"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La narratrice est une petite fille d'origine polonaise qui vit dans une petite ville de l'est de la France dans les années 60 ou 70. D'un côté de la rue, des maisons ouvrières, de l'autre une barre HLM qui accueille des familles algériennes. Puis un champ coupé en deux par une rangée de pilônes dans lequel jouent les enfants. D'un côté ceux des maisons, de l'autre ceux du HLM. On ne se mélange pas. Les enfants des maisons n'ont pas le droit de jouer avec les enfants algériens. Les préjugés, les idées reçues sur un monde qu'on ne connaît pas... Et puis juste après la guerre d'Algérie, le cousin qui est allé là-bas et qui a eu la chance d'en revenir vivant... D'autres non alors la barre, on la regarde d'un air mauvais. Et puis arrive août. La fillette sort jouer mais toute sa bande est partie en vacances. Elle, elle ne part pas. Son père est éboueur. Ils ne sont pas assez riches pour partir en vacances. Elle fait alors la connaissance de Saïd, enfant de son âge et algérien qui vit dans la barre. Ils passent l'été à jouer. Les années passent et août est un moment attendu, le moment où elle retrouvera Saïd et leurs jeux d'enfants. Pendant l'année chacun reprend sa place mais août c'est le mois de Saïd. Elle finit par s'attacher à ce garçon. A la maman de Saïd qui lui donne des gâteaux pour qu'elle partage avec sa famille mais elle les mange tous car sa famille, elle l'a connaît, si elle donnait des gâteaux à sa mère cette dernière l'empêcherait de sortir jouer dehors pour le reste des vacances. Elle a des rêves. Et puis un jour un garçon, Mao, dénonce la fillette à ses deux frères. Il l'a vue avec Saïd. Les frères qui sont des vauriens dont la mère ne sait plus qu'en faire la violentent dans sa chambre au motif qu'elle joue avec un "arabe" comme ils disent. Quelques temps plus tard, un matin, le père lit le journal, elle prend son petit déjeuner et le père lui annonce "ce n'est pas ton petit arabe ?" Elle se tait, ne veut pas voir le journal. Saïd a sa photo dans le journal. Le père continue "il s'est noyé dans la Moselle". A partir de là son monde s'effondre. Pendant plusieurs mois elle aura l'impression d'avoir un caillou dans la gorge. Personne à qui parler, personne pour l'écouter. Elle n'arrive pas à faire le deuil de cet ami trop tôt disparu. Et puis un jour après s'être rebellée contre sa mère, elle repense au conte "la petite fille aux allumettes" que la grand-mère vient chercher dans la mort et elle se dit que personne ne l'attend là haut, elle. C'est alors qu'elle prononce son nom : Saïd. Et là la sensation d'étouffement disparaît. Elle continuera à vivre pour Saïd. Plus tard elle voudra apprendre l'arabe. Sa mère ne veut pas. On apprend pas l'arabe. Personne n'apprend l'arabe. "c'est à cause de ton petit arabe qui est mort ?" "Saïd maman, il s'appelait Saïd" Elle repense alors à leurs jeux de l'été, à leur complicité. "Mektoub maman, mektoub" c'était écrit, un mot que Saïd lui avait appris.
Le texte est très bien écrit, très beau. L'écriture est simple mais on ressent très bien les choses, les sentiments, chaque moment. On rentre très vite dans le livre. On ne regrette qu'une chose : qu'il soit si court car on s'attache très vite aux deux personnages.
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