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Onirique, d’ombre et de lumière, « Les nuits prodigieuses » est un conte vif, judicieux, aux multiples signaux.
Machado lève son voile. Nous sommes en Espagne, entre contemporanéité, légende et l’ère des Petits Riens à l’instar de Philippe Delerm. L’envol d’un papillon qui va de ses ailes bâtir une histoire entre les mouvances migratoires et leurs faiblesses et lâchetés et le miracle d’une magnanimité empreinte de solidarité.
C’est un roman lumineux, doté d’un double langage.
Il interpelle nos consciences et prouve la nécessité de l’hédonisme. D’aimer l’autre et d’acter la compassion. C’est un livre de paroles et de devoirs. De promesses et de mutations intérieures. D’une délicate forme majestueuse, son côté aérien et mystique est une plongée entre mystères et croyances, d’espoirs et de passations de pouvoir.
« Les nuits prodigieuses » fait un pas de côté. Voie de traverse, nous sommes en plongée dans une trame un peu décalée. L’incipit aurait pu enclencher une autre histoire. Celle des migrations, des turbulences pour atteindre la bonne rive. Un livre inaugural, la réussite d’Eva Dézulier qui enrobe le récit entre mythe et réalité.
Le village de Machado est en haute montagne. Les clandestins se fraient un passage entre suppliques, craintes et bravoures. Entre la peur et la foi, le rêve éclatant de vivre libre.
Certains des hôtes de ce village, ouvrent les bras. D’autres ferment leur cœur et réfutent la solidarité et la fraternité. Nous sommes dans la traversée même de notre conscience.
Chaque nuit, ils déambulent, cherchent le passage vers cet autre versant qui changera la donne. Ange, un jeune berger devient un passeur. De rêves, de devoirs, d’entraides et de survivances. Un clandestin va lui remettre un plan. Le sacre de la transmutation. Il doit construire une machine à aimer. Le clandestin sait sa chute finale. Le rejet de l’humanité à son égard. Cette machine à aimer est pour son jeune fils qu’il voulait revoir, étreindre et se blottir dans la douceur de ses regards. Sauf, qu’il ne pourra pas. Il est arrêté.
Ange, le berger des lumières va exaucer son vœu. Construire cette machine en se risquant aux difficultés. Cette dernière va semer la zizanie dans le village. D’aucuns auront un compte à régler avec eux-mêmes. Les métaphores semblent des poésies féeriques. Le livre est de sel, d’écume, de quêtes et de passions. Les travers de l’homme en puissance. L’humanité se fraie un chemin dans un Machado qui ressemble à un conte étrange, mystique. Quatre nuits prodigieuses pour que tout change.
Les destinées dans le contre-jour, les désirs et les forces vivres d’un roman plus grave, sous son écorce et son écriture loyale.
C’est un lâcher de crayons de couleur. Parabolique, un village-fable où le mystère est le maître. Un roman entre le rêve et l’illusion. La dimension poétique, imaginaire et parfois tragique est le bleu de ce livre-nuit prodigieux. La fraternité des existences et le mal qui est contré par la volupté de cette histoire qui sera édénique à voix-haute.
C’est un livre singulier, crépusculaire et irradiant. En lice pour le prix Hors concours des Éditions Indépendantes 2023/2024. Publié par les majeures Éditions Elyzad.
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