Un dépaysement assuré…
Un dépaysement assuré…
Qui sont les auteurs et libraires membres du jury ?
Spécial Rentrée littéraire 2014 avec les Explorateurs... Les Explorateurs ne sont pas d’accord, mais pas d’accord du tout sur certains romans de cette rentrée, et ils le font savoir, arguments à l’appui. Le Pour-Contre (épisode 1/5) de Dominique et Lise au sujet du livre de Jean-Marie Blas de Roblès, L'Île du Point Némo, éditions Zulma
Le clan des expats
Roetgen, Beverly, Warren et les autres… Les expatriés de Tientsin vont nous entraîner dans une aventure échevelée, servie par la plume truculente de Jean-Marie Blas de Roblès au meilleur de sa forme.
L’absorption d’une bonne dose de whisky permet des conversations plus libres, détachées des convenances et permet d’oublier un peu le spleen des expatriés, surtout à Tienstsin, au nord de la Chine. Roetgen et Beverly vont en apporter une nouvelle preuve. Lui arrive du Brésil, elle est déjà un pilier de la communauté des expatriés. Et si la belle américaine est plus âgée, elle est aussi plus excentrique: «Chez moi, tout est plus facile. Chez moi, c’est Key West, et pas ailleurs. Et, à Key West, quand deux personnes se rencontrent et réalisent que faire l’amour leur procurerait du plaisir, eh bien ils baisent ensemble. Boire, danser, le soleil, faire l’amour… Ça, c’est Key West! Cela me surprend toujours, dans le monde (c’est-à-dire hors de Key West), comment les gens compliquent les choses à loisir.»
Roetgen oublie ses principes et se laisse séduire.
«Vers deux heures du matin, alors qu’ils gisaient sur le lit, trop épuisés pour dormir, Beverly avait insisté pour qu’il lui raconte une histoire. Elle savait qu’il écrivait, un de ses «informateurs» à l’Institut où il enseignait lui avait même appris qu’une de ses nouvelles venait de paraître en traduction dans une revue de Shanghai.
Roetgen s’était plié à l’exercice: content d’évaluer son texte à haute voix, il lui avait lu le début de Section découpage des porcs, un polar qu’il s’amusait à écrire par correspondance avec Hermelin, son ami de Pékin, chacun inventant la suite de l’intrigue à partir des pages qu’il recevait.» L’imagination fertile de Roetgen va alors nous entraîner dans les méandres d’un pays traversé de mystères, de légendes bien vivaces et de sociétés bien secrètes, le tout agrementé d’espionnage et d’une surveillance étroite.
Jean-Marie Blas de Roblès n’a pas son pareil pour nous entraîner dans ce type d’univers. Un peu comme dans L’Île du Point Némo, il mêle à son contexte historique et ragots, littérature et vieilles croyances.
Au sein de ce microcosme constitué par la colonie des expatriés et des Universitaires, la chose est aisée, tant les individus sont névrosés: «À l’instar de toutes les communautés étrangères résidant en Chine, la proportion de déséquilibrés, d’ivrognes et de malades mentaux y dépassait très largement le taux admis par les statistiques, et chaque semestre avait régulièrement son lot de suicides ou de rapatriés sanitaires.»
On se régale à suivre ce «con de Lafitte», un Québécois pur sirop d’érable, chargé de «polir les dépêches destinées à la France et aux pays francophones», Warren pour lequel la station balnéaire de Beidaihe est l’endroit idéal pour oublier tous ses soucis, Marylou l’Américaine qui va finir dans le coma, Hugo l’Allemand qui «commence à débloquer» lorsqu’il retrouve des traces de son père Albrecht, en poste de 1930 à 1950. On croisera aussi une Danoise avec de fausses dents, une Japonaise douée avec sa langue, des Japonais et, bien entendu, quelques Chinois qui viendront pimenter ce récit jusqu’à l’épilogue, lorsque la malédiction du Four Roses va à nouveau frapper.
Laissez-vous emporter dans ce labyrinthe à la prose hypnotique où se mêle les histoires et les époques, les rêves et les (dés)illusions.
Alors qu’il està Macao, Roetgen se souvient de son séjour au Brésil, puis à Tientsin, au nord de la Chine. Là, avec un grand nombre d’expatriés, il partageait l’appartement de Warren, enseignant comme lui à l’institut de langues. Warren, cet américain homosexuel qui tape le manuscrit du roman que Reotgen écrit à quatre mains, un chapitre sur deux, lui fait rencontrer Beverly, une américaine de vingt ans son ainée. Il s’attache à cette femme fantasque qui adore les biographies, et lui dévoile des pans entiers de sa vie absolument extravagante. Ils deviennent amants, et chaque soir, Beverly lui demande de lui raconter une histoire.
Ce roman à l’écriture fascinante et si caractéristique de Jean-Marie Blas de Roblès, nous entraine dans de multiples histoires qui se croisent et perdent ou embarquent le lecteur.
Il y a les souvenirs rêvés, fantasmées, inventés, racontés par Roetgen, tel un Shéhérazade des temps modernes. Puis les passages de son roman, ce polar étrange dont le lecteur ne découvre qu’un chapitre sur deux, l’auteur laisse alors toute la place à notre imagination pour recoller ou réécrire les morceaux manquants de cette intrigue rocambolesque. Un certain Hugo est à la recherche des souvenirs de son père, qui vivait en Chine au temps des concessions.
Enfin, les souvenirs de Roetgen, ses rencontres, sa vie à Tientsin, ses interrogations, ses souvenirs. Roetgen qui se demande encore s’il a réellement su aimer Berverly.
A noter, trente ans après sa première parution, l’auteur nous propose ici un texte entièrement remanié, même si la plupart des personnages sont identiques.
Lire un interview de l'auteur, et ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/04/28/le-rituel-des-dunes-jean-marie-blas-de-robles/
Lorsque Roetgen débarque à Tsientsin, en Chine, il y fait la connaissance de Beverly, délicieusement excentrique, de vingt ans son aînée. Ils deviennent amants. Tandis que Beverly dévoile certains pans de sa vie mouvementée, elle demande à Roetgen, telle une Shéhérazade de lui raconter des histoires aussi rocambolesques que sa propre vie.
Gentiment décalé et très éparpillé, il m'aura fallu tout l'art de l'écriture de l'auteur pour me maintenir dans ce roman qui fait intervenir moult personnages dans de nombreuses situations et plusieurs espaces temps. Tout cela fait que je me perds, mais je le perds aisément. Je pense qu'il me faudrait une seconde lecture pour tenter de faire le tour de ce roman foisonnant et en bien saisir les moindres détails.
Heureusement, le talent de conteur de Jean-Marie Blas de Roblès est bien là et j'ai pu récupérer au détour d'une phrase ou d'un paragraphe le rythme de ses histoires. Ce ne sera pas mon livre préféré de l'auteur, surtout après les deux excellents L'île du Point Némo et Dans l'épaisseur de la chair, mais ouvrir l'un de ses romans est toujours entrer dans un monde aventureux, parfois épique et décalé, toujours formidablement écrit. Prêts pour l'aventure ?
Ce livre est l'histoire de la famille Cortès émigrée d'Andalousie pour trouver une meilleure vie dans l'ouest algérien vers la fin du 19° siècle. L'auteur se la remémore dans des circonstances tragiques alors qu'il est tombé à l'eau lors d'une partie de pêche solitaire au large de Toulon et qu'il ne parvient pas à remonter sur son bateau. L'ascension sociale de ces espagnols misérables, leur travail âpre dans le "bush " algérien, souvent méprisés par les français, menacés par des rebelles arabes, est racontée de façon truculente. Des conditions climatiques terribles, une existence spartiate, mais une joie de vivre et une volonté de s'intégrer. Plus tard commence l'histoire de Manuel, le père de l'auteur,, qui va devenir chirurgien, faire d'abord la campagne d'Italie et celle de France jusqu'aux Vosges. Une guerre atroce vécue de manière presque insouciante par un jeune homme séducteur et courageux. Ensuite la guerre d'indépendance où il est menacé des deux côtés et le rapatriement en France. Il y terminera sa carrière en temps que "seulement " généraliste pour assurer ses obligations familiales et se consacrera ensuite à temps plein à la pêche, devenue un art de vivre et même une sorte de religion.
J'ai retrouvé le Pagnol de " La gloire de mon père", des anecdotes qui circulaient dans ma famille, des souvenirs personnels avec ces détails si admirablement restitués. L'auteur admire son père, se querelle certes parfois avec lui, mais l'aime très fort parce que c'est un homme qui ne s'est jamais apitoyé sur lui-même, a franchi tous les obstacles et est demeuré toujours fidèle aux siens et à ses idéaux.
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