"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Première découverte des sorties 2025, avec #NetGalleyFrance, pour ce roman #LaDanseetlIncendie .
J’avoue d’emblée que je ressors mitigée de sa lecture, que je pourrai qualifier de montagnes russes même si l’histoire se déroule au Mexique.
Après avoir eu un peu de mal à entrer dedans, j’ai commencé à m’attacher à Natalia et son projet de danse, à ses rencontres avec ses deux amis, à ses explications sur les différentes « danses folles» du Moyen-Age, sous fond d’incendie qui menace.
En seconde partie, l’histoire se recentre sur l’un des amis, puis sur l’autre, où je me suis un peu ennuyée.
J’ai fini par me réveiller lorsque la danse devient présente avec ce feu si ravageur.
C’est dommage, car cet ouvrage avait tout pour me plaire ; d’autant plus que les éditions #Métailié m’emportent souvent très loin et que j’étais franchement heureuse de pouvoir lire l’un de leurs nouveaux romans.
En plus, je suis la première à donner un avis sur ce livre, et je trouve difficile d'en donner un si partagé ...
Depuis le fond de son lit au fond de son appartement à Mexico, un homme léthargique de 32 ans se remémore le passé. En particulier l'épisode-choc de son enfance lorsque, un beau jour de l'été 1994, sa mère quitte subitement la maison, sans explication, alors qu'il n'a que 10 ans, une soeur adolescente et un père décoratif. La rumeur dit qu'elle est partie au Chiapas, où le soulèvement zapatiste vient de se déclencher. Pratiquement livré à lui-même, le jeune garçon cherche à appréhender la situation avec son imagination débordante et ses livres de la série "Choisis ta propre aventure", se réfugie jusqu'à l'obsession dans la confection – toujours vouée à l'échec – d'origamis, le pliage de feuilles d'arbres selon leur nervure principale ("El nervio principal" étant le titre original), toujours voué à l'échec également, faute de symétrie parfaite, et dans le placard de sa chambre où il s'enferme dans l'espoir d'effacer le passé – tentative, faut-il le dire, elle aussi vouée à l'échec. Jusqu'au jour où il décide de prendre le bus et de partir à la recherche de sa mère.
Vingt ans plus tard, il interroge sa mémoire, ses plis et ses replis, ses tours et ses détours, confrontant ses souvenirs à la réalité, essayant de faire correspondre son histoire aux plis du passé, de la même façon que, enfant, il s'obstinait à replier les draps, les feuilles d'arbres, les origamis, selon les plis déjà marqués.
Mais la mémoire est traîtresse, et comment peut-on être sûr qu'on se souvient de la réalité plutôt que du souvenir qu'on en a ou de l'histoire qu'on s'est racontée ? Questions vertigineuses, auxquelles s'ajoutent les interrogations du narrateur sur son identité, lui qui voudrait être comme sa mère adorée et se désole de ressembler de plus en plus à son père, et qui comprendra finalement qu'il doit devenir la personne qu'il aurait dû être.
Jouant sur l'opposition miroir/héritage vs reflet déformé/asymétrie, "Plier bagage" est un roman mélancolique, qui provoque beaucoup d'empathie pour ce petit garçon aux prises avec un événement trop grand pour lui. On a mal au coeur de le voir s'égarer sur ses fausses pistes, de le voir exclu et isolé, sans personne pour le guider ni même l'aimer.
L'histoire est triste mais laisse planer l'espoir, l'écriture (en partie à hauteur d'enfant) est belle et fluide et me réconcilie avec l'auteur, dont je n'avais pas aimé le premier roman "Parmi d'étranges victimes".
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