"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman est une belle surprise, comme à chaque roman des Éditions Aux Forges de Vulcain me direz-vous ! Ce roman a quelque chose d’intemporel, il n’a pas vieilli. On nous dit qu’il a été fini d’écrire en 2005 cependant il y a un côté si particulier qu’on ne sait pas quand se déroule l’histoire.
C’est un roman bien construit avec des chapitres courts qui parfois ressemblent à des « tableaux » et d’autres fois développent une idée, tout en faisant avancer la trame qui met en scène le théâtre de marionnette dans lequel Melvin joue un rôle clé sans le savoir. Il y a plusieurs intrigues qui s’entremêlent, petit tout dans le grand tout. Selon le moment on est dans une dimension ou dans une autre.
Le personnage principal de roman est un vrai personnage de roman, dans le sens où il incarne plusieurs personnages. On a l’impression de l’avoir déjà rencontré dans d’autres histoires. Il est incroyablement excessif et sublime. Il m’a fait penser à un personnage de Zweig ou de Thomas Man, tout en ayant l’impression de l’avoir rencontré dans des romans des années 80-90.
Au départ bien que mélancolique Melvin a un côté pétillant du champagne qu’il boit, ce côté décalé lorsqu’il parle à son ombre ou quand il poursuit une ombre, il est surprenant et en même temps cela semble si évident.
Ce que j’ai aimé dans ce personnage, c’est son côté électron libre, esthète. Un pion dans une vaste toile d’araignée ou plusieurs centres d’intérêts tentent de s’emparer du pouvoir. Il va mettre du temps à réaliser car dans son genre il est un « cœur pur ». Il est un élément dans un tout. Il mettra du temps à le comprendre tant ses fantômes intérieurs l’obsèdent.
C’est un roman qui parle de l’absence, du vide… à travers des images en creux de certaines personnes que ce soit à travers les souvenirs, les obsessions ou les vapeurs des bains ou de l’alcool, on les perçoit, on les aperçoit.
Le manque ce fait sentir à plusieurs niveau. Ainsi que le vide, celui des bouteilles d’alcool qui coule à flot, celui du corps ou de l’esprit qui se vident de leur substance… ou les falaises qui s’effondrent.
On ne s’attend pas au coup porté par celui qui se présente comme son ami. Basse vengeance, cruauté, malveillance ? Est-ce fait pour blesser ou pour détourner l'attention ?
La mort rode, elle est violente (extérieure) ou plus insidieuse (elle ronge de l’intérieur).On va passer un certain temps dans « la Catacombe ». Le comportement de Melvin va se modifier. On va suivre sa brutale descente en enfer quand on lui enlève une illusion du passé, il est brisé. Plus notre héros explore les souterrains, plus on le voit plonger en lui-même, on pense immédiatement à Orphée cherchant Euridice… mais l’eau qu’il traversera ne sera pas le styx.
Le souterrain et l’eau seront la matrice d’une renaissance.
La narration change à ce moment là…
Il y a tout ce mystère autour de cet homme recherché par des entités obscures. Au début Melvin a une façon si particulière d’aborder sa quête qu’on ne réalise pas tout de suite que le « mal » rode.
J'ai beaucoup aimé l'idée de chute, de point de bascule qui entraine des bouleversements, des choix et des déséquilibres.
C’est ma dernière lecture de l’année, ma dernière chronique 2018, c’est un roman qui clôture en beauté cette année littéraire.
J’espère vous avoir donné envie de découvrir cet étrange voyage en majorité dans le milieu de la nuit.
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