"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Les femmes trans dans la vraie vie n'ont rien à voir avec les femmes trans à la télé. Déjà, pour commencer, quand on se débarrasse de la mythifi-cation, des idées reçues et du mystère, elles sont largement aussi inintéressantes qu'une personne lambda."
Maria est trans, certes, mais là n'est pas l'essentiel du propos, cette histoire ne parle pas de sa transition, elle en est à l'étape suivante, la post-transition.
Lorsque sa copine la quitte, qu'elle se fait virer de son job, elle "emprunte" la voiture de son ex, prend un sachet d'héroïne et part en road trip. Bien entendu, comme dans tout road trip qui se respecte, elle va faire une rencontre, celle de James, lui en pré-transition et en plein questionnement.
Ce qui intéresse avant tout Imogen Binnie, ce n'est pas de parler de la transition elle-même, chose qu'attendrait d'après elle le lecteur lambda, elle veut nous amener ailleurs, envisager d'autres états, qui ne sont pas non plus être simplement cisgenre.
Au travers des monologues intérieurs de Maria et de son incapacité à communiquer en dehors de son blog en ligne, se révèle cette difficulté qu'éprouvent trop souvent les personnes trans à s'exprimer sans être examinées comme des bêtes curieuses par les autres et leur lutte pour s'émanciper du regard des cisgenres. Elle souligne également que la transition ne commence pas avec les hormones ou le coming-out trans, elle débute bien avant, avec ce sentiment que quelque chose ne va pas et la volonté de comprendre ce qui ne va pas.
Ce classique de la littérature trans américaine qui commence dans un New York gentrifié, ponctué de "Whatever" et de références Rock n' Roll pour finir au fin fond du Nevada, est enfin traduit en Français, dix après sa publication.
"Compte tenu du fait que personne n'identifie plus Maria comme trans, elle se demande ce que ferait Courtney Love dans ces circonstances. Comment s'y prend Courtney Love pour jeter un inconnu qui ne lui plaît pas ?"
Dans le roman 'Nevada', on découvre le milieu des transexuels. Maria est née homme alors qu'elle s'est toujours sentie femme. Dans ce récit, elle a déjà fait sa transition depuis plusieurs années. On en apprend beaucoup sur son mal-être et sur le traumatise que sa dysphorie de genre a engendré, notamment sur sa sexualité. Elle vit par exemple des épisodes de dissociation, où elle a l'impression de sortir de son corps, comme cela arrive à des personnes ayant subi des agressions. Toute cette partie psychologique est extrêmement intéressante.
Cependant, il y a de nombreux monologues et divagations de Maria qui sont lassants. Des longueurs sont présentes et il peut ne rien se passer sur de nombreuses pages. L'écriture reflète le langage parlé avec des 'Ben', des 'Tu vois', et ce genre d'écrit ne me plaît pas trop. Il y a bon nombre de drogues et d'addiction dans ce récit, à croire que tous les transexuels sont forcément camés. Deux transexuels et un potentiel transexuel en devenir apparaissent dans cette histoire, et iels sont toutes aussi dépressives l'une que l'autre, asociales, sans aucune ambition, alcooliques, droguées au cannabis ou même à l'héroïne. Je ne pense pas que cela reflète correctement la communauté transexuelle. La fin m'a aussi semblé trop abrupte. Ce n'est pas une vraie fin et cela m'a frustré. Je suis restée sur ma faim.
Maria, jeune libraire habitant à New York, porte un prénom féminin depuis quelques années seulement, depuis qu'elle a choisi de vivre au grand jour en tant que femme. Cependant, malgré sa transition si libératrice, Maria ne peut s'empêcher de sentir que sa vie lui échappe. C'est alors que sur un coup de tête, elle décide de prendre la route, direction le Grand Ouest...
Ce roman, qui va paraître en français en août 2023, a été publié aux États-Unis en 2013, et y est devenu culte.
J'ai aimé le thème de la transition de genre, dont j'avais déjà eu un aperçu avec le magnifique film de Lukas Dhont, intitulé "Girl". Rien que pour cela, je suis heureuse de l'avoir lu...
Dans la première partie, c'est essentiellement un voyage intérieur dans les pensée et ressentis de Maria, arrivée à l'âge adulte, et sa lutte pour trouver un sens à sa vie, pour rencontrer le plaisir de vivre.
J'ai apprécié les réflexions intéressantes sur les questions de (trans)genre et de sexualité.
J'ai aimé aussi les choix stylistiques originaux de l'auteure.
Alors qu'elle nous présente les pensées de son personnage principal, le livre est écrit à la troisième personne. Ce choix a comme conséquence de donner l'impression que les personnages sont émotionnellement détachés de leur propre vie et de leurs expériences.
Elle met aussi le récit en parallèle avec les réflexions (intérieures) des personnages, en ne mettant pas toujours de ponctuation particulière pour signaler les monologues et/ou dialogues. Les pensées et "propres" mots du narrateur, et les paroles d'autres personnages se mélangent donc de sorte qu'on ne sait pas vraiment d'où vient une idée, ou si elle a été prononcée à haute voix ou non.
Elle alterne également, surtout dans la seconde partie du roman, les narrateurs d'un chapitre à l'autre, et adapte bien le style de la narration pour correspondre à la personnalité et à l'attitude du personnage dont elle développe le point de vue.
Dans cette seconde partie, consacrée au "road trip", j'ai trouvé que c'était un peu trop "fouillis", même si les émouvantes et intéressantes réflexions sur le sujet se sont poursuivies.
J'ai aimé les personnages, surtout Maria et James, que j'ai trouvés très bien décrits psychologiquement et très authentiques.
Enfin, j'ai apprécié que ce roman soit drôle et triste, et plein d'espoir et sombre à la fois. Toutefois, pour une raison que je peine à (m')expliquer, je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages et n'ai pas vraiment apprécié ce livre.
Un roman devenu culte aux Etats-Unis, un premier roman sur les trans écrit par une personne trans.
J’ai été dérouté par le style : Steph fait çi. Maria fait ça. Du coup ; en vrai ; whatever, OK, style, genre…
J’ai été scotché par la scène qui ouvre le roman : faite pour choquer ? Sans aucun doute.
Et puis rien ne se passe : Maria vit sa vie, on en apprend un peu sur son enfance, elle travaille, elle rentre chez elle, elle a des problèmes de coeur.
Un roman qui m’a paru bien vide et qui ne cherchait qu’à choquer en employant un parlé « jeune ».
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