"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Annie Sullivan est la gouvernante, professeure, préceptrice qui a réussit à sortir Helen Keller de l'isolement quasi-total dans lequel elle se trouvait depuis qu'une maladie infantile l'a privée de l'ouïe et de la vue. A seulement 20 ans, Annie a pris en charge la petite "sauvageonne" de 6 ans, avec beaucoup de courage, de ténacité et de pédagogie. Être sourdaveugle en 1880 dans l'Alabama est un handicap très lourd, même au sein d'une famille aisée, aimante et bienveillante comme celle des Keller. Si Miss Sullivan réussit le tour de force d'apprendre tant de choses à son élève, c'est aussi, sans doute, grâce à ses propres blessures : orpheline et mal-voyante, elle a aussi eu à subir le regard des autres, la malveillance et la maltraitance avant d'être prise en charge par l'institut Perkins (Boston, Massachusetts).
Je connaissais L'histoire d'Helen Keller pour avoir lu (et adoré) plusieurs fois l'ouvrage de Lorena A. Hickok. J'avais effleuré le point de vue de la mère d'Helen grâce au beau roman d'Angélique Villeneuve, La belle lumière. J'étais donc ravie d'approfondir le sujet via le prisme d'Annie Sullivan. En cela, l'album remplit complètement l'objectif : j'ai beaucoup appris sur la fascinante gouvernante - qui fut bien plus que cela pour Helen Keller !
L'album s'ouvre sur les premiers jours d'Annie auprès d'Helen, mais la narration n'est pas chronologique. On oscille entre l'intégration difficile d'Annie auprès d'Helen (Alabama), puis leurs adaptations et apprentissages respectifs d'une part ; et d'autre part l'intégration chaotique d'Annie à l'institut Perkins pour aveugles (Boston). Et la narration en devient tout aussi chaotique... Les aller-retour temporels ne sont pas toujours bien marqués, on se demande souvent "quand" et "où" on est.
Si j'ai apprécié la façon originale dont l'isolement, la cécité, la surdité d'Helen puis son déclic et son épanouissement sont illustrés, j'ai beaucoup moins apprécié l'ambiance graphique dans son ensemble. Je n'ai pas du tout accroché aux dessins de Joseph Lambert. Mise à part les vignettes sombres et bicolores qui figurent l'enfermement communicationnel d'Helen, la plupart des vignettes ne m'ont pas séduites du tout... J'ai trouvé le trait grossier et exagéré parfois très inesthétique.
Entre l'ambiance graphique qui m'a déplu et les faiblesses de la construction narrative, j'ai bien failli passer à côté et abandonner... Mais cette histoire et ses personnages me fascinent tant que j'ai tenu bon. Je ne regrette pas car je me suis remémoré de bons moments de lecture et j'ai appris beaucoup sur Annie Sullivan & Helen Keller !
http://attrape-mots.blogspot.fr/2014/04/annie-sullivan-hellen-keller-de-joseph.html
Je tenais tout d'abord à remercier encore une fois PriceMinister qui m'a permit pour la deuxième année consécutive de recevoir une bande dessinée, en l'honneur du festival d'Angoulême. Je n'ai pas hésité bien longtemps devant les nombreuses BD proposées, avant de me décider pour Annie Sullivan & Hellen Keller. En effet, je suis passionnée de langue des signes depuis petite (lorsque j'ai découvert L'Histoire d'Helen Keller) et cela fait 3 ans que j'apprends cette magnifique langue. Il me tardait donc beaucoup de découvrir une nouvelle fois l'histoire fascinante d'Helen Keller, cette fois-ci sous la forme de dessin.
A travers cette bande dessinée nous découvrons le destin bouleversant d'Helen, jeune fille aveugle et sourde, qui va découvrir le monde grâce à sa tutrice Annie Sullivan. Lorsque Annie fait la connaissance d'Helen, celle-ci est une petite fille de 9 ans indomptable et ne supportant aucun contact. Ayant toutes les deux une forte personnalité, leur confrontation ne se fait pas sans étincelles. Mais dès qu'Helen commence à mettre des mots sur ce qu'elle découvre, sa perception de ce qui l'entoure grandit en même temps que sa curiosité et sa soif de connaissances. Peu à peu va se construire une complicité très forte entre Helen et Annie qui ne cessera de se renforcer au fil des pages.
Mais ce qui fait toute l'originalité de cette BD, c'est que l'auteur ne se focalise pas sur l'éducation d'Helen. En effet, de nombreux flash-back de l'enfance d'Annie viennent rythmer le récit. On apprend ainsi à mieux la connaitre, et on s'attache d'autant plus à elle. On découvre ainsi qu'elle a vécu, tout comme Helen, une jeunesse chaotique et a traversé de nombreuses épreuves. De plus, l'histoire est racontée du point de vue d'Annie Sullivan ce qui nous fait encore plus ressentir toutes les difficultés qu'elle a dû affronter.
Les dessins m'ont beaucoup déçu : je les ai trouvés trop simples et pas vraiment réalistes... Néanmoins, j'ai adoré lorsque Joseph Lambert nous met à la place d'Helen : on se retrouve plongé dans le noir comme si on était dans sa tête! Puis dès que la jeune fille apprend de nouveaux mots, son monde obscur s'éclaire et se remplit de vie. Je trouve que c'est une très bonne idée de nous permettre de voir l'évolution de la perception du monde d'Helen!
Quant au dénouement, il m'a vraiment laissé sur ma faim... L'histoire s'arrête en plein dans l'apprentissage d'Helen, ce qui est dommage car cela m'a fait terminer cette BD sur un bémol. J'aurais aimé en savoir beaucoup plus, j'espère donc qu'il y aura une suite!
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