"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Reçu grâce à la Masse critique Mauvais genres de Babelio, L’ombre de l’Archange de Jean-Baptiste Ferrero m’avait attirée par son histoire de journaliste tuée. Seulement, je n’ai absolument pas adhéré au ton de ce polar ressemblant étrangement à du « Audiard » sans avoir changé un iota face à l’évolution des consciences depuis les années 60 !
Le premier chapitre ressemble à un épisode de Bruce Lee en littérature, chargée de nous faire connaître la détermination et la violence assumée de l’Archange. Dans un entrepôt, quelques minutes plus tard, plus aucune trace de vies humaines ! De plus, intervenant sans arme préalable, l’Archange utilise, de façon extrêmement créatrice, tous outils, ou objets, à proximité de ses victimes ! On apprendra plus tard les raisons de sa perte de toute empathie et émotion, ce qui s’avère, en fait, légèrement faux au fil des pages.
Seulement, le second chapitre, présente un archiviste habitué à la tranquillité de ses rayonnages qui va apprendre le meurtre de la femme qu’il aime, Luce, journaliste et mère de sa petite fille qu’il élève. Les personnes de sexe féminin sont admirables de beauté et d’intelligence.
Il faut ajouter à ce duo masculin d’enquêteur, l’archiviste et l’Archange, un policier originaire des Balkans, un peu ripoux mais qui a gardé des valeurs, comme celles de défendre les vulnérables au sein des trafics d’êtres humains.
Sur quelle enquête réfléchissait Luce pour entraîner son meurtre, voilà l’objet de ce polar !
Bref,
Abandonnant son détective fétiche, Thomas Fiera, qui évolue sur douze romans, Jean-Baptiste Ferrero immerge son lecteur dans un monde où il mêle réflexions sur la vie avec de bons sentiments et violence déchaînée et crue.
Absolument pas la cible de ce genre de polar, le synopsis m’a aveuglée, imaginant un polar social et presque politique. Vraiment désolée ! Sans l’obligation d’écrire une chronique Jean-François Ferrero avec L’ombre de l’Archange n’aura pas été signalé ici !
C’est le retour de Thomas Fiera et sa « bande » ; Manu, Fred, Richard et Adélaïde. Quand Katia la petite amie de l’un deux est sauvagement assassiné tous sont sous le choc. C’est le commandant Vernier qui leur a appris la nouvelle et qui l’air de rien les gardera à l’œil car tous font corps à la recherche des assassins. Les éléments de la scène de crime laissant penser à l’extrême droite, Fiera foncera tête baissée au sens propre et au figuré mettant l’enquête en péril. En parallèle, il est contacté par une jeune fille Héloïse pour lui venir en aide, celle-ci trouvera la mort dans les mêmes circonstances que Katia. Et quand Fiera rencontre de très près des paires de rangers qu’affectionnent les skins et autres crétins de ce style qui le laisse sur le carreau, la vengeance se met en place…
Vengeance est un concentré d’adrénaline mâtiné de violence, de rire, de larmes, et d’humour noir. (mention spéciale à Madame Bloch). L’auteur exploite la personnalité de ses personnages, leur fragilité et leur force les animant par une unité qui fait leur force. Son tour de force est ce mélange subtil et savamment dosé servi par une écriture maîtrisée mais attention intrigue, suspens et brutalité sont bien présents !
Après l’excellent Animus, je retrouve la plume aussi emportée que jubilatoire de Jean-Baptiste Ferrero dans ce polar finement ciselé à la noirceur incisive avec une fin des plus surprenante !
Pour toutes ces raisons et plus, je vous conseille ce polar à la superbe couverture !
Mon coup de coeur 2020! Tout d’abord Merci à Ramsay et Jean-Baptiste Ferrero pour ce cadeau.
C’est un coup de coeur car dès les première pages on entre dans une histoire peu commune avec une narration étonnante. Tout commence par les horreurs de la guerre avec des jeunes envoyés au front, le journal de Pierre et les coupures de journaux relatant l’attentat de Sarajevo et la déclaration de guerre.
Le bandeau avec les fantassins met en avant la grande guerre celle de 14/18, mais il n’y pas pas que cela dans cette histoire. Il y a cette touche de fantastique qui se glisse dans le décor via l’âme voyageuse de Pierre Tallandier.
Dans les tranchées Pierre fauché par les tueuses d’abeilles n’est plus qu’un morceau de corps dont seul le cerveau reste en activité. Il en est réduit à regarder le plafond pendant que ses pensées tournent sans répit comme un manège un jour de fête foraine.
Privé de liberté, d’identité, il entre dans le corps d’un autre et découvre ce pouvoir extraordinaire… revivre à travers un autre! Il va pouvoir exister en laissant son moi initial végéter. Il va expérimenter tour à tour des personnalités différentes allant du beau, du féminin, du raffiné jusqu’à la laideur voire l’ immonde. Il se fera amour, amant, homme, femme, fêtard, assassin, justicier allant jusqu’à vouloir changer le cours des évènements.
Le fait d’alterner le journal de l’un ou l’autre, les coupures de presse, l’histoire racontée par différents personnages donnent un ton différent appuyé par le pas d’écriture différent à chaque fois. L’écriture est plus que maîtrisée j’ai eu recours au dico! Le personnage central de l’histoire est complexe il combat ou prend le dessus sur ce pouvoir allant jusqu’à l’apprivoiser et l’on s’y attache.
Mon ressenti est que Jean-Baptiste s’est investi dans ce roman qu’il a poussé à l’extrême. Il a abandonné les aventures de Fiera pour nous offrir une histoire percutante qui mêle histoire, nazisme, fantastique, aventure, amour et surtout le questionnement sur notre existence. Notre propension à faire le bien, le mal ou à se laisser porter par les évènements. Peut-on s’emparer de l’identité, de la pensée, des sensations, du corps ou de l’âme d’un autre être sans aucun impact sur soi? Lisez vous saurez….
« Banlieue Est » ça d'abord été pour moi une belle tranche de rigolade offerte par la verve et la truculence de l'auteur - un élève sans conteste du grand Audiard - à travers son héros , Thomas Fiera . Un détective privé , que l'on pourrait croire un peu dilettante, mais qui a un surprenant don d'adaptation aux situations les plus délicates . Pour autant ce roman n'a rien d'une comédie mais d'un polar pur jus où la mort rode dans les rues sombres de cette ville de banlieue abandonnée à la corruption , aux trafics en tous genres et à la violence la plus extrême . de véritables drames qui se jouent donc sur fond de déliquescence , de perversion et de radicalisation .
Pour Thomas , cette banlieue , c'est comme un retour aux sources , cette ville là où il a grandit et où il a appris à allier les gestes à la parole pour se faire respecter . Mais elle a bien évoluée depuis . Plus laide . Plus fripée . Un vrai repoussoir . C'est ce constat qu'il fait alors qu'il vient de participer à la mise en terre d'un ancien copain d'école , Patrick , qu'il n'a pas revu depuis plusieurs dizaines d'années . Patrick , lui n'a jamais passé le périphérique ; il y est toujours resté comme son ami Philippe , responsable d'une association locale , qui tente de créer du lien grâce à la culture entre les différentes communautés que compte la cité des Myosotis , où Thomas et Philippe ont grandi . Une cité qui s'est bien délabrée , livrée aux caïds et aux trafiquants de tout poil . Thomas ne le sait pas encore mais il n'en n'a pas encore fini avec son ancienne cité , où les meurtres les plus sordides ne vont pas tarder à faire leur apparition , prétexte pour lui et sa fine équipe à une enquête ou plutôt une expédition qui sait ne pas faire de quartier quand il s'agit de débusquer les coupables de ces atrocités .
Belle découverte que la prose de Jean-Baptiste Ferrero . Rien à voir ici avec les dîners de l'ambassadeur et la saveur délicate des sucreries . Thomas Fiera et son équipe de charme et de choc n'hésitent pas à défourailler pour se faire entendre ou à balancer quelques coups bien placés afin que leurs adversaires puissent efficacement changer d'octave dans l'instant. Comme ses personnages à la gouaille et à l'énergie débordante , l'auteur à le rythme qui le démange , voire à fleur de peau . Allié à un style détonnant où les bons mots se démultiplient à l'envie ,l'addition est autant corrosive que jouissive . Mais rien de gratuit ici , pas d'ironie facile car la fiction que nous propose l'auteur peut sans aucun problème ressembler à une situation réelle et terriblement actuelle - allez voir « Les Misérables » vous serez bluffés - qui font le succès de certains journaux à sensation .
500 pages qui passent à la vitesse grand V sans que l'on s'en rende compte , tellement happé par les événements qui s'enchainent et par les surprises , aussi dramatiques et émouvantes soient-elles , ingrédients indispensables d'un très bon roman policier ….mais pas que .
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