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Un roman placé sous le signe du renard : la grande majorité des 33 chapitres comportent le nom de cet animal roux, rusé, impossible à apprivoiser et connoté négativement.
Le renard est ici comme l'ombre malsaine qui plane sur tout le roman , la métaphore du mal dans cette histoire familiale qui se déroule dans la Bretagne agricole en voie de transformation. « C'est plus pareil. Y a pas que le temps qui se détraque, y a la terre qu'on respecte plus. Des parcelles transformées en lotissements. Des puits qu'on bouche, les lavoirs aussi. Et puis les quotas imposés par des bureaucrates, le cul vissé à leur fauteuil en cuir ceux-là »
C'est ce que supporte mal le narrateur, célibataire aigri, qui rumine son amertume et ses souvenirs d'une enfance marquée par la violence qu'il a vue et reçue « Parce que quand on est môme, on apprend à se taire et à écouter. Et à ronger son frein. La haine d'un môme, c'est quelque chose de terrible. Y a pas pire. Et je sais de quoi je parle. ». Cette rancune, cette violence , cette part obscure qu'il conservera en lui, il la reproduira plus tard …....
Et ce narrateur, c'est Arsène Lerigoleur, un personnage bien mal nommé : avec lui, on ne rigole pas, on subit .
Un roman du terroir ? S'il est fortement ancré dans la Bretagne agricole, encore marquée par ses traditions, ses codes culturels et religieux, il est loin d'idéaliser la vie qu'on y menait et qu'on y mène encore . C'est un roman régional mais qui transcende ce genre par la complexité du personnage d'Arsène .
Si Arsène incarne le mal, il a aussi des moments d'humanité. Il a des souvenirs émus de vacances heureuses chez sa grand-mère, il est attendri par la présence de son « feu follet »: une petite voisine de 6 ans . Lui qui a été toujours été « du côté de sa mère »pendant l'enfance, il lui rend fidèlement visite chaque dimanche à la maison de retraite. Il est aussi habité par le fantôme de François, un frère qu'il n' pas connu mais auquel il s'adresse comme s'il était à ses côtés.
DU COTE DU RENARD : un roman troublant, oppressant, bien construit : une sorte de thriller familial .
Les 1eres pages ne m'emballaient pas, mais l'histoire arrive et nous nous prenons a lire ce livre . Il relate la vie des petites filles d'Afrique, ou il vaut mieux naitre "Garcon"; Pas de corvée d'eau, ménage... pas d'instruction, les femmes doivent savoir tenir un intérieur et leur homme.
Une école clandestine est creer sur une ile pour apprendre aux jeunes filles, comment garder son mari, avec des jeux de séductions.. A la fin du stage , elle sera défloré d'accord ou pas par un homme que l'on appelle Hyène.
Un premier roman bouleversant sur une jeune femme tondre qui ne restera pas une victime et ira voir chacun des hommes qui a assisté ou agi lors de ce terrible moment, s'assiera et le regardera dans les yeux, enfin tentera parce qu'il les baissera.
Une écriture coup de poing pour une histoire qui marque à jamais.
Elia est encore une toute jeune fille quand elle est confrontée à l'une des plus violentes traditions de son pays, le Malawi. Dans cette enclave d'Afrique du Sud, on pratique encore le Kusasa fumbi. C'est dans un camp retranché, caché de tous, qu'un homme qu'on appelle une hyène, est chargé de les déflorer, alors qu'elles sont à peine pubères. Ces jeunes filles, qui sont encore des enfants, portent la charge de la prospérité de leur famille, et n'ont pas le choix que d'accepter leur destin. Elia pourtant, ne veut pas de cette vie là...
Première découverte de la plume de Fabienne Juhel avec ce très beau roman, le festin des hyènes. Racontée comme un conte, avec une écriture poétique et détaillée, l'histoire d'Elia est terrible. Naître fille est une première punition : elles ne vont pas à l'école, elles partagent très tôt les tâches quotidiennes de leur mère et elles sont de corvée d'eau.
En grandissant, c'est une seconde injustice qui s'abat sur elles. Afin d'éloigner le mauvais oeil, et pour honorer leurs futurs époux, les filles sont envoyées dans un camp de vacances, sur une île isolée. Après une éducation sexuelle enseignée en quelques jours, elles attendent le fusi dans une case sombre, qui va le déflorer.
Au-delà de l'histoire de ces filles, celle de Ladarius n'est pas plus glorieuse. Cet homme, qu'on a écarté de la société, à qui on demande d'honorer les traditions, n'est pas à envier. Il est seul, il sait que sa vie ne dépassera jamais ces actes sexuels qu'il opère mécaniquement, qu'il ne pourra jamais être aimé. C'est un paria, un orphelin qui effraie et qu'on rejette.
L'histoire d'Elia est émouvante et révoltante. Penser que de telles atrocités se pratiquent encore de nos jours est tout simplement impensable.
Et puis regarder sa fille, son bébé, son tout-petit, et confirmer qu'on pourrait donner sa vie pour qu'elle puisse vivre la sienne librement...
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