Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Intérêt documentaire de ce court ouvrage.
La pointe de l'Arcouest ( Côtes d'Armor, face à l'île de Brehat) héberge dans les années 1920 ,3 colonies sans interaction entre elles.
Des Parisiens viennent y passer l'été et marquent le paysage par des constructions de maisons.Ce sont les Nobel( Les Curie, les Joliot -Curie etc…) des artistes parisiens et des artisans du faubourg Saint- Antoine,
Sorbonne plage de Edouard Launet (journaliste scientifique) : voici un excellent et opportun contrepoint au gros album sur La Bombe dont on parlait ici même il y a quelques jours.
Ce roman historique est en quelque sorte le point de vue 'français' sur la naissance de cette bombe atomique.
Un point de vue d'autant plus intéressant et original que l'auteur a choisi de nous retracer cette histoire (une "histoire qui commence bien et qui finit mal" comme chacun sait) à travers le prisme des vacances que nos scientifiques allaient passer régulièrement en Bretagne ! Savoureux.
Un angle d'attaque où, de l'aveu même d'Edouard Launet, il peut
[...] sembler excessif d'aller traquer les prémices de la catastrophe jusque dans les balades en mer et les photos de famille, de donner un arrière-plan dramatique à chacune de ces anodines scènes de vacances.
[...] Ces images sont en effet bien banales si l'on fait abstraction du pedigree des personnages qui les composent.
Pedigree, voilà bien un mot-clé : Launet nous décrit par le petit bout de la lorgnette et de l'historiette, le microcosme très fermé de ces universitaires bardés de diplômes et de prix Nobel, la double-crème de l'intelligentsia française.
Aveuglés par leur arrogance, ils refuseront de voir les conséquences de ces recherches, tout comme ils ne verront pas venir les américains qui les devanceront dans la course à la bombinette.
Avec cette peinture acide et désabusée, on n'apprendra pas grand chose sur l'histoire de la bombe (l'album déjà évoqué est clairement plus instructif sur ce plan) mais beaucoup sur l'exception intellectuelle franco-française.
Pour celles et ceux qui aiment l'Histoire.
Qu’advient-il des romans qui paraissent en mai et juin au moment du déferlement de la rentrée littéraire de septembre? Sont-ils condamnés à disparaître sous les piles des livres qui envahissent les librairies à la fin août? Il faut malheureusement répondre par l’affirmative dans la plupart des cas et, par conséquent, condamner ce roman. Pourtant, il ne mérite vraiment pas ce traitement tant il est original.
Car il y a au moins cinq niveaux de lecture possible pour ce roman, un niveau géographique, un niveau «people», un niveau historique, un niveau scientifique et un niveau sociologique.
Le niveau géographique, c’est celui qui nous fait découvrir la presqu’île de l’Arcouest, d’abord depuis la mer. Le narrateur, parti de Paimpol pour rejoindre la Bretagne sud et faire escale à l’île d’Ouessant, doit diriger son voilier entre les rochers, raser le bourg de Pors-Even avant de découvrir ce coin de Bretagne qui va tant plaire aux intellectuels parisiens. À l’occasion de sorties en mer, de baignades ou de promenades, le lecteur est invité à en découvrir les recoins, mais aussi de suivre le développement économique avec la construction des maisons de villégiature et le Développement du tourisme.
On peut considérer l’historien Charles Seignobos comme l’initiateur de ce mouvement. Avec le physiologiste Louis Lapicque, il est en effet à l’origine de ce qui deviendra au fil des ans la communauté scientifique qui donne son titre à l’ouvrage. On y croisera pas moins de quatre Prix Nobel : Pierre et Marie Curie, Frédéric et Irène Joliot-Curie et Jean Perrin. Au fil des ans, il seront rejoint par Emile Borel, Pierre Auger ainsi que par quelques industriels tels que Eugène Schueller, le fondateur de l’Oréal. Quand sa fille Liliane prend des bains de mer, elle peut tester l’ambre solaire et observer ces vacanciers humanistes que la presse va finir par rassembler sous le nom générique de «Fort la science». Car s’il est bien question de vacances, notamment pour les enfants de ces scientifiques, l’endroit se prête aussi aux échanges et à l’élaboration de quelques projets communs comme, par exemple, la création d’outils de formation. Ainsi le CNRS ou du CEA doivent sans doute beaucoup à l’Arcouest.
L’engagement social, l’idée que la science doit être au services des hommes donnera lieu à des débats enflammés – notamment quand il sera question des recherches dans le domaine nucléaire – tout comme l’affaire Dreyfus en faveur duquel une majorité, sinon une unanimité, se dégage très vite.
« Il y avait là l’image la plus achevée de ce que fut le XXe siècle : idéalisme, puis violence, puis désillusion.» Quand des milliers de Japonais meurent des radiations émises par la première bombe atomique, par exemple.
La cohabitation des Bretons avec cette communauté donne aussi quelques pages savoureuses, même s’il faut bien avouer une petite déception avant de refermer ce livre: le souffle romanesque qui aurait pu accompagner cette épopée n’est qu’une petite brise qui ne parvient pas à faire gonfler les voiles d’un récit qui reste un peu encalminé dans sa très solide documentation.
http://urlz.fr/44nB
Un jour, en navigant sur un voilier en Bretagne, Édouard Launet découvre par hasard une avancée rocheuse entre Paimpol et l'île de Bréhat, c'est la presqu'île d'Arcouest où se trouve la maison de Liliane Bettencourt.
Il apprend qu'au début du siècle dernier, ce coin alors sauvage et sans touristes, était le refuge d'illustres chercheurs et de professeurs à la Sorbonne qui formaient "le groupe de l'Arcouest" également surnommé "Sorbonne plage". Chaque été, une quinzaine de personnes se retrouvaient à "Taschen Bihan", la maison de l'historien Seignobos, ouverte à tous.
C'était un groupe convaincu du rôle essentiel de la science dans le progrès de la société qui "avait une foi solide en un avenir radieux et penchait nettement à gauche", un groupe soudé par l'affaire Dreyfus.
Ce repaire estival de grands noms français de la physique atomique abritait une petite société élégante, unie par le goût de la science et de la réflexion politique mais aussi coincée dans ses traditions, un microcosme fermé d'aristocrates idéalistes aux idées de gauche qui avaient peu de contact avec la population locale. Peu à peu, un certain nombre d’entre eux vont s'installer dans cette presqu'île en y construisant leur propre maison.
Parmi eux, quatre prix Nobel : Marie Curie, Jean Perrin, Frédéric et Irène Joliot-Curie.
Edouard Launet a mené une enquête auprès des descendants de ces familles dont certains habitent encore la région et s'est appuyé sur la biographie de Marie Curie écrite par sa fille Eve, sur les récits de la femme de Borel qui était romancière, sur des photos (la photo en couverture du livre date de 1919), sur des films muets, sur une rencontre avec la fille de Frédéric et Irène Joliot Curie...
Il nous dépeint la Bretagne du début du 20ème siècle endeuillée par les disparitions en mer de marins pêcheurs en mer d'Islande, bercée par les poèmes du poète breton Anatole Le Braz.
Il évoque le contexte historique avec l'exposition universelle de 1900, la découverte des rayons X par Becquerel et de la radioactivité par les Curie, la mobilisation du groupe lors de la première guerre mondiale, les liens de Frédéric Joliot-Curie avec Schueller le père de Liliane Bettencourt, la découverte du neutron en 1932, la terrible année 1939 avec la déclaration de guerre et la découverte de la fission nucléaire en chaîne, le premier essai nucléaire en 1945 pour finir par l'apocalypse d'Hiroshima et Nagasaki ...
Tous ces savants résideront l'été dans ce coin de la Bretagne jusqu'à la deuxième guerre mondiale.
L'auteur nous montre le terrible engrenage qui a fait que ces découvertes ont, à un moment donné, échappé aux savants pour passer entre les mains des militaires avec les conséquences que l'on connait... On imagine les états d'âme des scientifiques, le poids de la responsabilité qui a pesé sur ces hommes et ces femmes, pour certains engagés dans des mouvements pacifistes, qui avaient foi dans l'homme et dans le progrès...
J'ai trouvé très documentée et passionnante cette enquête où l'on croise Albert Camus, Eistein, Oppenheimer et Tibbets, le pilote qui a largué la bombe sur Hiroshima. C'est une page d'histoire centrée sur la découverte de l'énergie atomique que nous retrace avec beaucoup de rigueur Édouard Launet .
Ce livre n'est pas du tout rébarbatif au contraire, truffé d'anecdotes le récit est très vivant. Sorbonne plage est très instructif et tient à la fois de l'essai et du roman.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/07/sorbonne-plage-dedouard-launet.html
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