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Un trente-et-un décembre au crépuscule d'une vie, à l'aube d'une déchirure. Paul est homosexuel, malade du sida, il est épuisé et cette nuit, il prend une décision, grave et irréversible.
Frankie Ventana, comme dans son autre roman que j'ai lu très récemment, possède une belle écriture, travaillée. La narration se fait à la première personne, celle d'une femme, utilise le présent, facilitant la résurgence de souvenirs au passé. Elle accorde énormément de place aux sentiments, imprégnant le lecteur de l'état d'esprit. Loin du physique et de l'apparence des personnages, elle nous place en eux, à sentir et ressentir comme eux. C'est l'atout principal de l'auteur, ce moment de solitude propre au personnage principal perdu avec lui-même, névrosé, atteint psychologiquement, abîmé par la vie, et traçant droit devant, allant toujours de l'avant, avec comme seul consigne, avancer. C'est parfois un peu cru, direct, et incisif, mais c'est profond, la douleur sourde de la vie ressort comme un geyser de ses personnages. Ce roman, qui se lit rapidement, raconte la mort qui s'installe, au début invisible, qui fait peur, et finalement qui est acceptée, l'amitié qui détruit et pourtant si indispensable. Les années d'innocence est un roman juste, vague et précis à la fois, un beau roman, qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Gabrielle était voué à devenir une grande pianiste, mais sa rencontre avec Lila Von Haffen il y a plus de vingt ans, la musicienne en vogue à cette période, change la donne. Elle arrête la musique, se marie, divorce, et finalement passe à côtés de la vie, jusqu'à la réception de lettres de Lila, disparue tragiquement à la même période.
Le roman retrace donc la quête de Gabrielle à la recherche de la vérité sur la disparition de Lila. Cette aventure qui l'a fait voyagé à travers l'Europe, est un trajet vers sa reconstruction intime, une reprise en main de sa vie. Tous les personnages qu'elle rencontre vont être un levier, à leur manière, pour l'aider dans sa quête. Gabrielle, perdue psychologiquement, peut-être déprimée, marquée profondément dans sa tête et son cœur, tente donc de refaire surface, inconsciemment, grâce à l'espoir de retrouver Lila.
Le personnage est attachant et réaliste. Ses rencontres nous font découvrir le monde qui gravitaient autour de l'artiste avant sa disparition. Pour ma part, Marylou sera le déclencheur, une femme qui vit dans son camion, possède une grande philosophie de la vie, et qui est totalement étrangère à son désarroi.
Ce roman est court. L'écriture est très fluide, belle et travaillée. Narré au présent, il est alors aisé de discerner les souvenirs des actes d'aujourd'hui. Une histoire avec en arrière plan la musique classique, Chopin et le piano, l'obstination et la passion, la perfection et l'abnégation. Un roman sur la vie et la quête du bonheur.
Très beau récit sur l'amitié, la nostalgie et les aléas de la vie qui séparent ceux qui s'aiment. Un texte à fleur de peau, intense et émouvant.
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