Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Jona passe sa dernière soirée dans cette ville, avant de rejoindre Berlin et sa femme le lendemain matin. Il va croiser des fêtards, d’anciennes connaissances, des inconnus, dont Baron Noir, fêtard dépressif et Vic, une jeune femme qui flirte avec les limites.
Brecht Evens a un don incroyable pour la couleur, pour les couleurs. Son album fait alterner les tons très vifs, saturés et des pages aux teintes pastels. Les pages sont parfois totalement colorées, pas un coin de blanc et d’autres sont au contraire très minimalistes. Les pages sont explosées : aucune règle n’est respectée, de cadre, de cases : il peut y avoir un seul dessin ou de multiples minuscules cases, voire des dessins dans les marges ; il faut souvent s’arrêter et passer du temps pour ne pas rater un détail (mais c’est illusoire, je pense qu’il faut plusieurs lectures attentives pour croire qu’on a tout vu). Des fonds blancs, des fonds noirs, des couleurs et des personnages qui "fondent" pour ne devenir que des taches plus claires. C’est un festival, Brecht Evens puise dans tous les styles, dans tous les genres, multiplie les références, passe d’une page chiadée à un dessin malhabile, enfantin, il s’amuse à tout détourner et nous lecteurs, en prenons plein les yeux.
Son histoire est faite de rencontres, d’errances nocturnes, de mésaventures. Elle n’est pas linéaire, il passe d’un personnage à un autre, puis revient au premier. C’est sur la durée de ce gros ouvrage que l’on comprend les difficultés de Vic, Jona et Baron Noir et de leurs amis.
Un roman graphique original, foutraque, coloré, diablement addictif, il est difficile d’en sortir et de ne pas y revenir pour (re)voir tout ce qu’on a manqué. Une lecture qui sera à réserver aux adultes ou grands enfants.
Ce livre de Brecht Evens est totalement réjouissant. Il mêle tous les codes des contes et légendes pour s’en amuser, en rappeler l’absurdité autant que la violence. Des gardes qui dissertent sur l’amour. Un humain qui chipote sur la formulation d’une énigme. Un roi dans un palais gonflable qui craint les objets pointus. Il met en scène une foule de personnages qui manquent souvent leur but, qui échouent avec beaucoup d’énergie. Les êtres sont cruels entre eux et la mise en scène de Brecht Evens se moque gentiment de tout cela. Avec des couleurs très contrastées, il croque ses figures marquantes pour composer des gags rapides et efficaces. Son humour est ravageur tout en laissant une belle part à la tendresse. On sent le regard d’un adulte qui a pris du recul sur le monde qui a bercé son enfance et nourri son imaginaire. Il parvient autant à détourner des scènes attendues (notamment les rapports entre les princes et les princesses) qu’à mêler le fantastique au réel (le roi jouant au ping-pong, le palais des poissons rouges, la carte postale de l’enfant dans un monde paradisiaque). Cet enchaînement de gags de nature différente apporte une belle énergie dans la découverte de ce royaume.
« Idulfania » est un recueil qui regroupe plusieurs strips publiés dans le magazine bruxellois « Bruzz » entre 2009 et 2011. C'est un petit ouvrage cartonné au format à l'italienne.
Idulfania est un pays imaginaire et magique. Lecteur, si tu veux y entrer, il n'y a qu'une seule façon de faire : il faut passer par un lit escamotable qui se replie de lui-même de manière inopinée. Je te préviens, la porte du château d'Idulfania est surveillée par deux gardes : Bulgor et son collègue qui aime philosopher sur les thèmes du bonheur et de l'amour.
Dans ce pays surnaturel et formidable se côtoient différents personnages : des chevaliers, un roi, des gnomes, des géants, un cyclope, une princesse, une sorcière mais aussi des pirates, des trolls, des humains ou encore diverses créatures fantastiques.
Ce sont des strips d'humour absurde. L'ambiance y est étrange et légèrement macabre. J'ai beaucoup aimé découvrir Brecht Evens dans un univers complètement décalé et drôle que je ne lui connaissais pas. Il a réussi à me surprendre et j'avoue avoir bien ri en lisant « Idulfania ». Si je ne m'attendais pas à ce registre, j'y ai cependant retrouvé l'univers foisonnant de cet auteur et ses illustrations à l'aquarelle pétillantes et singulières, dont la maîtrise des couleurs et de la transparence est toujours aussi fabuleuse et impressionnante.
Je suis contente d'avoir lu cette BD très originale et d'être sortie de ma zone de confort car n'étant pas fan du genre fantasy, j'avais vraiment peur d'être déçue alors que j'apprécie énormément le travail de Brecht Evens. Je n'ai vraiment pas regretté mon voyage à Idulfania.
C'est l'histoire d'un mec gris. Transparent. Sympathique, pas méchant. Un peu drôle, mais aussi ennuyeux. Bref un type banal. Et puis y a Robin. Son super copain. L'insaisissable Robin, party animal, qui connait tout Paris (Londres? Amsterdam? New York, peu importe, on aimerait tous connaître un Robin, à moins qu'on en soit un).
De l'inadéquat à la noirceur du monde de la fête, à son insouciance aussi, plongez dans les méandres des transparences amourachées.
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