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Yoshinobu Mikami (commissaire de police récemment muté au Département D) et son épouse Minako se sont déplacés en TGV (japonais) afin d’aller reconnaître le corps d’une jeune fille suicidée par noyade (de quinze-seize ans environ …) Une fois de plus, il ne s’agit pas (à leur grand soulagement !) de celui de leur fille Ayumi, adolescente en crise âgée de quinze ans (et en fugue depuis trois mois …) L’homme est chargé des relations et de la communication avec la Presse, ce qui n’est pas une mince affaire !
Akama, son supérieur hiérarchique, va lui demander de relancer le code Six-Quatre, nom donné à la cellule en charge d’une horrible affaire, vieille de quatorze ans (l’enlèvement et l’assassinat ignoble d’une fillette de sept ans, prénommée Shôko, dont on n’a jamais réussi à arrêter le(s) meurtrier(s) …
Alors : amateurs de polars – où action et violence sont omniprésentes – vous pouvez passer votre chemin. Ce sombre roman policier est extrêmement « technique » et tourne bien plus autour de la charge professionnelle du personnage principal (Mikami) qu’il ne raconte vraiment une intrigue « palpitante » … (OK ça bouge nettement plus au milieu de l’histoire, et ça se décante juste un peu avant l’épilogue …) L’auteur décrit également « en long, en large et en travers » les méandres administratifs et le fonctionnement de la police japonaise (ça peut être enrichissant pour des « spécialistes » mais j’avoue avoir douté à un moment d’être capable d’aller jusqu’au bout du roman !)
Sinon, c’est plutôt bien écrit, bien construit et la nature humaine admirablement bien étudiée … Un avis relativement mitigé donc !
Ce roman de l'auteur Hidéo Yokoyama est certainement pour moi le meilleur roman noir japonais lu à ce jour . Outre un récit incroyable il nous immerge totalement dans cette culture nippone , qui à bien des égards , peut nous paraitre obscure voire étrange .
Une culture millénaire où la tradition et les coutumes sont toujours vivaces malgré l'influence occidentale croissante .
Une de ces traditions consiste à compter les années non pas suivant un calendrier occidental traditionnel mais en fonction des ères de règne des différents empereurs japonais . Six -quatre représente la soixante quatrième année de l'ère Shôwa ( règne de l'empereur HiroHito ) . Mais pour les policiers de cette ville du Département d', au nord de Tokyo , ce début d'année 1989 représente aussi et surtout le souvenir douloureux d'une affaire d'enlèvement qui a mal tourné : une fillette est morte , la rançon évaporée et le meurtrier toujours en fuite treize ans plus tard .Cette enquête , nom de code 6-4 , est un échec qui hante encore le commissariat central en cette année 2002
Si il y en a bien un qui connait parfaitement les arcanes de ce commissariat c'est Yoshinobu Mikami : après avoir fait partie du pool d'enquêteurs chargée de l'affaire « six-quatre » il a été inspecteur dans différents services et notamment à la section criminelle de la PJ . il vient juste d'être nommé Directeur des Relations Presse , dans le Département des Affaires Administratives . Les relations avec la Presse ce n'est pas de tout repos : aidé par ses trois collaborateurs , Suwa , Kuramae et Mikumo , il doit faire accepter les informations communiquées par les différents services de police aux journalistes accrédités sans trop en dire pour ne pas nuire aux enquêtes en cours . Mais les journalistes ne s'en laissent pas conter si facilement : ils veulent toutes les informations , les plus détaillées possible et tout de suite .
Les journalistes ne sont malheureusement pas les seuls ennuis de Mikami à l'heure actuelle . En ce moment on peut même dire que le sort semble particulièrement s'acharner sur lui : sa fille Ayumi a disparu depuis trois mois et chaque jour qui passe rend sa femme Mikano toujours un peu plus triste et renfermée sur elle-même , n'osant plus sortir de chez elle de peur de manquer un appel téléphonique de sa fille . Outre ce drame , son supérieur hiérarchique, Akama, lui met une pression permanente alors même qu'une visite du Grand Patron de la Police est prévue dans une semaine , l'occasion potentielle de réorganiser le commissariat et de présenter des excuses au nom de la Police au père de Shôko , la fillette de l'affaire six- quatre .
Même si Mikami a pleinement pris la dimension de son nouveau poste , il garde au fond de lui cette mentalité d'enquêteur qui garde l'espoir de découvrir l'assassin de cette fillette .
Au cours de ces 600 pages et plus , Mikami est notre témoin et notre guide . En tant que narrateur , il nous fait partager ses émotions et celles de son entourage proche , ses doutes , ses fragilités , ses moments d'oppression physique et psychologique les plus intenses . L'auteur nous fait vivre de l'intérieur cet état d'excitation permanent , de guerre entre services entre ceux qui sont « sur le terrain » et les administratifs . Pour eux tous les coups sont permis mais attention à respecter les codes de l'honneur !
Ici tout est dans le détail , dans le geste , l'attitude de chaque protagoniste ; l'intrigue est tant à l'extérieur qu'à l'intérieur et c'est ce qui fait la beauté de ce roman . Un roman au style unique en son genre où la patience paie tant pour les policiers que pour le lecteur .
Ne vous laissez pas rebuter par ce pavé et soyez curieux de découvrir cet univers original et totalement passionnant
Un roman passionnant ! L'auteur dépeint avec une précision impressionnante la société japonaise et notamment les liens hiérarchiques de la police. Le roman est à la base un polar qui s'attache à une affaire d'enlèvement puis de meurtre d'une petite fille non résolue il y a plusieurs années. Le policier responsable des RP (relations notamment avec la presse) sous couvert de préparer la visite d'un responsable national se retrouve immergé dans cette affaire. C'est d'autant intéressant que sa propre fille a fugué et que son inquiétude de père rejaillit sur l'enquête. Il se retrouve par ailleurs confronté aux luttes entre les différents services. son personnage complexe apporte beaucoup au récit. Une belle réussite.
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