"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans les îles Anglo-Normandes au milieu du XIXème siècle, vivent deux sœurs adolescentes très différentes l'une de l'autre. Il y a la belle et rayonnante Marguerite généreuse et magnanime, et son aînée Marianne, ombrageuse et pas jolie, qui rêve de voyages, de découvertes et de liberté, toutes ces choses réservées aux hommes à cette époque. Elle est notamment fascinée par les bateaux qui arrivent de leurs longs périples en mer.
Les deux sœurs sont aux antipodes l'une de l'autre. Marguerite, la cadette est grande et douce, blonde aux yeux bleus, elle respire le bonheur simple. Marianne, l'aînée est petite et sèche, brune aux yeux marrons, elle est cynique et calculatrice, égoïste, ambitieuse, très cultivée et très intelligente, et totalement glaçante dans sa façon d'envisager son avenir. Rien ne doit lui résister. William, le jeune voisin est comme Marguerite, joyeux et toujours heureux. D'ailleurs, de la façon dont ils sont décrits, j'ai vraiment eu l'impression d'avoir affaire à deux imbéciles heureux. Beaux, solaires, mais très naïfs et rieurs. Hélas, les deux sœurs vont tomber follement amoureuses de William.
C'est un roman rempli de tant de choses !.. gorgé de l'humanité qui vit et respire, sourit et souffre, de ses choix et de ses erreurs. C'est vertigineux tout ce qui est raconté là, des vies entières, la croisée des chemins, une méprise qui peut changer plusieurs destins à tout jamais et gâcher des vies. J'ai eu tellement envie de crier avec effarement "MAIS POURQUOIIIIIIIIII ?????" Pourtant on l'a vu arriver la catastrophe !
C'est aussi un roman d'aventure, qui nous fait découvrir le monde du XIXème siècle, avec ses bateaux à voiles et ses pays lointains en voie de colonisation avec des descriptions détaillées et magnifiques. J'ai trouvé ça passionnant. Tout est tellement bien décrit…
Alors oui, il y a une histoire d'amour, et même plusieurs en une, mais c'est essentiellement une histoire de duplicité, de trahison et d'aveuglement. C'est surtout l'histoire d'une époque où le seul avenir possible pour une femme était le mariage. J'ai aimé tous les personnages de cette histoire au long cours, qui nous emmène sur plusieurs décennies, notamment le capitaine O'Hara ou encore Tai Haruru, le maori blanc, mes préférés.
J'ai détesté Marianne, dominatrice, arrogante, jalouse et horriblement vaniteuse, dont l'égocentrisme absolu ne l'incite à faire le bien que pour briller aux yeux des autres. C'est une personne superficielle et totalement abjecte, qui ne se soucie pas du bonheur des autres mais uniquement du sien. Pourtant l'autrice essaie de lui trouver des qualités. Hélas, ses défauts sont rédhibitoires.
Ce roman est un GROS pavé, 800 pages rien que ça, et c'est écrit tout petit. J'ai eu souvent l'impression de ne pas avancer surtout dans la première moitié, pourtant je ne me suis jamais ennuyée. On a droit à des multitudes de descriptions : les îles Anglo-Normandes, la marée basses et les coquillages dans les flaques, un couvent perché sur un rocher isolé, les habitations, les bateaux, les traversées en mer, les tempêtes, les villes du bout du monde, l'histoire des maoris et leurs coutumes, les états d'âme et les sentiments des protagonistes ainsi que leur foi en Dieu ou pas, mais aussi leurs nombreuses tenues vestimentaires, les pays traversés et tant d'autres choses encore avec moult détails qui s'étalent sur des pages et des pages, sans que jamais l'ennui ne s'installe. C'est miraculeux !
Je suis passée par tout un tas d'émotions à cette lecture, la joie, la peur, la consternation, l'espoir, la colère, le soulagement, plusieurs fois, comme une ronde sans fin. J'ai aimé ce roman passionnément, qui nous raconte plusieurs décennies, et à la toute fin je dois avouer que l'âme humaine demeure un mystère pour moi car, comment peut-on faire preuve d'autant d'abnégation ?
J’avais lu “l’Auberge du Pélerin” il y a une bonne quarantaine d’années, ignorant totalement à l’époque qu’il s’agissait d’une trilogie et que je commençais par le second tome …
Mercure de France m’a permis d’en découvrir le premier volet, réédité en 2017 et bien leur en a pris !
L’écriture d’Elizabeth Goudge est délicieuse, pleine de charme et de poésie, décrivant avec délicatesse aussi bien tous les membres de la famille Eliot, (de l’irrésistible grand-mère Lucilla, aux facétieux petits enfants et leurs deux chiens), que la sublime et enchanteresse campagne anglaise.
C’est frais, c’est touchant, c’est très british quoi ! Un doux moment de lecture.
Un grand roman anglais, dans la plus pure tradition des bons sentiments et de bonnes raisons.
Et malgré sa longueur de ce roman, j’ai voyagé, longtemps et loin, sans avoir envie de décrocher. Et comme tout un chacun, envie de voir un dénouement heureux. Ténacité, abandon, renoncement, forment une façon de vivre pour nos héroïnes.
L’aventure progresse lentement, mais nous tient en haleine. Et nous permet d’en sentir l’atmosphère, que ce soit les mœurs, les pays et les mers.
Marguerite et Marianne Le Patourel vivent des jours heureux auprès de leurs parents dans une belle maison située dans le quartier le plus chic d’une charmante bourgade des îles Anglo-Normandes. Lorsque le Docteur Ozanne vient s’installer dans la rue voisine avec William son jeune fils, les fillettes trouvent immédiatement en lui un compagnon de jeux et d’aventures.
Au fil des années la complicité et l’amitié des jeunes gens se transforment en sentiments plus profonds. Les deux sœurs sont amoureuses de William, et lui éprouve une véritable passion pour Marguerite. Mais c’est pourtant Marianne qu’il épousera.
Pendant cinquante ans nous suivons le destin de Marguerite, Marianne et William dans une aventure au long cours qui les mènera jusqu’en Nouvelle Zélande.
Cet imposant pavé a réussi l'exploit de me tenir en haleine jusqu'aux toutes dernières pages malgré l'apparence anodine du sujet et la longueur des considérations philosophique et religieuse qui rythment le récit. Mais on est pris par la vie de ces trois personnes liées par des sentiments si forts que ni les mers ni les années ne parviennent à les séparer.
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