"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je tiens à remercier Elisabeth Larbre ainsi que les éditions Fauves pour l’envoi de ce nouveau roman. Après » Les Embruns du fleuve Rouge », » Le Veilleur des songes » est le second roman de l’auteure et est publié en 2020.
Un narrateur mystérieux nous conte l’histoire des habitants d’un village rural à première vue plutôt paisible et sans histoire… Le jeune Cyril, adolescent difficile et impulsif va être l’auteur d’une dramatique bêtise, qui va lui coûter la vie dans sa fuite. Le très expérimenté Capitaine Brieuc va mener l’enquête pour connaître les raisons exactes du décès du jeune homme. Mais plus il va pousser son enquête et interroger les habitants, plus il ouvra une boîte de Pandore !
p. 11 : » Se pardonner à soi-même… C’est ce qu’il y a de plus difficile à faire ! N’est-ce pas ? Surtout si celui ou celle que vous aimez a choisi d’arrêter le film sans crier gare. On se sent toujours coupable de quelque chose. »
Entre nature writing et fines analyses psychologiques, Elisabeth Larbre surprend son lecteur dans un virage déterminant dans les dernières pages de ce roman, très proche du polar. Une fois de plus j’ai énormément apprécié la qualité d’écriture de l’auteure. Cette idée singulière d’une narration au point de vue omniscient est très habile et crée une complicité avec le lecteur. Son analyse très pointue de la psychologie humaine apporte du relief au récit, de l’inattendu. Cependant, je n’ai pas été aussi bouleversée par ce roman que lors de ma lecture du précédent roman » Les Embruns du fleuve Rouge « .
p. 133 : » Mon cher village comment peux-tu te laisser aller à ce point ? Comment peux-tu te renier ainsi ? Je ne te reconnais plus. Toi dont l’eau des rivières est si pure, toi qui te pares à chaque fois sans compter des atours des saisons en t’offrant riche de couleurs, de parfums, de mélodies de toutes sortes, au plus petit, au plus misérable d’entre nous, qu’es-tu devenu ? «
Avec ce titre étrange, Élisabeth Larbre propose de s’immerger dans un roman qui me semble inclassable.
Jocelyn rate son premier rendez-vous avec une femme rencontrée en virtuel. Femme aux cheveux longs, brune, grande, chic et classe, Linda est encore mariée avec Martial, même si elle ne lui a rien dit. Ses deux enfants, Cyril seize ans à l’adolescence perturbée et la petite Lola d’à peine dix ans complète cette famille. Mais, la rencontre n’aura pas lieu.
Dans cette petite cité du nord de la Haute-Loire, le destin se grippe et se fracture dès que l’intime se dévoile. Un narrateur, énigmatique, le décrypte et rapporte les réactions de chacun. Est-ce un homme qui joue au corbeau ? Non, celui-ci semble bienveillant. Un chien ? Une statue ? Un vieil homme ? Un arbre, peut-être ? Ou alors, une chouette?
A la manière d’un enquêteur opiniâtre, le capitaine Brieuc tente de découvrir le responsable d’un incendie puis le meurtrier de Cyril, déjà délinquant.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/11/26/elisabeth-larbre/
J’ai beaucoup aimé cette histoire de village, car il faut dire qu’il s’y passe des choses et que j’ai été de surprise en surprise. C’est vraiment ce que j’aime, ne rien attendre en particulier d’un roman, y entrer sans aucun à priori, sans avoir lu d’avis, vierge de toutes impressions. Elisabeth Larbre m’a proposé, avec ce livre, un bel équilibre entre sa plume fine, riche et la noirceur, l’ambiguïté de personnages d’apparences pourtant très communes, mais une fois les portes fermées, une fois les habitants de ce charmant village cloitrés chez eux, en est-il toujours ainsi? Un conteur, un observateur qui va nous suivre tout au long de ce roman est le témoin de bien des choses, de bien des horreurs, car oui l’auteure nous dépeint des personnages qui au fil des pages vont nous montrer une face cachée qui aurait dû le rester.
Des destins qui se croisent, des routes qui s’entrecoupent, rien n’est acquis et tout se sait un jour ou l’autre. Entre mensonges et coups bas, les gendarmes tentent, en la personne digne et attachante du Capitaine Brieuc, de dépêtrer le vrai du faux et de mettre au jour la véritable personnalité de chacun.
http://livresque78.com/2020/11/24/le-veilleurdessonges-delisabeth-larbre-chez-fauves-editions/
Après «Les embruns du fleuve rouge» Élisabeth Larbre a choisi la campagne française pour nous raconter un drame qui va entraîner, de révélations en révélations, toute une communauté.
Ce pourrait être un fait divers banal, l'histoire d'un jeune homme qui vole un véhicule de service et file sur une route de campagne. Étant trop jeune pour avoir le permis de conduire, il se sent grisé par la vitesse et oublie toute prudence jusqu'à perdre le contrôle du véhicule et se fracasser avec son véhicule. Quand la police arrive sur les lieux, elle ne peut que constater son décès.
Ce pourrait être un fait divers banal, sauf que le mystérieux narrateur de ce roman, sorte de vigie de ce village, a tout vu et a fait partager son omniscience au lecteur.
Cyril n'est pas mort de son intrépidité, mais a été assassiné parce qu'il avait découvert le lourd secret du père François, très intéressé par les petites filles, notamment celles qui s'égarent lorsque le camp de vacances s’installe dans la commune. Le capitaine Brieuc, qui mène l'enquête, sent que quelque chose est louche dans cette affaire trop simple. Le récit du seul témoin de l'accident est trop bien huilé pour être honnête, tandis que Clément, l'assassin présumé n'a pas le profil d'un tueur. Le vieil homme est désemparé dans sa cellule.
Désemparés, Linda et Martial le sont tout autant. Même si leur adolescent de fils leur donnait bien du fil à retordre, les parents de Clément se retrouvent désormais seuls, face à leur histoire qu’ils sont incapables de remettre en ordre. Pour eux aussi, cela sent la fin…
On l'aura compris, sur fond de polar, Élisabeth Larbre a choisi de placer la solitude au cœur de ce roman rural. Cette solitude qui vous pèse, vous colle à la peau, vous entraîne sur la mauvaise pente. Et contre laquelle vous ne pouvez bien plus lutter, plongeant dans l’alcool, les addictions. Une spirale infernale qui va entrainer toute une communauté. Si, comme dans Les embruns du fleuve rouge, la psychologie des personnages est bien campée et la plume reste allègre – malgré quelques coquilles ici et là – j’avoue ne pas avoir été emballé par l’idée de confier ce récit à une voix mystérieuse et au chapitre final. Mais cette exploration de la France rurale et du mal-être qui semble s’y développer conserve bien des qualités. Aucune génération ne semble y échapper. Ici, le roman illustre bien mieux que de longues études sur le déterminisme social, les maux de nos campagnes.
https://urlz.fr/eyw9
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