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La ville est au cœur du roman, elle reflète les émotions et l'état d'esprit du héros au début. A la fin elle tend à avoir une influence sur son humeur et véritablement agir sur lui. En dehors de la masse de touristes actuelle, la ville ne semble pas avoir changé depuis telle qu'elle est décrite : silencieuse, vide et surtout morte, la vie rythmée par les rites religieux et une ambiance puritaine. Le livre est ponctué de photos touristiques ancienne qui renvoie vraiment cette impression de ville morte, en résonnance avec l’impression que l’on perçoit de son atmosphère dans le roman.
Le récit est agréable à lire mais marqué par l’époque avec l’opposition entre une épouse docile et aimable et son double vindicatif et insupportable qui s’émancipe.
Hugues a choisi de vivre à Bruges depuis la mort de sa femme dont il est inconsolable.Un jour, il croise une femme qui ressemble à la défunte et s'en éprend; il installe Jane dans une jolie maison et rompt avec ses habitudes à la grande stupéfaction de son personnel. Bruges est un excellent décor pour cette aventure romanesque.
Frappée par la noirceur de ce drame... Et par la pesanteur de la ville, de son emprise sur cet homme perdu, incapable de faire le deuil de sa chère épouse disparue, qui s'éprend d'une autre femme lui ressemblant tant...
Cet ouvrage est véritablement poignant, on y retrouve les thèmes dominant l'oeuvre de Rodenbach, la mort, la religion, la solitude.
Et Bruges qui domine l'ensemble par sa façon d'être, aux yeux d'Hugues, à laquelle il s'identifie, avec laquelle il se confond... Et qui finit par lui reprocher ce qu'il est, ses agissements, sa faiblesse, écartant finalement toute similitude.
Georges Rodenbach personnifie ici l'arbre, lui prête vie, sentiments, pensées... Il évoque aussi la difficulté des habitants de l'île à accepter l'étranger, l'envahisseur.
Plutôt fantastique, cette nouvelle est très agréable à lire, son écriture est poétique.
"Les larmes, dirait-on, quand la source cachetée s’en est rouverte, ne s’écoulent pas toutes au dehors. Il s’en égoutte une part sur le cœur, dont la dureté cède et devient impressionnable comme l’argile quand elle a été mouillée".
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