La couverture de cette BD, entre la fiction et la biographie, montre une figure imposante qui occupe presque tout l’espace, dissimulant une partie du paysage. L’ombre et son chapeau cache grandement son visage. On discerne un oeil puissant, vif et déterminé. Albert Londres, dont le nom a survécu...
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La couverture de cette BD, entre la fiction et la biographie, montre une figure imposante qui occupe presque tout l’espace, dissimulant une partie du paysage. L’ombre et son chapeau cache grandement son visage. On discerne un oeil puissant, vif et déterminé. Albert Londres, dont le nom a survécu notamment grâce au prix éponyme, est une des grandes figures du journalisme français. Dès les premières planches, les auteurs montrent la renommée et les caractéristiques de ce journaliste d’investigation. Il va à la rencontre du monde et en ramène des secrets. Il capture les moments marquants du présent. La force de cet homme est perceptible tout au long de cette histoire qui par la fiction comble les trous entourant la mort d’Albert Londres. Le grand journaliste disparaîtra. L’Histoire le sait, comme l’indique précisément le dossier historique final. Mais la raison est inconnue. Alors la fiction, avec beaucoup d’idées et de dynamisme, raconte cela. Les couleurs nous rapprochent plus du polar que d’une reconstitution historique. Les décors s’effacent pour faire vivre l’ambiance de cette histoire et laisser de la place aux personnages. On sent le plaisir de croquer des figures charismatiques, inquiétantes ou patibulaires du récit.
Rapidement, on perçoit qu’Albert Londres, malgré toute la discrétion justifiant son enquête, se retrouve entre deux forces, l’une voulant le sauver, l’autre atteindre à sa vie. La première force réunit des vieux amis du journaliste, des figures de son passé. Ils surgissent à sa grande surprise, ce qui ajoute une dimension mélancolique à l’histoire. Ils sont comme des fantômes venus réparer le présent, sauver leur ami et défendre son idéal de justice.