Né le 25 octobre 1927 à Delémont, en Suisse, André Jobin n'était pas vraiment prédestiné à une carrière dans la bande dessinée. Diplômé de l'Ãcole supérieure de journalisme et de l'Institut des sciences sociales et politiques de Lille, il est journaliste dans différents médias sui...
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Né le 25 octobre 1927 à Delémont, en Suisse, André Jobin n'était pas vraiment prédestiné à une carrière dans la bande dessinée. Diplômé de l'Ãcole supérieure de journalisme et de l'Institut des sciences sociales et politiques de Lille, il est journaliste dans différents médias suisses, notamment Le Pays, pour lequel il couvre durant plusieurs années les champs politique et culturel. En 1953, il épouse Monique Enderlin, avec qui il a quatre enfants. Il s'engage également en politique, en devenant membre du comité directeur du Rassemblement jurassien. En 1959, André Jobin fonde le magazine Samedi-Jura, qui s'arrête prématurément, ce qui le pousse à travailler pour Le Journal de Montreux, avant de changer radicalement d'audience. En 1964, il crée le Crapaud à lunettes, un hebdomadaire destiné aux écoliers de Suisse romande, et qui prend la suite du mensuel L'Ãcolier romand. Ce public exigeant, il ne le quitte plus jusqu'à une retraite bien méritée, presque 50 années plus tard.
Dans sa revue, André Jobin cherche à instruire ses lecteurs tout en les amusant, à l'instar de ses confrères du journal Tintin. Il souhaite aussi offrir des contenus inédits, ce qui le pousse à composer une première esquisse de scénario de bande dessinée. En 1967, il rencontre le dessinateur Derib, fraîchement revenu de Belgique où il a travaillé durant trois ans au Studio Peyo. Ensemble, ils lancent Les Aventures de Pythagore et Cie, dont le personnage principal est un hibou grand-duc savant, bavard, et farceur. Ce premier récit est alors proposé en noir et blanc. C'est ainsi que débute la grande histoire entre André Jobin alias Job et le 9e art. Tandis que Les Aventures de Pythagore et Cie paraissent sous forme d'épisodes dans la presse, les demandes affluent pour que ceux-ci soient également rassemblés en album et mis en couleur. Après quelques démarches infructueuses, André Jobin décide de tenter l'aventure de l'autoédition. Le premier tome, avec une couverture cartonnée, sort très exactement le 25 octobre 1969, le jour de son 42e anniversaire. Le deuxième album est édité l'année suivante, avant que le troisième et dernier opus ne soit finalement publié en 1974 conjointement chez 24 Heures (pour la Suisse), Rossel (en Belgique), et Fleurus (en France).
La fin des péripéties de Pythagore constitue en réalité le début d'une nouvelle odyssée éditoriale pour Job. En 1969, Derib sort un personnage de ses cartons, un certain Yakari. Il propose à son scénariste d'en tirer des histoires. Ce dernier accepte avec joie, à condition que le jeune héros reste toujours un enfant de la nature sauvage, et que les intrigues ne tombent jamais dans les poncifs du western. Chaque épisode doit également faire découvrir un nouvel animal. Yakari fait ses premiers pas en noir et blanc, le 12 décembre 1969. Les deux auteurs ne peuvent alors pas imaginer l'immense succès à venir. Lancé dans Le Crapaud à lunettes, dans lequel il apparaît durant plusieurs années - avec Dominique, l'épouse de Derib, à la couleur -, Yakari devient rapidement le héros préféré des jeunes lecteurs de la revue. Tant et si bien que cinq ans plus tard, en 1974, Job lance un nouveau journal jeunesse, qui prend assez naturellement le nom de son personnage fétiche. Ce ne sont pas moins de 256 numéros du magazine Yakari qui paraissent jusqu'en 1996. Jusqu'à La Fureur du ciel, 22e titre de la série, tous les épisodes des aventures de Yakari sont prépubliés en exclusivité dans les pages de ce magazine.