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Une écriture fluide, un maniement subtil de la langue française. Voici l’histoire touchante d’un homme, Anton, qui se penche à la fin de sa vie sur ses souvenirs, plus ou moins imprécis :
« Qu’est-ce qu’il reste quand on commence à entrevoir le début de la fin ? »
Amer Noir est plus qu’un roman dépaysant. Il s’agit avant tout d’un bildungsroman, d’un voyage au cœur de soi-même à la recherche de ses limites. Un livre qui nous immerge dans une Russie dont nous, Occidentaux, ignorons tellement de choses, la Russie prérévolutionnaire… C’est la vision du petit père des peuples, dans sa jeunesse, lorsqu’on l’avait surnommé Koba et plus tard Staline, qui signifie « acier » en russe, à travers le regard du protagoniste, jeune homme bien implanté dans la bourgeoisie, milieu étouffant auquel il tente d’échapper par tous les moyens, pour suivre ses rêves. Don Quichotte d’une société archaïque, Anton, le héros / anti-héros, essaie de se réaliser. Son envie éperdue de ne pas mener une vie morne et insignifiante, quitte à tout perdre, est le point de départ de ses aventures. Les personnages sont tous intéressants car ils ne sont pas utilisés comme faire-valoir du personnage principal, qui tel un Dr Jekyll et Mr Hyde russe, évolue dans ce récit écrit comme une fable.
Ce texte nous rappelle subtilement le magic realism de Cent ans de Solitude. Un rythme mélancolique, un récit de vie et de mort, dévorant. Une véritable épopée qui restera longtemps gravée en nous, même si Staline est mort de sa belle mort…
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