"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Note de de présentation par l'éditeur : " Au IXe siècle, sous le règne de la grande dynastie abbasside, un mouvement de contestation radicale, sociale, politique et religieuse, s’est déclenché, et a abouti, en Arabie orientale et dans le sud de l’Irak, à la fondation d’un État aux principes égalitaristes étonnants, notamment entre hommes et femmes. Considéré comme hérétique par un islam orthodoxe qui a cherché à en effacer toutes les traces dans la conscience collective, cet État a duré plus d’un siècle et menacé de renverser l’Empire...
Jocelyne Laâbi nous raconte l’histoire passionnante de ce mouvement – appelé Qarmates, du nom du premier propagandiste, Hamdan Qarmat –, en l’incarnant dans des personnages imaginaires sur un fond historique très documenté qui demanda à l’auteur des années de recherche.
Malgré l’amnésie entretenue, les idées des Qarmates n’ont cessé d’inspirer par la suite les intellectuels arabes engagés, ainsi que les mouvements politiques de gauche qui ont âprement lutté contre les dictatures."
L'histoire est captivante et Aboulfath le personnage principal dégage une humanité empreinte de sagesse orientale qui ne peut pas laisser indifférent. C'est un livre surprenant, qui présente une part d'histoire méconnue qui mêle poésie, philosophie et histoire.
Malgré le cycle des civilisations, de leur essor à leur chute, l'humanisme et l'harmonie peuvent ils surgir ? Jocelyne Laabi nous le laisse présager brillamment et en hommage à son style et son brio me viennent ces mots d'un autre grand pacifiste " la nuit de la servitude et de l’ignorance n’est pas dissipée par une illumination soudaine et totale, mais atténuée seulement par une lente série d’aurores incertaines. "
Quel roman, les amis, quel roman ! Leonardo Padura nous promène dans les rues de La Havane, puis dans celles d'Amsterdam du 17° avec autant de verve. Extrêmement documenté, c'est un pavé qui se lit avec avidité. Construit en quatre parties : Le livre de Daniel, Le livre d'Elias, le livre de Judith et Genèse, références bibliques obligent. Je dois vous dire que malgré mon plaisir de retrouver Mario Conde, j'ai senti beaucoup de lourdeurs et de longueurs dans ce roman. Les deux seules parties qui m'ont vraiment intéressé sont celles ou Conde enquête (Le livre de Daniel et Le livre de Judith). Celle qui concerne Rembrandt (Le livre d'Elias) m'a paru très longue, et j'y ai passé beaucoup de paragraphes sans que cela ne nuise à ma bonne compréhension de l'intrigue du roman. Je reste persuadé que l'on peut aimer et même conseiller un livre alors qu'on ne l'a pas lu en entier, surtout celui-ci qui aurait pu faire trois livres différents, édités individuellement.
Mario Conde est né au mitan des années cinquante, juste avant la révolution, il n'a donc connu quasiment que le règne de Castro dans lequel la religion était interdite. C'est pourquoi, il se pose énormément de questions sur la croyance religieuse. Ses recherches le feront rencontrer des juifs pratiquants, des non-croyants, d'autres qui reviennent à la religion après l'avoir quittée, puis dans la troisième partie, des jeunes gens en recherche d'identité, émo, rockeurs, ... qui amalgament toutes leurs lectures et leur éducation et ressortent le tout en un galimatias à peine compréhensible de croyance en la mort de Dieu (ce qui tendrait à penser qu'il a existé), au bouddhisme, à la métempsycose, ... : en bon athée (comme Conde), ce ne sont pas des questions qui me taraudent, loin de là, et là encore, j'ai sauté des passages longs et répétitifs. Néanmoins certaines phrases m'ont bien plu : "Parce que , ces jours-ci, certaines choses m'ont fait penser que c'est plus facile de croire en Dieu que de ne pas y croire... Tu te rends compte, si Dieu n'existe pas, aucun Dieu, alors que les hommes se sont toujours détestés et entretués pour leurs dieux et pour la promesse d'un au-delà meilleur... si, en vérité, il n'y a ni Dieu, ni au-delà, ni rien.." (p.501) A écouter aussi, la chanson de Souchon, Et si en plus y'a personne.
J'ai été par contre beaucoup plus intéressé par les questionnements de Conde sur son pays qui change en s'ouvrant mais pas forcément pour un mieux-être des Cubains, la jeunesse est en perdition, ne rêve que d'argent facile et de rejeter tout ce que leurs aînés ont avalé pendant cinquante ans. De même les doutes de Conde quant à son engagement auprès de Tamara la femme qu'il aime depuis vingt ans sont intéressants et attendrissants de la part de ce cinquantenaire habitué aux situations difficiles et très emprunté devant la femme qu'il aime.
Ce roman absolument fou et flamboyant recèle des trésors, même s'il contient également des obstacles. Leonardo Padura a mis trois ans pour l'écrire, mais étant donné l'érudition, la qualité du style et des informations apportées, nul ne saurait s'en étonner. Très bonne lecture, même si pour moi, elle reste très en-deçà d'un de ses romans précédents, excellentissime, L'homme qui aimait les chiens.
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