"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
dans ces lignes la mélancolie et mon ventre vibre en souvenirs
ta silhouette toujours active pour l’autre en besoin
lettres aux prisonniers accompagnement des corps restreints LSF pour faire communauté resto en coeur
une voix palpite peut-être de culpabilité mais un temps tu as saupoudré la vie d’inconnus pour la douceur
un ephad enferme le silence des yeux et le noir approche
au travers les mots d’autres silhouettes je te vois encore debout à tenter l’impossible réparation familiale
j’interprète
j’aimerais te lire ces passages qui me rappelle les âmes côtoyées parce que le social jamais au hasard dit la formule
être sûr que rien n’est vain et t’en apporter la preuve
de loin j’entends la voix d’un chanteur qui bêle et les trèfles des dimanches au parc me piquent la joue.
Jane merci pour ces mots et ce rappel d’amour qui étreint
Ce livre à pique. La vieillesse seule n'entraîne pas les spectres vitrés. La maladie radiée détruit la rétine. Et la peur déforme l'eau sous paupières.
Les corps flottants et armés se dissolvent dans les lacunes de la mémoire, des traces jaunis racornis comme la cornée ébruitée de trop de chocs.
Jane Sautiere évoque son passé je plonge dans le mien à côté pas de bourrés resserrés sur ma peau un souffle rauque, tiens-toi tranquille, des lignes se cognent et font pont.
La mémoire vient quand elle veut dit Louise Bourgeois via Lola Lafon « La mémoire est un lieu dans lequel se succèdent des portes à entrouvrir ou à ignorer ; la mémoire, écrit Louise Bourgeois, « ne vaut rien si on la sollicite, il faut attendre qu'elle nous assaille » ».
La mémoire s'attarde où.
Jane je vous lis et aime depuis la fragmentation prisonnière des lieux.
L'hommage aux vies avortées me touche, _A la ligne_ tiens l'ombre d'un néo breton enseveli, je pense à lui aussi et depuis que je sais, plus encore, j'espère que la mienne ne sera pas trop tôt dévorée.
La langue se pose forte sur les coins de lumière à l'assaut de nos cicatrices et c'est beau.
Une grande force dans ce récit et des fils générés avec le dernier livre de Lola Lafon : _ Quand tu écouteras cette chanson _.
L'histoire se rappelle à nous, détour insoluble. Douloureux parfois d'y rester, écrire pour expurger aviser. Un récit coule un récit déposé dit encore parce qu'il faut témoigner que le monde fou souvent et doux quand veut.
Autour si:
Un film : L'image manquante de Rithy Panh (En ce moment sur Arte)
Un livre : Avant la longue flamme rouge de Guillaume Sire
De brefs récits, d'une demi-page à deux pages sur l'expérience d'éducatrice de l'auteure en milieu carcéral. En effet, ce n'est pas très joyeux, mais ce n'est pas le but en même temps.
Jane Sautière a un style très agréable à lire (l'auteure vient d'ailleurs de recevoir un prix pour son dernier ouvrage). On ressent ses émotions, ses petites joies, ses agacements et son impuissance face à un système. Malgré cela, je n'ai pas du tout accroché sur les textes, sans doute parce que j'ai du mal avec les textes type "gaucho" où l'on ressent trop fortement les idées politiques d'un(e) auteur(e) alors que la forme ne s'y prête pas vraiment (ce n'est pas un essai).
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