"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Isabelle fête ses 62 ans. Ses enfants n’ont rien trouvé de mieux que lui offrir une initiation au yoga. Gros flop ! Et s’il n’y avait que ça, ça irait. Mais non ! Son mari joue les abonnés absents et ne jure que par son vélo. Sa fille débarque, fuyant un mari infidèle. C’en est trop. Isabelle craque et plaque tout.
Un feel good comme j’en lis très rarement. Mais j’avoue que celui-là est tombé au bon moment. Agréable et facile à lire. Du rire. Du rebondissement. Un petit road-trip. Une famille attachante. Autant d’ingrédients qui m’ont séduite. Un roman idéal pour cet été.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/07/03/39041493.html
La morosité ambiante et la propension des auteurs à coucher sur les pages la quintessence de la noirceur humaine fait de la littérature un concentré du mal inhérent à notre condition. Alors de temps à autre, le lecteur doit remonter à la surface pour y trouver une bouffée d’oxygène. C’est cela, Maman ne répond plus. Une douce comédie animée par des personnages ordinaires, les mêmes que ceux qui peuplent notre rue, que nous croisons dans les magasins ou au camping, de ceux qui ne feront sans doute jamais parler d’eux ou en tout cas pas en tête d’affiche.
C’est l’histoire d’un coup de grisou. Zabou a soixante-deux ans, des hormones en déconfiture, un mari qui passe plus de temps sur son vélo qu’à la maison et pour couronner le tout, une fille en détresse parce que son mari l’a trompée qui décide de revenir vivre dans la maison familiale. Trop c’est trop. L’heure a sonné : il est temps de conjurer le sort qui la rend invisible aux yeux des autres, et de quitter ce rôle de trousse de secours universelle.
C’est léger, drôle et suffisamment inspiré de ce qui fait notre vue familiale pour pouvoir souvent d’identifier ou revivre par procuration des situations identiques.
Merci beaucoup à Fabienne Blanchut pour ce partage, qui aura été un rayon de soleil dans mes lectures de ce printemps.
Pour ses débuts en littérature adulte Fabienne Blanchut a réussi avec «Maman ne répond plus !» un roman drôle et enjoué autour d’une femme qui décide qu’à 62 ans, sa vie n’est pas finie, loin de là !
Isabelle, dite Zabou, fête ses 62 ans. Pour l'occasion toute la famille a fait le déplacement, ses enfants Louise et Benjamin, ses petits-enfants Paul, Léa et Clara, sa belle-mère Josy qui a 88 ans roule en Ferrari au bras d'un chauffeur qui affiche quelques décennies de moins, Nicoucou sa meilleure copine. Quant à Michel, son mari, il se fait un peu attendre, car il est parti faire un tour à vélo, sa passion qu'il essaie d'assouvir dès qu'il a un moment. En ce jour de fête, son moral n'est pas vraiment au beau fixe. «J'habite un charmant mais tout petit village de Haute-Savoie, J'étais mère au foyer et, depuis que Louise a fini ses études et quitté la maison, me voilà juste au foyer. Je remplis mes semaines avec quelques activités à droite, à gauche — la piscine avec Nicoucou, mes cours de flûte traversière, un peu de marche —, mais rien de transcendant n'est arrivé dans ma vie depuis des lustres...»
Alors pour se remonter le moral, elle pioche dans ses paquets de bonbons et pleure. Heureusement Nicoucou veille sur elle et la pousse à sortir, au cours de yoga, à l'aquagym, au restaurant. Sur ses entrefaites, Louise débarque et annonce vouloir passer quelques jours à la maison, persuadée que son mari la trompe. Elle qui se plaignait d'être seule a soudain de la compagnie.
Autant dire que les choses ne s'arrangent pas. Nicoucou part en Catalogne suivre un cours de yoga et Zabou prend le volant d'un énorme camping-car pour rejoindre les Pyrénées où elle suivra son mari qui rêve d'emprunter les mythiques étapes du Tour de France avant l'arrivée des coureurs. C'est à ce moment qu'elle craque: «À défaut de savoir ce que je veux, je sais ce que je ne veux pas. C'est déjà ça. Demain, j'enfilerai ma robe à pois pour encourager mon grimpeur de mari et endormir ses doutes, s’il en a, ce qui m'étonnerait. Je le regarderai partir, m'étant assurée qu’il ait à boire, à manger, son téléphone, ses cartes d'identité et bancaire dans son cycliste, puis je prendrai la tangente. Je ne sais pas pour où et pas vraiment pourquoi... Je n’ai jamais fugué de ma vie. Mes revendications ne sont pas encore très claires. J'ai juste besoin de me retrouver.» Et voilà Isabelle Fleurot, épouse Le Bihan, en route pour Toulouse, d'où elle va s'envoler...
On sent la plume allègre de Fabienne Blanchut, jusqu’ici connue pour sa centaine de livres jeunesse, s'amuser de cette fugue qui va permettre à Zabou de vivre quelques instants dont elle se souviendra longtemps. Avec une joyeuse insouciance, elle raconte ce besoin d'émancipation et cette douce euphorie qui gagne l'épouse et mère de famille depuis qu'elle a pris sa décision. Son refus de «l'obsolescence programmée des sentiments» fait en effet plaisir à lire. Avec un final éblouissant !
https://urlz.fr/fNSK
On fait la connaissance d'Isabelle, dite Zabou, le jour de son 62e anniversaire. Un repas de famille qui réunit ses enfants Benjamin et Louise, leurs conjoints et enfants, sa belle-mère Josiane et son dernier boy-friend, Nicole dite Nicoucou sa grande amie et "veuve joyeuse" et son mari Michel, passionné de vélo et de courses cyclistes qui, pour l'instant, brille par son retard. Une situation qui pousse Zabou à se réfugier dans son cellier pour y cacher ses larmes et dévorer par poignées des bonbons en gélatine aussi bons qu'écoeurants. Et cette tristesse latente ne fait qu'empirer quand elle découvre le cadeau que lui offrent ses enfants (conseillés par Michel enfin arrivé), un bon pour un cours de yoga! Et que, quelques jours plus tard, Louise vient s'installer chez elle avec son fils, l'adorable Paul de 4 ans, après avoir découvert l'infidélité de son mari.
Alors quand il s'agit pour Michel de suivre une étape du Tour de France à bord du camping-car loué pour les vacances, le vase déborde et Zabou fugue...
Qu'ajouter à tout ce que je vous ai déjà dit sur ce roman pétillant, drôle, émouvant? Que j'ai apprécié d'avoir, pour une fois, une héroïne de ma génération et de pouvoir assez facilement m'identifier à ses divers ressentis et réactions? Que j'ai ri spontanément aux boutades de Nicoucou mais que son amitié inébranlable m'a sincèrement émue? Que le fait que l'histoire se déroule en partie à Annecy n'a certainement pas été pour me déplaire? Vous pouvez en être assurés.
Pour sa tendresse, sa douceur et son attention, il y a du Janine Boissard dans cette écriture. Mais aussi du Nicole de Buron pour sa dérision et plus encore son auto-dérision, son ironie, son humour et cet art de pointer du doigt là où ça fait mal tout en nous ouvrant la porte de l'espoir. C'est une écriture à la fois joyeuse, rafraichissante et terriblement proche et complice. Une plume à retrouver avec grand plaisir.
Du coin de son oeil caché sous son chapeau, Zabou m'accompagne et je vous invite à la rencontrer très vite, vous aussi.
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