"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une fois n'est pas coutume, je vais d'abord parler de la claque qui est mise à l'ouverture de cette bd : le dessin. Je découvre ici le travail de Carlos qui arrive à rendre hommage à l'œuvre initiale tout en la modernisant. C'est tout simplement magnifique, que ce soit les visages, les paysages, les navires, tout est ultra réaliste.
Un petit bémol tout de même, certaines séquences sont très sombres et gâchent un peu le plaisir de lecture.
Du côté du récit, je me suis retrouvé un peu perdu sur les toutes premières pages. L'action est datée, mais les scènes s'enchaînent les une derrière les autres sans explication. Il faudra attendre plus tard dans la lecture pour comprendre le lien.
Il y a aussi pas mal de références aux anciennes aventures et des termes techniques qui peuvent ralentir la lecture, sans que ceci soit un vrai frein à la compréhension. Dans mon cas, je n'ai jamais lu les tomes précédents et j'ai tout compris une fois la bd refermée.
En dehors des ces 2 petits points noirs, j'ai adoré le déroulement de l'aventure, où on apprend à connaître Hawker et sa forte personnalité avant de plonger dans une belle bataille qui permet d'accéder à l'objectif n°1 de l'intrigue.
Le tout est très intéressant, que ce soit historiquement ou humainement. D'un côté, la découverte d'un monde qu'on ne connaît pas encore, et de l'autre des Hommes dont on ne saurait dire s' ils sont bons ou mauvais.
Et puis cette fin de tome, horrible, qui nous laisse en suspens, en espérant que la suite arrive très vite. Une aventure complète en 2 tomes qui, je l'espère, ouvrira sur d'autres aventures.
Tombé par hasard sur l’image de cette première couverture j’ai été surpris qu’Ankama ne communique pas plus sur ce cette série dont le potentiel est réellement intéressant. Je précise qu’elle n’a rien à voir avec le Zaroff paru au printemps au Lombard, hormis le roman et le film qui en sont partiellement à la source. Outre cette image alléchante et morbide qui reflète bien l’histoire, le volume comprend un intéressant cahier final de contexte abordant l’époque du film plus que le projet (… dont on aimerait lire des infos dans les prochains volumes!). Cette histoire en trois tomes abordera une vengeance au travers de trois époques en remontant dans le passé et constituées comme des variations sur les personnages du Comte Zaroff, du Docteur Moreau et de l’auteur de Frankenstein, Mary Shelley.
Londres, aujourd’hui. Intervenant à différents titres sur les lieux d’un crime énigmatique, deux hommes et deux femmes se retrouvent liées autour du mystérieux comte Zaroff, oligarque russe adepte de la chasse et associé à un médecin aux pratiques affranchies de la morale et de l’éthique. Bientôt ces quatre innocents vont apprendre qu’ils sont impliqués dans une vengeance qui remonte au siècle dernier…
Les chevauchements de calendriers sur des projets proches sont assez fréquents en ciné, beaucoup moins en BD. Qu’est ce qui a fait que deux scénaristes planchent sur deux projets cousins, que les dessinateurs rendent copie la même année et que l’éditeur prévoie une parution proche? Mystère! Cela ne doit pas pour autant vous dissuader de délaisser l’un ou l’autre qui sont très différents. Pour l’ouvrage de Runberg/Miville-Deschêne je vous renvoie à ma critique (vois ci-dessus). Chez Ankama si on reste dans la thématique du super-méchant fou et de sa chasse immorale, l’ambition des auteurs est plus vaste puisqu’il s’agit bien de convoquer en une forme d’uchronie des figures de la littérature ou de la société victorienne pour les lier en un projet criminel d’une envergure qui dépasse le siècle. Je dirais presque que Zaroff, modernisé en un milliardaire russe excentrique n’est pas le cœur du projet mais plutôt le monstrueux Docteur Moreau et ses créations indicibles. La finesse du scénario nous laisse comprendre que la thématique glisse imperceptiblement de Zaroff à Shelley en passant par Moreau. On commence sur le premier situé au cœur de l’histoire avec le second comme side-kick et quelques allusions à la troisième. On imagine que le volume deux se centrera sur Moreau avec une liaison avec Shelley, etc. J’aime beaucoup quand les auteurs présentent leur projet d’ensemble que l’on peut alors décortiquer au fur et à mesure de la lecture.
L’atmosphère (renforcée par les dessins très particuliers de Carlos Puerta) est pesante, immorale et radicale. Le scénariste n’y va pas par quatre chemins [...]
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https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/09/18/maudit-sois-tu-1-zaroff/
Philippe Pelaez est un auteur exigeant. Maniant ses textes et dialogues avec aisance, il souhaite avec la trilogie Maudit sois-tu proposer une résurrection du genre du cinéma d’horreur gothique en format BD. A ce titre la technique hyper-réaliste de Carlos Puerta, si elle a ses amateurs comme ses détracteurs, s’avère tout à fait pertinente en nous plongeant dans des images qui semblent souvent extraites d’un film… qui n’existe pas. Les deux créateurs se rejoignent sur cet esprit intellectuel et hyper-référencé de leur série où sont abordés les détails des vies des Charles Darwin, Emily Brontë ou Mary Shelley, cette dernière étant le véritable cœur de l’intrigue à mesure que l’on remonte le temps.
Si le premier volume reprenait un schéma archétypal de la chasse à l’homme sur fonds d’expérience contre nature, cet épisode intermédiaire reprend peu ou prou la même structure et les mêmes personnages dans un parallèle intrigant. Le risque de la redite était réel mais Pelaez sait par un pas de côté dans ce XIX° victorien en diable relancer sa machine au travers de cette intrigue familiale autour de Shelley. Imperceptiblement il fait ainsi glisser le curseur du personnage de Zaroff à celui de Shelley. [...]
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https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/01/27/maudit-sois-tu-2-moreau/
Ce premier tome traite du Baron Rouge, le plus célèbre pilote de l’armée allemande pendant la première guerre mondiale. Entre combats aériens et rétrospective sur son adolescence, cette bande dessinée nous présente une autre facette du personnage, mélangeant le talent avec le mystère.
Le récit est original car les auteurs proposent ici une nouvelle vision, s’éloignant ainsi de l’histoire avec un grand H pour présenter un homme différent, pourvu d’un indéniable pouvoir par rapport aux autres.
Le graphisme est sublime, s’imprégnant de l’époque, les planches sont certainement peintes à l’aquarelle, donnant ainsi un léger flou donnant ainsi la sensation de regarder de vraies photographies de l’époque, avec le manque de netteté caractéristique. Les couleurs sont belles et les décors sublimes. Le travail est irréprochable conférant ainsi à l’ensemble un sentiment de parfait équilibre graphiquement et c’est d’ailleurs l’atout de ce premier album.
Un très bon album qui réellement donne envie de poursuivre.
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