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Un politique honnête, humain, soucieux du bien être des ses contemporains qui analyse les rapports de force, les échecs de la gauche, les succès du rassemblement national, sur le plan local qu’il connaît bien (en Picardie) et au plan National.
Des constats, des témoignages, des tranches de vie jalonnent cet essai qui tente de comprendre une situation de plus en plus inégalitaire, discrédite le discours de la dynastie Le Pen qui se trompe de cible quand elle stigmatise les assistés étrangers qui volent le pain des vrais Français mais qui récolte les fruits d’une inaction coupable de la gauche. Du réalisme, du bon sens, de l’empathie, un plaidoyer pour un « faire ensemble » qui reste à construire.
François Ruffin nous dépeint une société où la technique déshumanise totalement le quotidien des humains.
De belles réflexions qui manquent parfois de structure, mais c'est aussi comme ça que l'on aime François Ruffin, plein de fougue et de spontanéité, non dénué d'une grande culture.
Parfait sur le fonds, forme à revoir.
Diplômé de la promotion 2002 du Centre de Formation des Journalistes (CFJ), François Ruffin livre ici un document très instructif sur cette école réputée, dénonçant sans complaisance tout ce qui l’a choqué pendant ses deux années d’études.
D’emblée, il est tombé dans un monde où la dépêche est reine aussi bien pour la presse écrite, pour la radio que pour la télé. C’est la logique économique qui prime dans ce qu’on leur enseigne ; la vérité s’efface devant l’efficacité. Voilà donc l’audimat placé en tête des critères de réussite dans le métier, ce qui explique pourquoi le fait divers est roi. Au 35, rue du Louvre, dans le CFJ fondé en 1946 et qui accueille chaque année une promotion de 54 élèves sur plus de 600 candidats au concours, on forme « des ouvriers spécialisés au style neutre et précis. »
François Ruffin, comme la plupart de ses congénères, rêvait « d’une école où l’enquête serait reine », où « le journaliste s’informe avant d’informer ». En tout et pour tout, il mènera deux enquêtes en deux ans ! Vite, on confond information avec communication. Tout est fait dans l’urgence comme au cours de son stage dans la presse quotidienne régionale (PQR) où l’on fait creux au lieu de creuser. Le ridicule des éternels micro-trottoirs est dénoncé car les résultats sont dérisoires, n’apportant rien de neuf au lecteur : « C’est vraiment le degré zéro du journalisme ». Puisqu’il faut suivre l’actualité, les fausses informations, les rumeurs font les gros titres. Lorsque le démenti arrive, sa publication est bâclée, n’ayant plus du tout la même mise en page parce que d’autres sujets ont pris la place. Il faudrait comprendre et donner à comprendre au lieu d’alimenter les bavardages.
Tout au long du livre, l’auteur est sévère à propos de cette pédagogie de la soumission car il faut plaire d’abord aux patrons des entreprises de presse, quitte à former des esprits soumis. Il constate aussi que les étudiants en journalisme ne lisent plus, que deux ans après son déménagement, le CFJ livre « des techniciens fonctionnels, efficaces, rapides et surtout pas pensants car la pensée ralentit ».
Depuis le début des années 2000, les choses ont-elles évolué ? Il faut en douter sérieusement car le traitement de l’information semble présenter les mêmes travers dénoncés par François Ruffin même si, avec Fakir, le journal bimestriel alternatif qu’il avait lancé à Amiens, il tentait de démontrer le contraire. D’autres exemples récents prouvent que le journalisme d’investigation reste toujours vivace et permet de garder espoir mais il faudrait que les grandes écoles de journalistes s’en inspirent.
Bonne réflexion !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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