"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Monsieur B. est mort, seul. Son fils en investissant, pièce par pièce, son appartement, replonge dans une nostalgie d'enfance et prend conscience de tout l'amour que son père portait en lui et dans certains souvenirs d'une vie "d'hier".
Avant cela, Edo Brenes nous offre à découvrir tout ce qui a bien pu se passer dans ce vieil immeuble pendant que l'on commençait à se questionner sur "pourquoi la douche de Monsieur B. coule t-elle depuis ce matin?"
Un album choral ingénieux qui offre une excellente critique sociale sur les questionnements des Costaricien•nes coincé•es entre modernité et puritanisme religieux. Des vies, des secrets, des doutes propres à chacun mais qui se mêlent avec brio au seuil de cette bâtisse.
Une ligne claire agréable, un dessin qui se centre principalement sur la galerie de personnages mettant en avant les expressions et discussions de chacun•e. Une colorimétrie mate, figeant l'histoire dans un temps indéfinie, le sépia pour se replonger dans les souvenirs. L'indication de récit contemporain tient surtout aux différents thèmes abordés : genre, sexualité, parentalité, liberté et poids de la religion.
Un album plein de justesse, une belle mise en scène d'une société assaillie de doutes, qui cherche à vivre sa modernité en accord avec ses traditions. Les dernières pages révèlent quelques surprises tout en refermant intelligemment cette histoire chorale.
Dans cet album, nous sommes invités à pénétrer au cœur d'un immeuble de San José, au Costa Rica, pour explorer les vies entrelacées de ses résidents. Parmi eux, un fils en deuil, un couple de concierges, un jeune homme déchiré entre sa foi et son identité travestie, une jeune femme en quête de plaisirs éphémères, et une voisine bienveillante, chacun de ces personnages contribue à composer cette fresque sociale.
L'œuvre adopte un style proche du reportage, décrivant avec humour et bienveillance les faiblesses de ses personnages. Les dialogues, authentiques et contemporains, incitent à la réflexion sur les diverses réalités de la vie dans l'immeuble et les liens qui les unissent. À un rythme posé, le récit explore des thèmes variés tels que la religion, la sexualité, le couple, la filiation et l'identité, offrant un éclairage pertinent sur la société costaricienne.
C'est une chronique humaine teintée douce-amère, où les émotions du quotidien se mêlent avec finesse et sensibilité. Ces personnages, aussi imparfaits qu'attachants, évoluent dans les couloirs de l'immeuble, qui devient à la fois leur refuge et le théâtre de leurs confidences.
"L'appartement a l'odeur de papa."Un homme erre dans un appartement. C'est celui de son père qui vient juste de décéder. Il y vivait seul dans un vieil immeuble de San José, la capitale du Costa Rica. Quelle vie y avait-il ? Avait-il des amis ? Une amoureuse ?
Dans ce récit choral très bien orchestré, Edo Brenes nous raconte des vies qui cohabitent, se croisent, des destins singuliers. En brossant les portraits des habitants de cet immeuble, il questionne les relations humaines, la sexualité, les doutes et aborde le poids de la société costaricienne alourdie par le puritanisme religieux.
Toutes ces tranches de vies font sens car, d'abord abordées séparément comme plusieurs histoires courtes, elles finissent toujours par se rejoindre, se relier, se connecter.. Avec une ligne claire américaine, qui me fait un peu penser à Adrian Tomine, Edo Brenes impose son style et son rythme, calme, posé et précis.
Après Bons baisers de Limon (Casterman 2021) et Touristes à la Havane (Steinkis 2023), Edo Brenes confirme son talent pour les récits humains intimes et nostalgiques. Ce Aparthotel Deluxe est touchant et mérite qu'on y jette un coup d'oeil !
Au départ, ce roman graphique n'est pas très évident à suivre, parce que je me suis un peu perdu dans les liens familiaux et les degrés de cousinages, malgré les arbres généalogiques sur les rabats de couverture et au milieu de l'ouvrage auxquels j'ai fait appel. Et puis, j'ai trouvé le truc : il suffit de se laisser porter, tout est dans le texte, et si l'on ne colle pas exactement untel à la bonne place, peu importe, car il est surtout question de retracer l'histoire de Rosario et Virgilio, les grands-parents du jeune homme. Tout se passe dans les années 1940, 1950 et 1960 à Limón, une station balnéaire sur la côte est du Costa-Rica. Dans cette petite ville, tout le monde se connaît, se fréquente et tout se sait mais n'est pas forcément dit. C'est donc ce qui a été tu que le jeune étudiant veut connaître. Il pourra ainsi, avec ce qu'il a récolté, se faire une idée de la vie de ses aïeuls.
Le dessin est assez simple et s'attarde sur les personnages davantage que sur les paysages. Coloré -chaque période à son code couleur et sa typographie-, vivant, il participe à l'envie de découvrir la vie de tous les intervenants. Pour ceux qui connaissent, il y a un peu d’Étienne Davodeau dans l'album, dans la manière de rapporter les propos des uns et des autres, de dessiner et de s'intéresser aux personnes.
J'aime beaucoup ce genre d'ouvrage qui parle de gens simples, confrontés parfois à des difficultés qu'ils parviennent plus ou moins bien à surmonter, et surtout la manière dont leurs descendants, loin de les juger, les racontent. La famille, source inépuisable d'histoires, avec ses secrets, ses non-dits, ses amours, ses liens plus ou moins tendus...
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