Découvrez les derniers trésors littéraires de l'année !
Quelques jours après avoir débarqué en Nouvelle-Zélande pour commencer une nouvelle vie en 1978, une famille anglaise de 6 personnes disparaît sans laisser de trace. Victimes d’un accident de voiture en pleine nuit dans une région assez sauvage, leur véhicule n’a jamais été retrouvé et ils ont logiquement été déclarés morts au bout de quelques années. En 2011, Suzanne (la sœur de la mère de famille disparue) apprends que les ossements de Maurice, un de ses neveux, ont été retrouvés et formellement identifiés par analyse ADN. Mais les ossements sont ceux d’un jeune homme alors qu’au moment de sa disparition Maurice n’était qu’un adolescent. Il aurait donc survécu plusieurs années sans jamais réapparaître. Ce mystère qui plonge Suzanne dans la perplexité… et l’espoir.
« Une Falaise au Bout du Monde », le roman de Carl Nixon est une jolie découverte à laquelle je ne m’attendais pas de la part d’un auteur qui m’était jusqu’ici inconnu. L’intrigue principale s’étale sur plusieurs années à la suite de l’accident de 1978 et raconte ce qu’il advient de ceux qui ont survécu à un accident de la route aussi banal qu’il est terrifiant. Évidemment, on ne peut pas trop en dire sur qui a survécu, dans quel état et dans quelles circonstances. Mais tous les chapitres qui racontent cette épopée, et qui ne sont pas sans rappeler un peu le film de John Boormann « Délivrance » et encore plus le roman épatant de Douglas Kennedy « Cul-de-Sac », sont terriblement anxiogènes. Pour tout dire, je ne m’attendais pas à une telle intrigue, le livre n’a quasiment jamais cessé de me surprendre. On a l’impression d’un piège inexorable qui se referme très lentement, je ne sais pas dans quelle mesure toute cette intrigue est crédible, mais en tous cas sur le lecteur, l’angoisse fonctionne à plein. Le pire, c’est qu’au milieu de cette narration, on tombe sur un petit flash forward très intriguant et qui met en plus très mal à l’aise. Il faut dire que cette narration, au début parfaitement chronologique, se met ensuite à faire des bonds dans le désordre (heureusement qu’en tête de chaque chapitre on trouve une date car sans cela, on aurait vraiment du mal à remettre le puzzle chronologique dans l’ordre), et il faut être un peu attentif pour ne pas se perdre. Et puis il y a les chapitres dits « Suzanne », eux aussi un peu désordonné chronologiquement, qui raconte d’abord l’absence, le deuil impossible, l’enquête éperdue et vaine d’une sœur endeuillée puis bien des années plus tard, la résignation à ne jamais savoir. Sans doute moins anxiogène et un peu moins réussie que l’intrigue principale, elle a malgré tout le mérite d’apporter une sorte de respiration pour nous permettre d’aller au bout de ce roman. La fin est un peu étrange, presque désarmante au premier abord, très ironique et très cruelle aussi. Elle vient clore un roman fort et réussi, aussi dérangeant qu’il est passionnant.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Découvrez les derniers trésors littéraires de l'année !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs