#RL2017 Je me promets d’éclatantes revanches (L’Iconoclaste)
#RL2017 Je me promets d’éclatantes revanches (L’Iconoclaste)
Pièce en deux actes écrite par Charlotte Delbo( rescapée des camps). L'action se situe à Athènes, vingt ans après la deuxième guerre mondiale. Françoise (double de Charlotte) un peu plus de quarante ans rencontre un ancien officier allemand, universitaire qui a consacré sa vie à l'antiquité grecque au point de n'être pas vraiment conscient de ce qui s'est passé sous Hitler; il était soldat quand sa femme est emmenée dans un camp pour avoir hébergé des juifs. Werner demande à Françoise si elle connait l'Allemagne; elle répond Auschwitz et Ravensbrück! L'homme est désemparé, il est allemand et ne se trouve pas d'excuse d'avoir obéi à Hitler.
Le deuxième tableau du premier acte fait revivre la dernière rencontre entre Françoise et Paul, son mari, qui va être fusillé. L'acte 2 se passe de nouveau à Athènes. Werner parle de Hilde, sa femme, arrêtée par la Gestapo en 1943, leur enfant n'avait que trois ans. Werner cherche à se faire comprendre de Françoise qui lui répond vertement. Il ne pouvait ignorer ce qu'il se passait. "Nous sommes deux écorchés, chacun couvrant ses écorchures aussi dignement que possible". Françoise veut partir, Werner la retient mais elle lui dit adieu.
Ce texte est inséré dans un livret pédagogique très bien fait (niveau troisième)
Un livre que l'on ne peut lire qu'en fermant les yeux pour ne pas se noyer de larmes, le plus beau de tous.
https://dubonheurdelire.wordpress.com/2019/04/27/aucun-de-nous-ne-reviendra-de-charlotte-delbo/
Il y a des années, j’ai lu, le cœur lourd, Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo. En février cette année, j’ai fait un voyage émouvant et éprouvant à Birkenau et Auschwitz dans le cadre de mon métier d’enseignante. Après le Mémorial dela Shoah à Paris, nous sommes partis à Cracovie découvrant l’ancien ghetto de la ville et faire devoir de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Depuis, une partie de moi est toujours là bas, ne cessant de penser à l’horreur humaine, à cette barbarie sans nom.
Il m’aura fallu quelques mois pour relire des écrits parlant d’Auschwitz… j’ai décidé de relire Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo . La plume de Charlotte Delbo est une plume brisée, une plume de la douleur. Pas de narration dans ce livre car l’histoire s’est arrêtée en arrivant dans ce camp de la mort mais une souffrance présente, omniprésente qui vous prend aux tripes… En relisant cette œuvre, des images des lieux se superposent et plus que jamais je pense à ce devoir de mémoire que nous devons faire pour ne jamais oublier, pour ne jamais les oublier et pour que cette horreur, cette barbarie ne s’écrivent plus qu’au passé.
Ce livre représente pour moi le plus poignant des témoignages relatifs à l'insoutenable réalité des camps de concentration et d'extermination.
Chaque nouveau chapitre décrit une scène vécue et mémorisée par Charlotte Delbo. Chacune de ces scènes suscite en nous l'empathie et expose l'horreur et l'enfer.
Le premier chapitre aborde le moment décisif de la gare (qui n'en est pas une) où se décide qui va vivre et qui va mourir, où l'infernal se révèle à chaque détail, où l'inimaginable n'est pas encore perçu. C'est enfin l'entrée dans le camp d'Auschwitz, l'entrée en enfer: l'enfer de ce qu'on y vit, l'enfer de ce qu'on y survit, la certitude de ne jamais revenir.
Dans certains chapitres, Charlotte Delbo s'adresse à nous, nous qui n'avons pas vécu cet enfer, nous qui croyons savoir, mais cette étendue de souffrance ne peut être réellement comprise qu'à condition de l'avoir traversée et très peu en sont revenus pour témoigner. L'auteur sait, elle, et elle nous permet d'approcher cette souffrance.
A travers ces témoignages, Charlotte Delbo démontre ce qu'elle savait: aucun d'eux n'aurait du revenir. Ce n'était pas la logique d'Auschwitz. La logique d'Auschwitz c'était l'utilité jusqu'au dernier soupir. On n'y entrait que pour servir puis mourir. Mourir d'agonie le plus longtemps possible.
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