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Finement politique, « Moloch Academik » est une mise en abîme sociologique des diktats institutionnels dans un monde du travail impitoyable.
Le récit trépidant, absolument maîtrisé, pointe du doigt là où ça fait mal.
La manipulation et l’hypocrisie, le rapport à l’autre et le détournement des capacités des chercheurs dans un centre universitaire dans l’enjeu des sciences sociales.
Fabien Assemans est ici. Juste embauché à Paris.
La trame vive et contemporaine est d’une lucidité sans failles et attise les braises.
« Les premiers séminaires auraient dû servir à présenter nos domaines d’expertise, à débroussailler le terrain, à établir un échéancier. »
Fabien Assemans va vite s’apercevoir qu’il y a quelque chose qui coince.
Lui, qui doit avec deux autres collègues chercheurs, bâtir un projet lié à ses travaux, une carrière prometteuse, va déchanter et se rendre compte qu’il y a un loup dans la bergerie.
« C’est la même chose. Si tu fais ce que je te demande, tu la commencerais, ta carrière.
-Sinon ?
-Personne n’est irremplaçable. »
« Les courriels se succédaient, à n’importe quelle heure, au gré des lubies et des impulsions, ne respectant jamais le plan établi. »
Cette novella serrée comme un café fort, est une satire particulièrement intuitive.
Ici, l’enjeu d’une bataille d’egos, des mesquineries, des abus de pouvoir.
Fabrice Schurmans a lui-même pratiqué l’enseignement supérieur.
« Moloch Academik » est engagé. C’est la traversée du miroir d’un système corrompu.
Jusqu’au jour où…
D’une extrême intelligence, cette novella est le tissage des luttes des classes, la révolution intérieure. Les sciences humaines côté, face dans le paroxysme de la prise de conscience des contrefaçons d’une société, où le plus fort et plus vil, broie son prochain, sans état d’âme.
Contemporaine, dans une langue virtuose, qui mêle le suspens, la fiction, et la réalité, d’utilité publique, « Moloch Academik » donne les clefs pour affronter l’emprise et la soumission.
Un texte qui résonne en chacun. Ne pas oublier l’adage de Thomas Hobbes : « L’homme est un loup pour l’homme. »
« Avant de quitter le navire, il nous reste une dernière bagarre. »
En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes. Publié par les majeures Éditions Antidata dont on aime le pas de côté éditorial.
Très inspiré par Blaise Cendrars qui écrivait en 1912 « les fragments rassemblés dessinent l’existence des délaissés», l’auteur dénonce ce que subissent les populations précaires que nous croisons sans les voir.
Ses personnages ont tous vécus un enfermement, le dyslexique est prisonnier des lettres et des chiffres qu’il ne parvient à maîtriser, le détenu est emmuré dans un univers carcéral, l’ouvrière subit sa condition de femme face à un patron violeur, la journaliste infiltrée dans un hôpital psychiatrique imagine ne plus pouvoir en sortir, les soldats conduits au front sont entassés comme des animaux dans un train.
Il y a quelques nouvelles plus dures que d’autres, celles d’une victime face à son tortionnaire, d’un enfant maintenu en cage ou des travailleurs immigrés réduits à l’esclavage.
Mais dans chacune de ces courtes histoires, les exploités, les humiliés, les abandonnés ont tous connu une revanche, même infime, comme une petite touche d’espoir qu’offre l’auteur à ces « délaissés », ces abîmés de la vie à qui il reste, peut-être, une issue.
Alors si la question que pose Fabrice Schurmans avec ces 13 nouvelles est « Peut-on juste regarder passer les drames ? », au moins, avec ce recueil, nous ne pourrons pas rester indifférents à la misère « des parias, des laissés-pour-compte, des pauvres en guenille qui n’ont pas pris une ride depuis un siècle ».
Un constat amer mais révélateur et touchant.
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