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Même hors banlieue, j'ai le sentiment que certains policiers se sentent tout-puissants. Alors quand il s'agit d'intervenir dans des endroits, où les jeunes sont tous vus comme étant de la racaille irrécupérable, et forcément avec l'envie de casser du flic, pourquoi faire dans la dentelle ?
Quand je pense, que mon petit cousin (dont le père est d'origine égyptienne) subissait des contrôles au faciès, et qu'il a fallu qu'il s'habille plus "classe" pour en éviter la plupart. Quand je pense, que lors des manifestations, en France, on nous envoie de la lacrymo dans la gueule, sous n'importe quel prétexte, alors qu'il y a des gens autour qui ne faisaient que se balader (dont des enfants), et que l'essentiel du cortège est tout à fait calme. Quand je pense que des drames tels que celui raconté dans ce livre peuvent survenir, alors que ça aurait pu être évité. Eh bien, je suis révoltée.
Bref, j'étais fortement intéressée par le thème des violences policières.
Malheureusement, je n'ai pas ressenti grand chose lors de cette lecture, hormis au tout début, et à la fin.
Je n'ai pas réussi à m'attacher eux personnages. Je crois que j'ai même totalement décroché au milieu du livre.
J'aurais voulu être plus dans l'émotion. J'aurais voulu être plus bouleversée. Ressentir leur colère.
Certainement que le style employé par l'autrice y est pour quelque chose. Le texte est écrit comme on parle dans les banlieues. L'univers était donc peut-être un peu trop éloigné du mien.
Et le roman étant assez court, il est possible que j'aurais apprécié que le récit soit plus développé, pour entrer plus dans la psychologie des personnages.
Un roman coup de poing au langage urbain
Astor est à une fête sauvage dans un parking souterrain quand l'air devient irrespirable. Au-dessus, un énième contrôle de police qui tourne mal, des grenades lacrymogènes sont lancées, qui mènera au pire des drames.
Quel roman ! Je me suis pris une petite claque ! Commencé et fini dans l'après-midi !
La plume de @diatydiallo est dingue, les phrases sont belles, lyriques, poétiques, tout en étant très ancrées dans le réel et dans le parler "jeune".
Cette banlieue avec cette bande d'amis, cette pyramide, fantaisie architecturale pleine de graffitis, je les ai vus naître sous mes yeux.
En moins de 200 pages, l'autrice a réussi à me faire ressentir toute leur rage face aux injustices auxquelles ils doivent faire face tous les jours.
Je n'avais jamais lu de récit sur des violences policières, une bien triste réalité. Un sujet fort et touchant qui fait écho à un spectacle vu en décembre "Et c'est un sentiment qu'il faut que nous combattions je crois", et qui montrait le traitement médiatique réservé aux banlieues. La manipulation par l'image.
Ici, les protagonistes s'appellent Chérif, Demba, Samy, Issa... Ils ont beau être étudiants en droit, ou salariés honnêtes, ils n'ont pas la bonne couleur de peau et la bonne façon de s'exprimer pour les forces de l'ordre. Un simple barbecue entre copains peut virer à l'émeute en quelques minutes. Mais il faut lire ce formidable roman pour se rendre compte.
"Je me dis qu'aujourd'hui, demain, là-haut ou ici-bas, des espaces qui ne font pas rêver les kids, autant les putain de dynamiter."
« Depuis le temps, on a évidemment appris à exécuter les ordres sans faire de commentaires pour que ça aille plus vite, poursuivre la fête ou rentrer chez nous. Mais ce soir-là ce n'est pas tout a fait pareil. Mais il y a toujours des soirs où ce n'est pas tout a fait pareil. »
Une friche, une porte de métal, la pyramide, l'enfance et ses souvenirs, l'underground, de la joie, des décibels, de la danse, une jolie fille, de la fumée, des bécanes, de l'amitié, des vies, des questions, des fouilles, des renforts, des fantasmes, une inhabituelle rumeur, des sombres pensées, un adorable parfum, la pyramide, des photos de famille, action ou vérité, des balles, porter la douleur, la pluie, de la fureur, des amendes, des coups, le bordel, des fêtes, une clairière, un chaudronnier, des mauvaises vibes, de la pression, des hallucinations, des lueurs, les agents, fuir le zéro, des galères, la chaleur, les mamans, les barbecues, une communauté, une symphonie, le mouvement, l'au-delà, des toits, un combat, se raconter des trucs, un lancement, l'honneur ...
Un grand merci à lecteur.com et aux Éditions du Seuil (Crées en 1935 !) pour le premier roman de l’intéressante Diaty Diallo... Un roman intensément fébrile lucide et vibrant.
Une voix, un style, une histoire qui brûlent le cœur et bien plus que deux secondes.
"Un sacré boulot d'orfèvre."
"DEUX SECONDES D'AIR QUI BRÛLE" ou la cité vue de l'intérieur et surtout les injustices dont elle est victime subies de l'intérieur.
Ce roman, c'est avant tout l'histoire d'Astor, un jeune qui a grandi dans les cités parisiennes avec ses voisins devenus ses amis, sa famille et qui raconte son quotidien, ses préoccupations mais c'est surtout aussi celle de Samy, abattu lors d'une interpellation qui tourne mal.
Diaty Diallo propose donc ici un roman coup de poing qui pointe du doigt les stéréotypes, le harcèlement policier dont peuvent être victimes ces jeunes des cités et surtout l'injustice sociale.
Quelles sont les perspectives qui s'offrent à ces jeunes? Quelles solutions peut-on entrevoir pour casser cette spirale de la violence ?
Un roman qui nous embarque dans la tête d'Astor, au cœur de la cité, au gré des fêtes et des barbecues mais surtout au cœur du problème, là où ne règnent que l'incompréhension, la colère et la tristesse.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Le Seuil pour cette découverte.
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