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Une femme âgée écrit à l’attention de sa fille et lui dit qu’elle a été réellement sa vie. Car elle a bâti avec soin une façade pour lui permettre de cacher et de vivre avec un secret qui la ronge depuis son enfance.
Elle a grandi dans une ferme, avec ses parents, Joseph et Madeleine, ainsi que son petit frère, Jean. Ce dernier est différent. Marie le protège comme elle peut et, surtout, elle lui voue un amour incommensurable.
Leur vie est pauvre et le devient davantage après que la grêle ait ravagé leur future récolte. A partir de cet épisode de grêle, le malheur s’abat sur la famille. Le père n’hésite pas à passer ses colères sur Jean. La mère place tous ses espoirs en Marie. Elle doit absolument réussir à l’école. Puis survient un drame dont Marie se sent responsable ou plutôt coupable.
Je ne vous en dis pas plus. Dans cette confession, sorte de testament que Marie laisse à sa fille adorée, on ne peut s’empêcher de penser qu’on ne connaît pas réellement ses proches. Chacun garde des secrets en lui.
Je n’ai pas réussi à m’attacher à Marie, peut-être est-ce son ton las. J’ai tout de même été intriguée par l’histoire et voulu en savoir plus sur Marie. Un roman qui parle de la relation mère-fille, de la vieillesse et du choix de fin de vie, de la folie et surtout de la culpabilité. La nature est très présente. Il y a de très beaux passages sur le pouvoir de la littérature. Je suis certaine qu’il touchera des lecteurs.
Marie, 80 ans, écrit une lettre à sa fille Adèle car elle a décidé de se suicider dans quelques jours alors qu'elle n'est pas malade, ni en souffrance physique. Elle avoue à sa fille tout ce qu'elle lui a caché depuis sa naissance dans un geste ultime de transmission, pour que la vie d'Adèle ne soit pas bâtie sur des sables mouvants. Elle remonte le cours du temps jusqu'à son enfance, dans les années 50, alors qu'elle avait 7 ans et ce jour fatidique où une terrible grêle a détruit toutes les récoltes de son père, métayer miséreux, qui se tuait à la tâche et a laissé la famille sans rien. Elle a aussi détruit sa famille; son père s'est refermé sur lui-même, est devenu violent, a commencé à battre, Jean, le petit frère de Marie, simple d'esprit. Elle a vu son père se pendre alors qu'elle avait 10 ans, sans faire quoi que ce soit pour l'en empêcher, dans un désir coupable qu'il meure. Elle raconte ensuite le départ de la ferme à 18 ans pour ne pas avoir la même vie que sa mère et l'arrachement de laisser son frère seul. Lorsque naît Adèle, qu'elle a voulue sans père, pour l'avoir à elle toute seule, elle reporte l'immense amour qu'elle avait pour son frère sur sa fille et, sous prétexte de la protéger, lui cache qui étaient ses grands-parents, son oncle Jean, son père qu'elle lui a dit mort.
Ce roman est bouleversant, poignant. C'est une réflexion sans concession sur la vieillesse, ses renoncements, ses culpabilités, la dépendance aux autres, ses regrets. Marie choisit d'écrire pour se délester de cette culpabilité qui l'a hantée toute sa vie : culpabilité de n'avoir pas essayé de sauver son père, culpabilité d'avoir abandonné son frère qu'elle aimait tant, culpabilité d'avoir menti à sa fille sur son père. Comme elle met de l'ordre dans ses affaires, elle met de l'ordre dans sa vie.
C'est aussi un texte militant sur le droit de mourir quand et comme on le souhaite dans un acte ultime de liberté mais aussi d'amour afin que les proches n'aient pas à subir la dégradation, les souffrances d'un être cher sans pouvoir faire quoi que ce soit.
C'est enfin un hommage aux paysans dans les années 50, à la dureté de leur vie, à leur pauvreté, à leur dénuement face à une nature implacable. Mais c'est aussi le regret que les enfants ne soient plus élevés au contact de cette nature, qu'ils ne découvrent plus en vrai les insectes, les animaux, les fleurs...
Un bien beau roman qui va laisser son empreinte sur moi.
Marie écrit à sa fille, l’amour de sa vie, sa toute petite. Elle met des mots sur tout ce qu’elle a caché, ce qu’elle a tu, ce qu’elle a voulu oublier. Elle lui raconte alors les Glycines, la ferme qui l’a vu grandir. Elle lui fait le récit de son enfance, de ses parents et surtout de son petit frère, qu’elle a aimé plus que tout. Et puis Marie demande à sa fille de lui pardonner. Excuser les gestes du passé, et la décision qu’elle a prise de mourir dans la dignité…
Delphine Saubaber signe avec La fille de la grêle, un premier roman émouvant et d’une rare justesse. Elle réussit à poser des mots sur des silences, des secrets, des choix intimes qu’il est la plupart du temps difficiles à exprimer.
Ce roman possède une véritable lumière. Cette petite flamme qui vous suit, de la naissance à l’aube des derniers instants. Cette étincelle qui vous pousse à grandir, à avancer, à maintenir la tête haute.
Marie est une vieille femme. Elle veut simplement que cette lueur, ce souffle de vie, s’éteigne quand elle l’aura décider. Elle a droit à cette liberté. Elle en connaît les conséquences et espère être pardonner.
Alors, elle parle. Elle divulgue, elle dévoile, elle répand sa vérité… Celle de la folie qui se cachait aux Glycines, celle de cette nature puissante maîtresse de tout, celle de la violence des poings, de la force d’un sourire et de la douceur d’un frère…
L’histoire de Marie est émouvante, touchante, poignante. Elle inonde de son amour les jours sombres. Elle mérite cette dignité et le pardon… Et je la quitte avec regrets…
Les premières pages sont oppressantes : la narratrice fait part de son souhait d’en finir avec la vie, à quatre-vingt ans, alors qu’elle va bien. En finir avant d’aller mal. Autant dire que l’ambiance est assez morose. Et on peut se poser la question de poursuivre ou pas ce récit. Mais je ne regrette pas d’avoir insisté.
De telles décisions sont aussi l’occasion de faire un bilan de vie, et l’on découvre alors le parcours de cette femme, née dans une ferme où son père était métayer, autrement dit, juste un rang au dessus de l’esclavage, au coeur d’une campagne profonde et isolée, auprès d’une petit frère beau comme un ange mais « pas fini », selon le diagnostic du médecin de famille !
C’est malgré ce décor qui aurait pu constituer une impasse étroite pour l’avenir, et avec les encouragements de la mère pour qu’elle s’en sorte, que l’enfant est devenue journaliste à mille lieux des bases de son enfance.
Un très beau parcours, retracé avec une grande lucidité.
Une réflexion sur le vieillissement, le naufrage annoncé, le souhait de laisser une image digne à sa descendance.
Merci à Netgalley et aux éditions Lattès.
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