Lucien Tordo est professeur de français, d’histoire, de géographie et d’éducation civique dans un lycée professionnel à Grenoble depuis 20 ans. À quelques jours des grandes vacances d’été, l’attention des élèves est très réduite et il a de plus en plus de mal avec cet état de fait, d’autant plus que sa femme Élisabeth l’a quittée depuis 2 semaines car elle en avait assez de ses sempiternelles plaintes au sujet de son travail.
Il passe de plus en plus temps au bistrot du coin « La Gondole », tenu par Casimir, et d’où il sort à chaque fois très imbibé. Cela inquiète Casimir mais aussi Étienne, son collègue qui enseigne les mêmes matières que lui. Ce dernier se rend bien compte que quelque chose cloche chez Lucien mais celui-ci ne veut pas se confier.
Ils se retrouvent tous les deux un matin au café et en lisant le journal, Étienne change subitement d’attitude ce qui intrigue au plus haut point Lucien. Étienne a bloqué sur le récit de la découverte d’un corps dans le local poubelle d’une rue pas loin de leur Lycée. Le meurtrier a étranglé sa victime puis lui a planté un couteau dans le cœur post-mortem. Lucien est passé très près du meurtre, dans les heures où il a eu lieu et il décide d’enquêter de son côté aidé par Étienne qui ne veut pas le laisser seul et qui pense que cela pourrait aider pour l’éloigner de la bouteille. Le commandant Lernier, chargé de l’enquête, est une vieille connaissance de Lucien. Ils proposent donc de s’aider mutuellement en échangeant des informations qu’ils auront glanées. D’abord sceptique, Lernier accepte.
Leur enquête les mène tous à Saint Antoine L’abbaye, un petit village non loin de Grenoble où un corbeau met les nerfs à rude épreuve de ses habitants et où un autre meurtre du même style que celui de Grenoble vient d’être commis. Qui des enquêteurs officiels ou des détectives en herbe trouveront le coupable en premier ?
J’ai passé dans l’ensemble un bon moment avec ce roman. Les personnages de Lucien et Étienne sont bien documentés de même que les méandres de l’Éducation Nationale, les policiers aussi même si on les voit moins je trouve. L’enquête est en effet beaucoup mieux menée par les deux détectives en herbe.
La description des lieux est bien détaillée surtout tout ce qui concerne Saint Antoine L’Abbaye, son musée et ses reliques. J’imagine que l’auteur a dû faire des recherches poussées ou même est allé sur les lieux.
L’écriture est légère et très plaisante. Le style est fluide, sans fioritures ce qui permet de ne pas perdre le lecteur. Le roman se lit bien, rapidement et avec plaisir. On ne s’ennuie pas un instant. L’intrigue est bien amenée et menée mais j’ai rapidement trouvé le chemin où l’auteur voulait nous emmener sans en connaître exactement toutes les raisons avant la fin.
J’ai aimé faire un bout de chemin avec ces protagonistes et c’est avec un grand plaisir que je lirais un autre roman de Mathias Goddon.
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