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Quand la jeunesse americaine franchit un cap…
Il n'a rien, elle a presque tout. Par jalousie ou par amour, il veut l'emmener dans son monde pour qu'un peu de noirceur la ternisse. Lui, c'est Toby, LE mauvais garçon de Citrus County. Elle s'est Sherby, 14 ans, jeune fille bien sous tout rapport, qui vient d'emménager dans la région. Il est persuadé qu'elle est son destin et il est prêt à tout pour l'attirer dans son monde... à tout, même à kidnapper sa sœur.
John Brandon nous livre à travers Citrus County, un roman noir où la jeunesse américaine passe à l'acte pour découvrir ses limites. Ces deux jeunes héros vont par leurs expériences tenter de rejeter une réalité de vie qui ne leur semble plus la leur. Qui pourrait les en blâmer ? Un papa dépressif, un oncle alcoolique, une tante fantasque, des professeurs résiliés ? Bref un roman où les personnages vont braver les limites du supportable pour prouver au monde qu’ils existent.
Par son écriture fluide et efficace, John Brandon nous transporte dans son univers. A découvrir.
Citrus County, Floride : une petite ville sale et perdue ; des habitants en quête de leur identité, arrivés là par un malencontreux hasard. Dès les premières pages, nous découvrons cet endroit sombre, qui semble coupé du reste du monde. Une atmosphère lugubre y règne et il n’est pas difficile de comprendre la dépression qui habite les personnages.
Tout d’abord, il y a M. Hibma, le professeur qui n’aime pas son métier et qui est tout le contraire du bon exemple à donner aux élèves. Dans sa classe, Toby, petit délinquant vivant avec son oncle dérangé, dépressif et asocial, collectionne les heures de colle, alors que la petite nouvelle, Shelby, est bien trop intelligente pour se trouver là.
Au gré de leurs humeurs, les personnages tissent des liens, puis les défont. Dans un tel milieu, il n’est pas facile de trouver de la motivation, surtout lorsque les adultes sont aussi perdus que les adolescents et les enfants. Certains ont des rêves, la plupart se contente de survivre... en espérant que quelque chose va changer à jamais leur vie monotone. Et quand ils décident de forcer la main au destin, les choses ne peuvent que mal tourner.
J’ai été très surprise par ce roman, car il ne ressemble à rien de ce que j’ai lu auparavant. Il y a bien un peu de mystère et de tension, mais je ne l’aurais personnellement pas qualifié de « polar », et encore moins de « thriller ». Les personnages et leur environnement en sont l’intérêt principal, parfaitement indissociables l’un de l’autre. Nous suivons les actions de Toby et de M. Hibma – qui ne sont pas toujours honorables, il faut l’admettre – et tentons de comprendre comment ils ont pu en arriver là.
Leur évolution et leurs relations sont bien décrites, mais j’ai toutefois eu un peu de mal à comprendre leurs motivations. Certaines scènes m’ont paru un peu surréalistes, impression qui a peut-être été renforcée par le ton pessimiste et cynique de l’auteur. Citrus County est un no man’s land où aucun espoir n’est possible... quoiqu’on ne puisse s’empêcher d’espérer. Malgré un certain manque de compréhension des personnages, je me suis d’une manière ou d’une autre attachée à eux et même si je ne me suis jamais dit que ce livre était extraordinaire, je ne peux pas nier que je l’ai beaucoup apprécié.
Citrus County est, à mon sens, plus un roman sociologique qu’un véritable polar ; je dirais même qu’il s’agit d’un roman sociologique noir, dans lequel nous voyons les personnages se débattre, impuissants, dans un environnement oppressant et lugubre. Bien que ne comportant que peu de suspense, on se laisse facilement entraîner par les aventures quotidiennes des protagonistes. Et la question transparaît dans chaque scène, dans chaque dialogue : basculeront-ils du côté du mal, ou du côté du bien ? Et dans un lieu comme Citrus County, cette distinction existe-t-elle vraiment ?
Je remercie Le Livre de poche pour l’organisation du Prix des lecteurs 2014, dans le cadre duquel j’ai reçu ce roman.
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