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La représentation du titre est celle de la pièce de Samuel Beckett " Oh les beaux jours" ( celle où la comédienne est enterrée au début jusqu'à mi-corps sur un monticule de terre aride). Nous sommes à Melbourne. Une température caniculaire sévit, augmentée par la présence non loin de grands incendies. Nous serons dans la tête de trois spectatrices pour qui le texte de cette pièce va raisonner de façon profonde dans leurs esprits.
Le roman, comme la pièce se déroule en deux actes et donc un entracte, ici malicieusement mis en texte sous forme de dialogue théâtral. Margot une septuagénaire qui s'accroche désespérément à son poste de prof de lettres à l'université y croisera Ivy, une ancienne élève boursière, quarantenaire, devenue fortunée à la suite d'un héritage inespéré. Summer, la jeune étudiante qui arrondit ses fins en étant ouvreuse dans ce théâtre, croisera aussi les deux femmes mais de façon plus anecdotique. Alors que sur la scène une comédienne joue le texte si particulier de Beckett, les mots de cette pièce, les sensations de la climatisation, de cet incendie qui pourrait menacer des vies ou d'un voisin ronflant copieusement agiteront les neurones de ces trois spectatrices qui, feront sans le savoir, le vouloir, une sorte de bilan de leur vie, voire du monde tel qu'il va.
Claire Thomas, tout en douceur, réussit un pari pas vraiment gagnant sur le papier : parler de la pièce de Beckett sans ennuyer une seconde le lecteur ( voire intriguer celui, celle, qui n'a jamais vu la pièce) tout en distillant un discours féministe et écologique. Evidemment on pourra lui reprocher d'aborder une énième fois cette saison ces thèmes un peu modes que sont les femmes battues, la planète qui se meurt ou les injonctions de maternité, mais, avouons-le, c'est fait ici avec un talent certain, une façon très simple de tisser tout cela avec légèreté.
Alors, aller au théâtre à Melbourne en compagnie de quatre femmes ( 3 narratrices mais aussi la comédienne qui nous dit de-ci de-là le texte de Beckett) peut s'avérer peu onéreux, quasi sans empreinte carbone et avec la certitude de passer un agréable moment à découvrir le deuxième roman de cette auteure australienne ( le premier n'a pas été traduit en français).
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