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Dans les premières pages j'ai été perdue. Je ne comprenais pas la chronologie ni le sens de ce que je lisais. On est quand ? Qui a fait quoi ? Combien d'années se sont écoulées ? J'ai parfois du mal avec ces formes de narration qui ne précisent pas, où j'ai l'impression qu'on passe du coq à l'âne sans crier gare. Pourtant je me suis dit que j'allais aimer.
August, la narratrice, ça aussi ca m'a perdue car je croyais qu'August était le petit frère… Donc August nous promène dans ses souvenirs qu'elle sème comme le petit Poucet ses cailloux, çà et là un peu au hasard. J'ai eu aussi l'impression de les suivre comme on pose ses pieds sur des pas japonais.
Elle a quitté le Tennessee pour Brooklyn, avec son père et son frère, laissant derrière eux leur mère.
Ça a le goût de l'enfance, comme quand on repérait une ou plusieurs filles rigolote avec qui on rêvait de devenir amie, nous, petite nouvelle débarquée d'ailleurs, très seule. Mais dans l'enfance, dans toutes les enfances, des ombres rôdent…
Il y a tout le sordide autour, dans les étages et les rues de Brooklyn, les paumés, les junkies, les pervers, les prostituées.
August et son petit frère sont en manque de leur mère restée dans le Tennessee car elle parle avec son frère, mort au Vietnam.
Il y a de la poésie et de la beauté dans ces lignes et toute la laideur de la misère, mais aussi la honte et les complexes provoqués par le regard des autres. Je m'y suis un peu ennuyée parfois, j'y ai trouvé quelques longueurs, jusqu'à environ un quart, mais ensuite c'est devenu totalement addictif.
Qu'elle est belle cette histoire d'amitié sans barrière, où la condition sociale n'a d'importance que pour certains adultes, qui nous parle du temps qui passe, des blessures de la vie, des manques et des joies, des deuils de toutes sortes, tels celui de l'enfance, de ses rêves, et de ceux qu'on aime.
Tout commence au son d’un orchestre à Brooklyn, nous sommes au mois de mai 2001, jour des seize ans de Melody, qui va porter une robe blanche, robe que sa mère, Iris qui n’a pu porter, parce qu’elle était enceinte.
À travers son livre, Jacqueline Woodson, balaie une histoire familiale sur plus de quatre-vingts ans, du massacre de Tulsa en 1921 aux attentats du 11 septembre 2001, tout en abordant des thématiques riches et passionnantes propres aux familles noires américaines.
Un livre tout en délicatesse et profondeur, pour parler aussi bien du statut social, de la maternité que du racisme, où la douleur laisse la place à l’espoir d’un avenir meilleur à travers cette troisième génération, qui a peut-être moins subi, mais qui a été bercé au rythme des histoires familiales qui ne font que la rendre plus forte.
Chaque mot trouve une résonance aussi bien dans les souvenirs que dans le présent, chaque génération fait écho à la précédente, que ce soit par la maternité de la grand-mère ou celle de la mère. Mais le plus marquant, c’est ce parallélisme que fait l’auteur entre le massacre de Tulsa et les attentats du 11 septembre 2001. Deux événements qui viennent borner cette histoire familiale, parsemée de doutes et de remise en question, mais où les liens familiaux sont les plus forts.
La plume poétique de Jacqueline Woodson est composée de phrases courtes, apportant une musicalité, propre aux histoires tragiques mais lumineuses, avec leur lot de malheurs et de joies. Les mots évoquent l’amour qui se faufile à travers les années, les générations, pour raconter l’histoire de cette famille.
Au son d’une playlist riche et variée, qui fait référence à des titres iconiques d’une musique rythmée, Jacqueline Woodson dresse le portrait d’une famille noire américaine qui s’apprête à fêter l’intronisation de Mélody, selon la tradition qui ouvre les portes du monde aux jeunes filles de seize ans. Cette fête dont l’on a privé sa mère, alors enceinte. Les femmes des générations successives vont prendre la parole au cours des chapitres, qui mêlent les voix et les époques, et mesurent le chemin parcouru et celui qui reste à faire.
C’est une réflexion sans tabou sur la maternité, (et un peu la paternité), la famille et ses liens qui unissent ou entravent. Sur la place des afro-américains, qui malgré les progrès accomplis sur le plan des droits de l’homme restent complexe. Sur les choix de vie et la sexualité, l’éducation et l’héritage.
C’est un roman riche et plus dense qu’il n’y paraît, les émotions qu’il suscite génèrent une réflexion plus profonde.
Merci à Netgalley et aux éditions Stock.
Réminiscences d'une adolescence avec ses rencontres, ses découvertes, ses dénis. On revit avec August cette période bénie où une vie se construit au fil des années avec ses joies, ses peines, ses rêves. Une histoire de fille, de femme en devenir dans le Brooklyn des années 70, mais qui aurait aussi bien pu se situer ici et maintenant. Une écriture sobre et concise, des chapitres courts, ce roman se lit d'une traite.
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