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Julia n’a pas tout raconté de ce qui lui était arrivé. Mais une chose est sûre, elle est traumatisée. Cloitrée chez elle, elle entend les disputes incessantes de ses voisins et ne souhaite qu’une seule chose : sauver la petite fille qui subit la violence de ses parents.
Ce roman se divise en trois parties distinctes, à trois dates différentes. Narration à la troisième personne pour la première partie centrée sur Julia. Des notes pour un roman écrites par un homme pour la seconde partie. Et l’enregistrement d’un enfant pour la dernière. Là encore, je n’ai pas envie d’en dire davantage parce que l’auteur donne à ses textes une ambiance énigmatique, on ne sait pas tout de suite qui sont les personnages qui évoluent sous nos yeux interloqués, on ne le comprend qu’au bout d’un certain temps.
C’est original, atypique et intéressant. D’un point de vue littéraire et formel, la seconde partie est passionnante. Rien n’est totalement explicite, tout est suggéré avec pudeur et parfois des pans entiers de la vie des personnages sont tus. C’est un roman qui permet au lecteur d’avoir une part active dans les déductions qu’il doit faire pour élucider les situations. Ce roman est exigeant, il n’apporte pas toujours de réponse, mais nous mène à réfléchir.
Le sujet ?
La violence faite aux femmes, la violence faite aux enfants, la violence en général et le traumatisme que cela engendre. Ces actes violents ne sont pas décrits, à peine effleurés, car l’auteur a choisi de mettre l’accent sur les conséquences qu’elles ont sur la personne qui les a subies mais aussi sur les générations futures.
Un livre qui mérite qu’on s’y attarde. Vraiment.
Lu dans le cadre du prix des Lecteurs de Cognac.
Un roman surprenant abordant les sujets de la violence faite aux femmes, la manipulation
Un roman écrit en 3 temps et construit avec une intelligence rare tellement on s'accroche non seulement à l'histoire mais aussi aux personnages, à leur parcours , leur force et leur grande fragilité
De bout en bout la violence est présente et reste décrite avec force tout en ne tombant pas dans le sanguinaire. Nous comprenons largement les douleurs, les souffrances et les peurs
Car final n'est ce pas la peur qui entraine bien souvent les violences physiques, mentales?
Je vous recommande ce roman de David Machado traduit par Clara Domingués.
Laissez vous surprendre jusqu'au bout .
Si le fond du bouquin est très bon, l'histoire du Portugal dans les années soixante, la dictature de Salazar, la forme ne me convainc pas. D'abord, je ne suis pas très friand des romans dont les enfants ou adolescents comme Valdemar sont les narrateurs, c'est souvent une technique pour cacher quelques faiblesses d'écriture. Ensuite, David Machado procède beaucoup par allusions, parle d'une situation ou d'un événement que le lecteur ne connaît pas encore en voulant l'accrocher, le garder dans ses filets : "Il est probable que s'il avait pu deviner les incroyables événements qui allaient se produire le lendemain matin, Nicolau Manuel aurait regardé plus longuement, plus intensément la jeune fille, pour tenter de graver à jamais sa magnifique image dans sa mémoire." (p.59) Un procédé censé donner du suspense -pratiqué dans les polars notamment-, mais qui trop usité devient voyant, facile, masque sans doute des insuffisances de mise en forme et pour tout dire est agaçant. Dans cette phrase, on voit par ailleurs force adjectifs ou adverbes puissants ("incroyables", "longuement", "intensément", "magnifique") qui censés donner du poids à la phrase l'affaiblissent et lui donnent tout d'un mauvais scénario. Un bon bouquin n'a pas besoin de tous ces artifices pour toucher, émouvoir et plaire. Je suis d'autant plus sensible à cet argument que j'essaie -en vain- de me débarrasser de cette mauvaise habitude de coller un adjectif ici, un adverbe là, mais bon, j'ai une excuse, je ne fais pas de l'écriture ma profession.
Néanmoins, pour être totalement complet, le contexte est très présent, suffisamment fort pour tenir le lecteur, c'est d'ailleurs pour cette raison que David Machado n'avait pas besoin des artifices dontje lui reproche l'usage. Je me dois de dire également que je ne suis pas un féru de l'histoire du Portugal (à vrai dire, je ne la connais pas du tout) et nul doute que ceux qui s'y intéressent trouveront chaussure à leur pied voire chaussures à leurs pieds pour ceux qui ne sont pas unijambistes.
Mon avis n'est qu'un ressenti personnel, ce bouquin qui pourrait bien faire mouche -il en la densité-, car je suis souvent décalé dans mes choix de lecture. Les éditions de l'Aube sont une petite maison d'édition qui mérite qu'on s'arrête sur son catalogue large et éclectique, tiens d'ailleurs si vous cliquez sur son nom, vous y êtes...
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