"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le point de départ de « Pirates », le dernier roman de Fabrice Loi, est la rencontre entre Tony Palacio, forain et trompettiste de jazz qui vient d’arriver à Marseille pour y devenir garagiste et Max Opale, un ancien militaire devenu expert en balistique. Au cœur de cette ville palpitante qui constitue presque un personnage à part entière du roman, Tony va être initié au monde de la politique et de la corruption, dans une aventure qui le mènera en Corse puis en Afrique.
Au gré des rencontres, Tony voyagera également dans une classe sociale qui n’est pas la sienne où il découvrira l’argent, les mensonges et le mépris social. Sur fond de piraterie au large des côtes somaliennes, de mafias et de trafic, ce livre très politique est d’une grande actualité.
S’il aurait pu être davantage documenté sur les questions politiques qu’il traite, le roman de Fabrice Loi n’en est pas moins captivant, en particulier lorsque l’histoire s’accélère dans la seconde partie. La réelle épaisseur des personnages et l’écriture énergique de l’auteur en font un roman d’aventure réussi mais aussi une réflexion très riche sur la société contemporaine.
Un roman multiple, qui mêle les dimensions épique, romanesque, géopolitique et humaine avec brio.
Les personnages sont singuliers et consistants, les relations qu'ils nourrissent sont décrites avec finesse dans une langue à la fois abordable et riche, variant les registres. L'intrigue est haletante, et m'a fait voyager en territoire inconnu. Je suis conquise!
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/11/pirates-fabrice-loi.html
Ivan semble dans un premier temps suivre le chemin habituel, le but classique partagé par beaucoup, échapper à sa condition mais rapidement lassé de sa course folle et sans but dans un monde qui lui est étranger, il choisit de devenir charpentier, métier manuel universel, intemporel entre ciel et terre qui permet, malgré sa rudesse et sa dangerosité, de laisser voguer pensées et rêves. Ivan et un narrateur suivent son itinéraire. Ivan est d'abord soumis à l'intérim et à ses règles esclavagistes dans le Paris des arrière-cours, derrière les échafaudages, loin des paillettes ! Société hiérarchisée qui exploite sans aucun sentiment la misère humaine, rencontres avec les sans-papiers, les sans-grades, les exilés... Mais Ivan ne supporte plus ce monde, cette société moderne : «J'ai mal au monde. J'ai mal à moi-même, à mon corps, à ma tête. Je me suis trompé, renié, tué sans m'en rendre compte. Sans rien y comprendre. Mon époque m'a égaré», et préfère une autre voix : «Il a choisi ça. L'errance». En effet, de Paris à Bamako en passant par Marseille et l'Espagne, après la fin d'un amour désespéré et intense, Ivan part sans but à part celui de retrouver Abdullaye son ami sans-papiers expulsé de France, laissant couler le temps au gré des rencontres. Au Mali, il s'engage sur un chantier géré par les Chinois, les nouveaux rois de l'Afrique qui remplacent les anciens colonisateurs, s'imposent par le nombre, au service de leur économie. Il retrouve l'engagement, la solidarité, la joie sans oublier évidemment la pauvreté et les règles imposées par les puissants. Un premier roman dense et intense, roman des ouvriers, des manoeuvres, des exploités, roman initiatique, social et politique, roman d'aventure mais aussi trajectoire d'un homme à la recherche d'amour et refusant l'injustice et de se plier aux règles castratrices de la société libérale contemporaine.
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