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Wendell est "rancher" dans une vaste propriété du Montana, près des Bull Montains.
Suite à l'incarcération de sa soeur, il se voit confier la garde de son jeune neveu Rowdy, mutique et probablement autiste.
Wendell qui vit dans un mobil-home sur les terres cédées par son défunt père à la vie sulfureuse.
Gillian élève seule sa fille Maddy. Son mari - garde forestier - a été abatu alors qu'il s'opposait à la chasse aux loups, interdite dans la région .
Ces 2 histoires vont rapidement se recouper pour dessiner l'origine du "Mal" qui ronge cette communauté.
Un polar rural noir sous l'ère Obama. Un roman politique qui dessine la fracture qui oppose le gouvernement (la police, les garde chasses, .. ) aux "ruraux" républicains, anarchistes et miliciens qui ne supportent pas les lois.
Une Nature omniprésente, dure, impitoyable à l'image de la population .
J'avoue avoir passé un excellent moment de lecture et dévoré ce court roman .
Les liens tissés entre Rowdy et son oncle Wendell viennent illuminer le roman.
La toute dernière page poignante .
Une pépite signée Gallmeister !
De retour dans le Montana
Avec La montagne et les pères Joe Wilkins s'éloigne du nature writing pour nous offrir un roman d'apprentissage qui débouche sur des questions existentielles. Sur la justesse de nos choix, sur la force des racines, y compris dans une nature hostile.
À l'heure de raconter sa vie, Joe Wilkins se plonge dans ses souvenirs, essaie de démêler ce que tient du vécu et de la légende, d'une sensation ou du rêve. Mais ce dont il se souvient parfaitement, c'est de ce jour où il a dû grimper dans la voiture de son grand-père, serré contre son frère, à côté de sa sœur aînée pour aller jusqu'à l'hôpital accompagner son père dans la mort. Il se souvient de la famille en pleurs et des trop courtes années avec lesquelles il aura pu partager des souvenirs avec lui, notamment lorsqu'ils allaient chasser ensemble. Il se souvient aussi des escapades avec son frère dans ce coin de l'est du Montana, le Big Dry. La nature désertique y a fait fuir la plupart des habitants, la compagnie ferroviaire y a même récupéré rails et traverses pour ne laisser que la saignée de la voie ferrée. Mais c'est là, aux côtés du grand-père qu'il a grandi et qu'il a appris à survivre. Au sein d'une famille unie que se mère tenait à bout de bras: «ma mère est mère et père et Dieu, et ma sœur avec son maquillage et poster de Jon Bon Jovi en veste de cuir est une adolescente et mon frère aux yeux ensommeillés est un enfant, et je suis un enfant: blondinet et aimé, un garçon que tout émerveille et que tout désoriente, déjà trop grand pour mon jean d'occasion, avide de connaître ce jour nouveau.»
Le chapitre suivant, remontant le temps, va être consacré à sa mère, à son parcours, ses rêves d'évasion et à sa rencontre avec celui qui deviendra son père et ses différentes affectations qui les mèneront de Seattle jusqu'au Big Dry. Suivront une galerie de personnages qui ont croisé et formé le narrateur. De Keith Nelson, le voisin qui lui parlait comme un homme en lui offrant des montagnes de cheeseburgers, Pa Peters, le vieil homme qui connaît les meilleurs endroits pour pêcher, coach Drease qui va en faire son chouchou, l'oncle de Caroline du Nord Clifton Wilkins, le gros Donnie Laird qui a réparé le panneau de basket, la tante Edith Freeman qui lui a fait découvrir le restaurant chinois ou encore leur prof Frank Hollowell, sans oublier les histoires du grand-père.
Dans les trois parties suivantes, Joe Wilkins va procéder par cercles concentriques et élargir son horizon. Il se sociabilise et revient sur ses amis et connaissances, sur ses professeurs, sur les gens qui ont croisé sa route et lui ont permis de se construire et de prendre le large au sens propre comme au sens figuré.
Ce roman d'apprentissage autant que d'hommage à ses parents va le conduire jusqu'à la transcendance, jusqu'à ces questions existentielles comme celle sur la théodicée, c'est-à-dire «les interrogations et les explications, les luttes contre ce qu'il faut comprendre comme la justice divine, le fait qu'un Dieu bon et omniscient ait choisi ceci pour certains d'entre nous, et cela pour d’autres, qu'il ait dit: “Je vous donne la vie. À vous, je donne la vie. Et à vous, je donne la douleur.”» Oui, le nature writing réserve bien des surprises!
https://urlz.fr/k8Yo
Beau et tragique
Wendell est un jeune homme courageux qui vit dans une vallée déshéritée du Montana. Il a du abandonner ses rêves - aller à l'université grâce à une bourse sportive- lorsqu'il s'est bousillé le genou et lorsque sa mère est tombée malade. Depuis sa mort il vit dans le mobile home où il a passé toute son enfance et trime pour payer les factures des frais médicaux. Il se voit confier le fils de sa cousine incarcérée pour trafic de meth, le petit Rowdy, autiste, qu'il va bientôt considérer comme son fils, lui dont le père a disparu dix ans plus tôt dans les montagnes après avoir tué un garde chasse... Dans ces montagnes où s'organise une chasse au loup et où les milices séparatistes fourbissent leurs armes...
Ce roman est exceptionnel, nous suivons tour à tour Wendell mais aussi Gillian la veuve du garde chasse qui n'a jamais pu faire son deuil, et Vern le père, en flash back, qui tient un journal pendant sa fuite. On sait que Wendell et Rowdy n'ont aucune chance, on devine qu'un drame va survenir, inéluctablement, dans ces montagnes magnifiques ... Et on termine ce livre le cœur brisé.
Joe Wilkins, retenez bien ce nom : il fait déjà partie de mes auteurs américains préférés aux côtés de David Joy par exemple.
Ces montagnes à jamais de Joe Wilkins
La vie de Wendell n’est pas simple, à vingt-quatre ans, il travail dans un ranch et tente de rembourser des arriérés d’impôt sur ses terres. Il a récemment perdu sa mère d’un cancer qui a laissé d’énormes factures à rembourser pour des opérations qui n’ont rien changées. Son père a disparu dans des conditions énigmatiques et violentes, une dizaine d’années plus tôt. C’est à ce moment là qu’on lui confie le fils de sa cousine incarcérée et toxicomane. Rowdy a sept ans, il est muet et a certainement subit des traumatismes. Wendell va mettre un point d’honneur à prendre en charge son neveu, son attachement pour lui fait partie des jolis moments de ce roman. Je ne savais pas à quoi m’attendre en lisant cet auteur mais rapidement on est fixé sur le côté inéluctable des choses. Wendel aura beau faire de son mieux, on sent une sorte de fatalité peser sur cette famille, une destinée de violence à laquelle personne ne peut échapper. Gillian est veuve, enseignante elle s’est installée dans la région de son mari, avec sa fille Maddy. La construction du récit est parfaitement maîtrisée comme un engrenage que rien ne peut arrêter. Et puis il y a des chapitres courts et intenses où le père de Wendell s’adresse à lui sous une forme quasi poétique. On en apprend ainsi plus sur lui et le drame qu’il a vécu. Alors même si le livre débute calmement, c’est pour mieux préparer la tempête qui s’abattra dans le dernier tiers du livre. L’auteur joue avec nos émotions, ses personnages sont attachants on entre en connexion avec eux. Un premier roman inoubliable ou le passé réclame son du impitoyablement. Comment un livre qui débute comme une formidable histoire d’amour familial, d’amour de la terre, de la nature peut prendre un tournant extrême et nous emporter là où on ne s’y attendait pas. C’est tout l’art et le talent de l’auteur qui s’expriment ici et nous laisse pantois. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/06/01/38971718.html
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