guerre pour ne pas subir les bombes sur Londres.
Roman touchant même s'il s'apparente à mon goût un peu trop à une bleuette. Moments inégaux.
De nombreux points faibles pour moi dans ce roman.
La première de couverture tout d'abord qui n'est pas attrayante, dommage. le rose utilisé est très laid. J'ai trouvé le récit un peu trop mélo jusqu'à la fin avec les retrouvailles futures avec l'enfant abandonné.
Le titre pour moi, n'est pas à l'image du roman. La version originale est plus parlante: Margot and me. Margot n'a pas tant de vies que ça.
De plus, la forme du journal intime n'est pas respectée, alternance de dialogues qui ressemblent plus à un récit qu'à un véritable journal.
Je me suis ennuyée sur les détails vestimentaires distillés tout au long des pages autant dans les années 40's que 90's
Je ne sais pas trop quoi penser de l'histoire avec le documentaliste. D'ailleurs je ne suis pas sûre que la traduction soit bien bonne car il n'y a pas à ma connaissance de CDI et de documentalistes au Royaume Uni?? A vérifier, mais j'ai trouvé ces scènes en trop.
Cela reste un roman très féminin qui ne parlera pas du tout aux garçons, il privilégie un lectorat plutôt de filles.
J'ai mis (très) longtemps à finir de lire ce roman. Parce que je le trouvais à la fois lent mais aussi très intéressant. Il fallait donc que je prenne mon temps pour vraiment l'apprécier.
Au début Felicity, l’héroïne, est décrite de manière très égocentrique, entêtée et insupportable. Pour les besoins de l'histoire sans doute, elle devait évoluer, mais je n'ai pas su m'attacher à cette jeune fille qui crache sur tout ce qu'elle a autour d'elle, qui ne sait pas apprécier les choses à leurs justes valeurs. Elle m'a agacée au plus haut point. ( désolé pour ce début mitigée, mais ma lecture a été ainsi). Sa grand-mère, Margot, qu'elle apprend à connaître est également acariâtre et méchante. Deux personnages principaux qu'on peine à aimer. Je me suis accrochée et j'ai sans doute bien fait car vers le milieu du roman, Felicity découvre dans le grenier le journal intime de sa grand-mère. Ce qu'elle apprend sur ces années de guerre la font grandir, évoluer. Heureusement ! Cela a donné un nouveau souffle au roman et j'ai enfin pu l'apprécier comme il le fallait. C'est une belle histoire, sensible et intense qui nous parle de la guerre et des conditions de vies à cette époque: espionnage, bombes, racisme, maternité cachée... Un passé que Fliss ne soupçonnait pas. L'image de Margot va également évoluée. On comprend pourquoi elle est seule et rustre. Autre bémol : Fliss fait référence à de nombreux films/séries/lectures qui ne parleront sans doute pas au lectorat ciblé ( 12-16 ans): par exemple, la série Friends, les Hauts de Hurlevent ou Cosmo le magazine...
Le récit alterne la lecture du journal et les temps actuels. Sont abordés de nombreux sujets comme le deuil, l'amour, le harcèlement et des questions sur l'adolescence. Au présent : Fliss se fait de nouveaux amis au Pays de Galle, une ennemie Megan, tombe amoureuse de son prof documentaliste, prend soin de sa mère fatiguée... et j'en passe. Au passé: on découvre la guerre, le destin d'une femme courageuse mais aussi les années 50 à New-York et l'homosexualité. Cette alternance passé-présent est très intéressante.
Ce roman est d'une grande sensibilité. Il évoque de nombreux sujets avec une grande habileté et émotion. Certains personnages sont touchants et bouleversants, d'autres ne sont pas suffisamment approfondi ou sont agaçants. C'est dommage. Cette lecture aura donc été en dent de scie. Mais essayez-le car de très beaux passages nous donnent les larmes aux yeux.
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