Le tableau illustrant la couverture de ce livre est exposé en 1863 au salon des refusés crée la même année pour apaiser le ressentiment de nombreux peintres rejetés par le salon officiel. En effet, ce tableau est jugé indécent et fait scandale tout comme un autre tableau du même artiste la même année intitulé Olympia et inspiré de « La Vénus d'Urbino » de Titien.
Le réalisme de la nudité a soulevé la protestation du public et des critiques mais ce n'est rien comparé au dégout que provoque la représentation macchabre et odoriférante au début du roman.
L'odeur méphitique, insupportable et pestilentielle que dégage la demeure bourgeoise qu'une mère et sa fille prépare pour l'arrivée de la famille provient du corps d'une parturiente décédée en couche quelques semaines auparavant et déterrée pour l'occasion. Corps utilisé pour la dite représentation.
Au même moment, dans notre belle capitale du début Xxe, Jean Corbel, jeune médecin voue sa carrière aux démunis, miséreux, prostituées, ouvriers et autres tâcherons. Et croyez moi, il a fort à faire avec la syphilis et la tuberculose, entre autres.
C'est lors d'une de ses consultations philanthropes que le médecin apprend de la bouche d'une étrange patiente Marcelline Ferrault alias « Obscura » ancienne prostituée échappée d'une maison de tolérance qu'un homme trouble, amateur d'art, recherche des jeunes filles pour incarner des personnages dans une reconstitution vivante de tableaux de Manet.
Il n'en faut pas plus au jeune Corbel pour se lancer dans une enquête acharnée.
C'est l'occasion pour le lecteur de plonger dans une France à l'industrialisation balbutiante, dans l'univers encore hésitant de la psychiatrie et des pathologies mentales avec Charquot et Esquirol. L'occasion aussi de découvrir les conditions de vie et d'hygiène du milieu ouvrier où règne la promiscuité.
Résumons, le sociologue tout comme l'historien, l'artiste et le sherlock en herbe, tous seront comblés par cette lecture.
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