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Le Dernier chat noir
Eugène Trivizas
Traduit du grec par Michèle Justrabo
Editions du Jasmin.
Saad Bouri
L'anthropomorphisme est de finesse et d'excellence.
Sociétale, politique, cette satire est une piqûre de rappel.
Ce sont les chats, qui, ici, content l'évènementiel advenu sur cette île où au préalable, chats et humains cohabitaient tout en amitié et tolérance.
"La plupart des hommes étaient gagnés par une haine généralisée pour tout ce qui revêtait la couleur noire."
Dictature, oppression, la liberté de conscience bafouée, les chats sont des boucs émissaires, des cibles. Plus un seul sur l'île, telle est la consigne.
Il y a une sacrée morale dans ce grand livre.
"En accusant les chats de tous les maux de l'île, ils trouvent là la parfaite excuse de leurs échecs, de la récession du pays."
Apprendre à toujours se méfier comme le disait Prosper Mérimée.
Traduit dans plus de 10 langues et maintenant en français, c'est une chance inouïe.
« Les oreillers magiques » d’Eugène Trivizas méritent la plus symbolique des nuits. Cet album jeunesse est une surprise de haute voltige. Le lire, c’est grandir. Engagé, subtil, il déploie les valeurs humanistes en hymne vivifiant. Dénonciateur, tout en finesse, son sceau révèle une vertueuse rencontre avec l’auteur, dont les mots sont des signaux. Il pointe du doigt là où ça fait mal. Il y a tout pour réussir sa vie, et trouver sa voie. Les clefs sont suggérées. L’histoire profonde, certaine, incite à l’élévation pour le lecteur. L’hédonisme, la fraternité, le Vivre-Ensemble, le droit au Bovarysme sont l’encre de cette histoire. Les tyrannies, les soumissions, les dictatures, les lois oppressantes qui font mourir la fleur sur le goudron du mal sont dénoncées. C’est un album empreint d’une dualité exemplaire écrite avec habileté. Manichéen, sa grandeur est une conviction. Le lecteur sait où se trouve sa place, dans le blanc de cette trame de renom, et du côté du maître d’école résistant et de ses élèves combattants de la première heure. Ils réussiront à abattre le fléau machiavélique grâce aux rêves. Plus que cela encore, cet album jeunesse est le « Matin Brun » de Franck Pavloff pour les enfants. Cet album culte est un outil. Le lecteur (petit ou grand) approuve « Les oreillers magiques » qui cache sous Villeciel où règne Croque-Peuple 1ier l’amplitude d’une liberté possible, à condition de croire et en ses rêves et combats, en l’unité et sa concorde, et en à la persévérance. Cet album est une fierté de lecture, une heure de gloire. Il doit se trouver et vite dans chaque école, chaque lieu de vie. Son enseignement est le meilleur qui soit donné à l’enfant pour s’émanciper. Les illustrations expressives toutes de noir et blanc de Behry Rotsen sont une double lecture enchanteresse. Traduit à la perfection du Grec par Michèle Justrabo cette merveille méritante, devient un alliage prometteur et doué. Les Editions du Jasmin prouvent une nouvelle fois une ligne éditoriale hors pair, majeure et universelle. « Les oreillers magiques » sauveur, intuitif, est dans la cour des Grands.
Extraordinaire !
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