"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je ne connaissais pas cet auteur, dont c'est le premier roman, j'ai été attirée par le lieu de l'histoire, l'Albanie, pays dont on a peu entendu parler, longtemps retiré derrière le "Rideau de fer" mais allié de la Chine pour se libérer du joug de l'URSS.
Le narrateur, émigré en France, retourne dans son pays en 2017, vingt ans après l'avoir quitté. Il raconte sa propre histoire, d'abord sous la dictature puis après "l'ouverture" qui n'était guère plus attrayante pour les habitants, aux racines paysannes, empreintes de traditions et de valeurs.
Après avoir participé à des activités peu louables dans le but d'émigrer avec sa famille, le narrateur a dû fuir de manière peu glorieuse.
Je n'en raconterai pas davantage pour ne pas spoiler, le livre est court et se découvre, il est bien écrit, je le recommande vivement.
Le pays des Aigles
Encore une destination ultra touristique : l’Albanie ! Et ce n’est pas non plus le décor habituel des polars que je lis, je pense d’ailleurs que c’est le premier. Petit détail, son auteur Danü Danquigny, certes d’origine albanaise, est né à Montréal, au Quebec !
Par le biais d’une intrigue très bien ficelée, c’est tout un pan de l’histoire récente de l’Albanie qui nous est livrée, entre la fin des années 70 et 2017.
1978, ou 1979 : Beni a dix ans, il vit avec ses parents dans une petite ville du sud du pays, non loin de la frontière grecque. Comme tous les enfants, il s’amuse avec ses copains, Mitri, Alban, Loni… Dix ans plus tard, après la mort de ses parents, il doit renoncer à ses rêves : après trois années de service militaire, il devait aller à l’université, faire des études… Pour respecter la tradition, il doit se marier, et travailler, pour quelques leks… En Albanie, la dictature communiste vit ses dernières heures mais dans le chaos qui suivra, chacun ne pourra compter que sur lui-même pour survivre… Mitri, Loni et Alban impliquent Beni dans leurs trafics, des femmes, de la drogue, puis des armes… En 1997, le chaos s’amplifie avec la chute du système bancaire corrompu : pour Beni il est temps de songer au départ. Mais son épouse Rina est assassinée… Vingt ans plus tard, Beni revient à Kopçë : il l’a promis à Rina, il retrouvera ceux qui l’ont tuée et fera ce qu’il doit faire.
L’auteur nous fait naviguer de chapitre en chapitre dans cette Albanie méconnue (en ce qui me concerne), un pays ravagé par toutes ces années de dictature qui n’a rien à envier à celle de la Corée du Nord, déboussolé après la chute du régime, dépecé par le capitalisme sauvage qui a suivi, vidé de ses forces vives, tant d’hommes et de femmes ayant fuit à l’aube du XXIème siècle… Plus que l’histoire de Beni et de sa vengeance, c’est incontestablement ce tableau sociétal et géopolitique qui m’a intéressée dans ce roman rouge et noir comme le drapeau de l’Albanie.
A noter la fin, très réussie.
Je choisis parfois des romans en fonction de mes challenges de lecture, parfois parce que la quatrième de couverture est alléchante, d'autre fois parce que l'éditeur est une valeur sure ...
Quand j'ai u Les aigles endormis dans le fichier* des nouveautés de ma médiathèque, je l'ai réservé aussitôt !
Et pour cause : l'auteur est d'origine albanaise, l'intrigue du roman se déroule dans l'Albanie post Enver Hoxha, et il est paru dans la collection Série Noire de Gallimard.
Je n'ai pas été déçue !
On y suit Arben, qui a grandi dans une famille tranquille, des parents profs, un avenir tout tracé, mais ... à son retour du service militaire, tout a changé. Le monde a basculé, le communisme s'est effondré et le libéralisme ravage ce pays le faisant passer brutalement du Moyen Age à l'ère moderne !
Mais quand un pays n'a pas de ressources, il lui reste les trafics, grands et petits, les arnaques, le commerce des armes, puis des migrants, puis des filles ...
Et une bande de copains soudée depuis l'enfance contient toujours un chef, un tyran, suiveur, et un opportuniste.
Arben lui, n'a qu'une envie : quitter le pays. Il rêve d'aller en France dont il parle un peu la langue, mais il lui faut avoir de l'argent ... alors il participe, à contrecœur, mais il participe. Il est de tous les trafics même s'ils lui répugnent ...
En août 2017, il revient au pays. Ses enfants ont grandi, mais il veut retrouver le meurtrier de son épouse ...
Et il revit ces années sombres qu'on découvre avec lui au fil des rencontres de ces fantômes de son passé.
Un roman poignant, qui raconte l'histoire d'un pays dont je ne connaissais pas grand chose.
En le lisant je me suis souvenue de cette rencontre dans un café athénien, en avril 1984, d'émigrés albanais qui nous avaient raconté comment ils avaient fui leur pays et comment l'occident leur paraissait l'eldorado ...
L'Albanie, un pays du bloc de l'est. Une spirale de la violence, la mafia, le chaos politique...Un seule solution, fuir.
Un roman vraiment noir mais instructif
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !