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Dans le cadre d'un travail scolaire, il m'a été imposée de lire Nous voulons tous le paradis de Els Beerten, une auteure flamande de littérature jeunesse de 57 ans, enseignant l'anglais et le néerlandais dans le secondaire. Son roman a été traduit en français par Maurice Lomré. C'est une lecture qui m'a laissée fortement mitigée.
Le récit se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale, en Flandre. Elle raconte l'histoire des frères et sœurs Jeff, Renée, Rémi et de leur ami Ward. Ce sont les quatre narrateurs du roman. Jeff et Ward, le petit-ami de Renée, veulent devenir des héros, défendre leur pays. Ils veulent aider à vaincre leurs ennemis et que cette Guerre se termine. Mais, contraint par son père de rester chez lui, Jeff reste en Flandre, contrairement à Ward qui quitte le pays. Tout le monde au village considère ce dernier comme un ennemi et ce choix le sépare également de Renée...
Je tenais à souligner que je serai positive et négative sur ce livre. Il m'a laissée vraiment mitigée. J'espère que mon avis sera facile d'interprétation.
Lorsque j'ai ouvert la première page, la plume d'Els Beerten n'est pas passée inaperçue. En effet, l'auteure s'exprime de façon très enfantine, faisant passer ses personnages (âgé, au début) pour des petits enfants de 5 ans. J'ai trouvé son style d'écriture, sa manière d'expliquer les choses et le vocabulaire utilisé très infantiles mais, bien que ça ne m'ait pas emballée à 100%, c'est une façon d'écrire très originale. Je n'avais jamais lu quelque chose du genre avant. Je ne vous cache pas que certaines tournures ou mots m'ont fait tiquer mais c'est une lecture facile qui reste addictive. Si j'avais réussi à m'y plonger totalement comme ça a été le cas au début et à la fin, je l'aurais terminé en deux soirées. Ce n'est pas un roman qui laisse sa trace au fer rouge, mais c'était quand même agréable à lire.
Malheureusement, je me suis complètement perdue au milieu du récit. Premièrement, il n'y a aucune indication sur les narrateurs. Certes, nous finissons par deviner quand c'est Rémi, Renée, Jeff ou Ward qui parle mais parfois, quand on arrête sa lecture en plein chapitre pour faire autre chose et qu'on se remet dans l'ambiance du roman, il est assez difficile de se rappeler qui parle. Pour moi, c'est un gros défaut ; le lecteur n'est pas bête mais c'est toujours très utile de noter en début de chapitre qui prend la parole. Deuxièmement, autre bémol, il n'y a aucune logique dans le temps. Une fois, on est dans le présent, puis, on sera dans le passé, et ensuite, dans le passé du passé, mais parfois, dans le présent mais avant un événement déjà cité plus tôt et.... Attendez, où en étions-nous déjà ? Je crois que c'est précisément pour cette raison que je me suis perdue en plein milieu du roman. Il m'est difficile de juger un scénario si je n'en ai pas compris le fil... Mais, fort heureusement, bien que ça finisse par devenir un récit lent et dénoué de rebondissements, le livre se rattrape à un certain moment. Et là, ça redevient aussi intéressant que le début, voire beaucoup plus. Ça provoque un tas de sentiments !
En effet, c'est une histoire qui prend de l'ampleur et où la souffrance d'un (et même plusieurs) personnage(s) finit par ressortir pour s'imprégner de nous. J'ai eu ma petite larme à l’œil ; Els Beerten arrive à nous transmettre les maux d'une Guerre avec des mots simples, enfantins... C'est à avoir le cœur déchiré. Sa thématique est très bien traitée, avec un fond historique vrai mais tourné en fictif. Nous sommes confrontés à un point de vue flamand sur la Guerre, ce que je trouve vraiment bien. Je n'ai pas vécu la Guerre, je n'ai connu personne qui l'a vécue et ce genre de lecture est un moyen satisfaisant de combler la frustration de manquer d'informations. Ce bouquin n'est pas réaliste à 100% et je le sais bien mais il donne une idée précise de la guerre qu'on ne peut pas nier.
J'ai aussi trouvé les personnages très attachants, et plus particulièrement Rémi. C'est le protagoniste de 10 ans qui est tout simplement adorable. Le tempérament, les pensées et la personnalité représentent l'innocence même, la pureté de l'âme. Ce n'est pas un petit garçon parfait, il fait aussi des erreurs, il va se confesser, il se rend compte de ses pêchés. Néanmoins, tout en lui évoque quelque chose de pur. Je trouve qu'il incarne une fissure de clarté dans un roman ne contenant aucune lumière... Jeff, ce n'est pas compliqué, je ne l'aime absolument pas. Son caractère m'énerve au plus haut point. Il ne cherche pas à avoir de remue-ménage autour de lui, il dit ne pas mériter la médaille qu'il a reçue au début du récit mais il ne peut s'empêcher d'être très hautain avec Rémi, comme un peu la plupart des gens. Et ça, c'est quelque chose qui peut vite agacer. Et en ce qui concerne Renée et Ward... C'est un couple à la Shakespeare, qui ne m'avait pas tout de suite convaincue. Au fur et à mesure des pages, je n'ai pas vraiment eu l'impression que leur histoire a été profonde. On a si peu de détails, je trouve. Mais, ça ne m'a pas empêchée d'adorer Renée pour sa façon de se reconstruire et son caractère ou de rester indifférente vis-à-vis de Ward, sauf à un certain moment où il m'a émue.
La fin du livre, sans spoilers, peut faire pousser des exclamations. L'auteure s'arrête pile à un moment où il ne faut pas s'arrêter, où on en veut plus ! On ressort de cette lecture avec un amer goût de « pas assez ». On se dit « mais, j'ai envie de la suite, moi ! ». Et, naturellement, il y en a une. Bien que mon avis sur cette lecture soit incertain, que je n'ai pas adhéré à certains critères du récit, je peux quand même vous dire que je lirai le second tome avec plaisir. Il faut que je retrouve cet univers décalé et original, malgré tout.
Avant de terminer, je tenais à citer ici une phrase que j'ai vraiment trouvée sublime, dans l'histoire :
« Si un homme craque, c'est qu'il le veut. ». Cette phrase fait vraiment réfléchir et me trotte dans la tête. D'une certaine manière, le livre ne m'a pas marquée mais cette phrase, oui.
Grosso modo, Nous voulons tous le paradis plaira beaucoup aux adorateurs de lecture sur la Seconde Guerre Mondiale. C'est un récit fictif dans lequel ressort un réalisme poignant et des personnages intéressants, même si la plume et le scénario ne m'ont pas totalement emballée. On reste néanmoins accroché, avec une envie de connaître la suite. Ce n'est pas un roman marquant mais il n'en reste pas moins plaisant.
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