Ah Niki, quand je t'ai rencontrée, j'ai cru que tu serais un de mes coups de cœur de l'année. Tu me promettais une fresque flamboyante et un vibrant portrait de femme conquérant sa liberté. Deux thèmes que j'aime beaucoup en littérature.
Mais voilà, tout cela c'était des mots, rien que des mots, encore des mots.
Pourtant, tu commençais bien. Tu venais de mourir dans tes premières pages et tu avais décidé de nous raconter ta vie. Évidemment, je me suis dit: la flamboyance va suivre. Mais elle n'est jamais arrivée.
Je me suis traînée au récit de ton enfance dans cette Grèce à l'histoire mouvementée. Le communisme, la guerre, l'Occupation : autant de thématiques qui auraient pu m'intéresser mais qui m'ont perdue car peut-être que tu ne m'expliquais pas assez les référentiels derrière.
Il y a eu des moments où je me raccrochais à ta voix, où je me disais que tu allais me mener vers un arc narratif que j'allais adorer. Comme ce pacte familial. Mais tu t'éloignais toujours du sujet qui m'intéressait. Me prouvant à chaque fois notre incompatibilité littéraire et l'ennui que me procurait notre conversation.
J'ai attendu que tu deviennes cette femme éprise de liberté que me vantait ta couverture. J'ai attendu le jour et la nuit. Mais je t'ai quittée à 19 ans. A l'aube justement de cet âge de femme que tu n'avais pas encore atteint pendant plus de 400 pages. Et sans avoir compris vraiment qui tu étais.
Il est des rencontres ratées. Comme la nôtre. Ce qui est bien, c'est que tu croiseras sans doute le chemin d'une personne mieux à même de comprendre tes enjeux.
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