Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Ne connaissant rien de l'histoire d'Eva Ionesco, j'ai commencé ce livre comme un roman pour vite réaliser que c'était une autobiographie.
Une horrible et dramatique autobiographie.
Eva est la fille d'Irina, brillante photographe.
Mais aussi monstre sans aucune moralité.
Depuis qu'Eva a quatre ans, sa mère la photographie nue et dans des poses de plus en plus pornographiques et ce jusqu'à ce qu'elle ait douze ans.
Elle l'entraîne partout avec elle , dans des boites de nuit, à Ibiza ou ailleurs où alcool et drogue sont la norme.
Et elle vend ses photos à des magazines.
De surcroît, elle éloigne son père adoré et ne lui apprend même pas sa mort.
Eva devenue adulte entreprendra des recherches pour en savoir plus sur ce père qui lui a tant manqué.
Avec une écriture serrée, urgente, elle nous raconte cette enfance détruite, massacrée, violée.
C'est très dur à lire, à entendre.
C'est glaçant, horrifiant, difficile à poursuivre.
Elle a su trouver les mots et le ton justes pour décrire cet enfer qu'aucun enfant ne devrait vivre.
Comment est-il possible de se construire en tant que femme, d'avoir une vie d'adulte après un tel massacre d'enfance ?
J'aurais envie de ne mettre aucune étoile tant cette histoire est sordide.
J'ai envie d'en mettre cinq par compassion, empathie et tendresse pour l'enfance d'Eva et son existence brisée.
Courage Eva !
Eva a à peine quatre ans, lorsque sa mère décide d’en faire le modèle de ses photos érotiques.
Un livre à l’ambiance malsaine, glauque, où il faut à plusieurs reprises reprendre son souffle. On a du mal à réaliser que l’histoire est celle d’une petite fille de 7 ans, instrumentalisée, érotisée par une mère toxique et manipulatrice.
Dès la naissance, cette mère n’aura de cesse de faire de sa fille son jouet, refusant au père le droit d’exister, ou de reconnaître sa fille. Rien que le mode de vie de cette gamine est complètement déphasé. Sa mère vit seule dans un appartement, alors que la gamine dort dans une chambre de bonne avec sa grand-mère ?!
Très tôt, sa mère l’entraîne en boîte de nuit, en voyages, dans des soirées où l’alcool coule à flots et la drogue est en libre-service. Ce mode de vie placera Eva en complet décalage avec ceux de son âge.
En 1965, sa mère devient photographe et réalise que les photos érotiques d’une petite fille maquillée et habillée comme une femme ont le pouvoir de la rendre célèbre et riche. Sa fille devient son modèle, elle la fait poser nue dans des poses très suggestives.
Les clients s’arrachent les clichés qui se vendent comme des petits pains et les shootings photos s’enchaînent pour tenir le rythme du carnet de commande.
Eva devient à la fois, la source de revenus et celle du succès de sa mère. À 11 ans, la petite fille fait la couverture du célèbre magazine allemand Der Spiegel, complètement nue et les photos se vendront dans le monde entier.
La narration sur l’enfance d’Eva s’arrête vers 11 ans, sa mère perd sa garde et elle ira vivre en foyer. Lorsqu’elle reprend son histoire, c’est une femme adulte, en quête d’amour pour ce père, dont elle ne sait rien, même pas le nom de famille.
Une enfance volée, parsemée de haine, de violence psychologique, de maltraitance, mais également d’amour ambivalent de cette enfant. D’un côté Eva déteste ces photos et se déteste à travers elles, mais d’un autre elle est le centre d’attention de cette mère qui habituellement l’ignore, mais l’exhibe sur la place publique comme un trophée, à moitié nue.
C’est le cri de la petite Eva qui n’a pas réussi à se faire entendre en tant qu’enfant. C’est un cri de rage qui vient du fond des tripes, encore plus lorsque l’on sait que les photos sont visibles et accessibles. Alors même qu’Irina Ionesco est toujours la propriétaire des négatifs et exploite commercialement les photos.
On a parlé il y a quelques mois de l’affaire de Gabriel Matzneff avec le livre de Vanessa Springora « le consentement », un livre qui a défrayé les médias, pourtant Eva Ionesco n’aura pas eu cet impact à la sortie de son livre, alors qu’elle raconte son enfance violée par une mère qui faisait d’elle des photos obscènes, à une époque qui prenait cela pour de l’art.
Une chronique assez difficile à noter et expliquer mes sentiments à l'issue de la lecture.
Ceci est une autobiographie de l'auteure. Ce sont ses écrits de souvenirs épars et vivaces de son enfance de 4 à 10 ans.
Elle nous raconte un peu pêle-mêle, la relation houleuse mère-fille qu'elle a eu.
Une mère castratrice et perverse qui la photographie dès son plus jeune âge. Les phrases sont choquantes et crues (je pense que c'est ce qu'a ressenti Eva) alors imaginez sa reconstruction identitaire après ça!
Je n'ai pas pu lire certains passages tellement la brutalité et l'horreur humaine (perversité) m'ont pris aux tripes. Ce n'est pas l'imaginaire d'un écrivain mais bien la réalité. Elle nous raconte tout sans fards, sans ambiguité. Et toujours la quête du père. Ce père, absent, que la mère oublie volontairement.
Un roman difficile à lire mais certainement salvateur pour l'auteure.
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